Un rapport à sens unique, contestable
Le rapport de 350 pages (avec annexes) des experts de l’ONU laisse un sentiment de partialité en ne présentant abondamment que les violations de l’embargo par les forces gouvernementales sous commandement du chef suprême des armées Laurent Gbagbo, ignorant en grande partie les violations de l’embargo par les ex forces rebelles, devenues FRCI, et les pays tel que le Burkina-Faso qui les soutenaient. D’ou viennent les armes des rebelles ? Quels en étaient les financements ? Quels sont les circuits d’approvisionnement ? Les experts de l’ONU n’en disent pas grand chose. Préférant jeter leur dévolu sur le pouvoir Gbagbo, pourtant légal en place en Côte-d’Ivoire, jusqu’aux élections de fin 2010.
Gbagbo continue de recevoir de l’argent selon l’ONU
Laurent Gbagbo, ancien président de Côte-d’Ivoire, obtient toujours de l’argent, alors qu’il est détenu à La Haye et ses comptes bancaires gelés depuis l’an dernier. Cette information se trouve dans les conclusions d’une enquête effectuée par un groupe d’experts de l’ONU, sur les violations des sanctions de l’ONU contre la Côte-d’Ivoire. Les cinq membres du groupe d’experts étaient, Ilhan Berkol , Raymond Debelle, Simon Gilbert, Joel Salek et Manuel Vazquez-Boidard.
Laurent Gbagbo obtiendrait cet argent par le biais d’une société fictive et d’un réseau financier aux mains de personnes qui lui sont restées fidèles. Sa femme Simone Gbagbo en détention à Odienné dans le nord de la Côte-d’Ivoire, reçoit elle aussi probablement de l’argent, grâce à une construction identique indique le même rapport de 350 pages dont connectionivoirienne.net a obtenu copie. Le Conseil de sécurité a pourtant fait geler depuis l’an dernier, les avoirs bancaires du couple Gbagbo. « Le Groupe a recensé quatre comptes établis au nom de M. Gbagbo à la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI), qui représentent au total 741 071 364 francs CFA (soit environ 1,48 million de dollars des États-Unis). La SGBCI a indiqué que ces avoirs étaient gelés. » écrivent les experts.
Commerce d’armes et de diamants en dépit de l’embargo
Il apparaît dans le même rapport d’enquête, contesté par l’ex conseiller en communication Toussaint Alain, que peu avant son arrestation Laurent Gbagbo avait tenté d’introduire clandestinement des armes, en dépit d’un embargo sur les armes de l’ONU en vigueur depuis 2004. Un embargo imposé a la suite du bombardement « non élucidé » d’un camp militaire français à Bouaké, dans lequel officiellement neuf soldats français avaient été tués.
Selon ce rapport des experts de l’ONU, cet embargo a été violé, même après l’arrestation de Laurent Gbagbo. Le capitaine Séka Séka, ancien aide de camp de Simone Gbagbo, abondamment cité dans le rapport aurait envoyé des e-mails dans lesquels, il proposait d’échanger des barils de brut et une partie de la récolte de cacao contre des livraisons d’armes. Le Sénégal d’Abdoulaye Wade est cité comme l’un des pays de transit des armes, livrées au camp Gbagbo.
Ce rapport épingle aussi le camp Ouattara, certes en des termes « soft » selon un expert en stratégies militaires, joint par connectionivoirienne.net à New-York.
Les Forces Républicaines de Côte-d’Ivoire (FRCI) sont présentées par les experts de l’ONU comme indisciplinées et coupables de violences «généralisées ». Les FRCI sont accusées d’avoir mis en place un système d’extorsion de camions et de chauffeurs en flagrante violation de la réunification des caisses de l’État. Les FRCI « les mieux armées, composées essentiellement d’anciens rebelles des Forces nouvelles » sont accusées de faire du trafic de diamant ivoirien en violation de l’interdiction d’exporter ce diamant.
Un rapport à sens unique, contestable
Young-Jin Choi , ex patron de l’ONUCI «l’invité de la rédaction » de Fraternité Matin le 26 Août 2011 affirmait que l’ONU était au courant des violations de l’embargo par l’ex pouvoir ivoirien, mais que l’ONU avait laissé faire dans le but d’éviter de déclencher une confrontation. « Pour lui, c’est la mission de maintien de la paix qui devrait avoir la supériorité aérienne et dans le traitement des armes lourdes. Il a souligné que cette stratégie a été payante, car elle a permis de mettre fin au conflit armée après la crise postélectorale » écrivait le journaliste de Fraternité Matin, Théodore Kouadio ce même 26 Août 2011.
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