Par Loic Mpanjo
Il est temps que les préoccupations des ivoiriens et des ivoiriennes soient entendues par les politiques actuels et les acteurs de l’opposition afin que cesse cette vague d’apprentissage de la sorcellerie en politique. Et que les ivoiriens cessent d’être pris en otage par des apprentis sorciers revanchards et prêt à sacrifier l’édifice nationale sur l’autel de la belligérance ! Diantre !
Recensement !
Il est absolument irresponsable que les leaders du Fpi appellent à boycotter un recensement mathématique sous le prétexte fallacieux que les réfugiés ne seront pas recensés ou que les prisonniers politiques doivent être recensés ! La Côte d’ivoire a besoin de statistiques fiables et le pays doit disposer de nouvelles infrastructures qui ne sauraient attendre que les politiciens retrouvent la raison et se mettent à nouveau à se parler ! Que ceux qui ne boycottent pas les subventions financières de l’état cessent d’appeler à boycotter la planification stratégique qui permet à l’état d’allouer des ressources à la construction d’écoles et de route. Cette atmosphère a visiblement conduit à une escalade de tension qui a coûté cher à Blé Goudé et conduit à une suspension du dialogue politique.
Le gouvernement ivoirien a également tort de ne pas communiquer suffisamment sur cette opération et d’engager une cellule de veille qui puisse prendre en compte les inquiétudes de l’opposition ! C’est tout simplement de l’amateurisme.
Critères ethniques dans le recensement
Ceux qui critiquent la présence de critères ethniques dans le recensement devraient comprendre que la culture ivoirienne dans sa diversité a parfaitement le droit d’être recensée, suivie et étudiée sous l’angle sociologique ! La peur d’aborder les questions tribales conduit souvent à leur instrumentalisation sous forme de tribalisme. L’état doit d’ailleurs s’inspirer des sociétés anciennes qui fédéraient l’ensemble de ses particularismes sous la forme de grands empires. Chaque ethnie en Côte d’ivoire est porteuse d’un patrimoine culturel qui peut être recensé, et l’articulation des rapports identitaires dans la gestion de l’état moderne ivoirien peut conduire à la construction d’une société ivoirienne plus solide et respectueuse des particularités et des particularismes existant en Côte d’ivoire. C’est d’ailleurs le cas en Angleterre ou les critères ethniques sont recensés et plus localement en Ethiopie ou la constitution nationale intègre et articule tous les particularismes Ethiopiens dans une fédération régionale avec un régime parlementaire. Ceci dit une fois de plus l’état ivoirien devrait communiquer sur sa vision et l’intérêt stratégique qu’il porte à ses informations à caractères sensible !
Dialogue politique et émergence économique
S’il est clair que la construction du pays ne doit pas s’apostropher en attendant le dialogue politique, il faut tout de même reconnaitre qu’un développement durable a besoin de paix et de stabilité. C’est deux notions dépendent en Côte d’ivoire de la réussite du dialogue politique actuellement en très mauvaise posture. Ce qui est en cause ici c’est l’incapacité des acteurs politiques notamment au Fpi à dépasser leurs considérations partisanes et à s’inscrire dans un vrai processus de négociation, ainsi que l’absence de lucidité du côté du Pdci qui pourrait jouer le rôle d’arbitre dans le dialogue politique.
Le FPI doit comprendre que l’on ne négocie pas en brandissant des préalables ! le principe même d’une négociation c’est d’établir un rapport de confiance vis-à-vis de l’autre partie et ensemble d’établir un périmètre composé de différentes variables à négocier. Dans une négociation aucune partie ne doit imposer le cadre de la négociation mais chacune doit apporter ses propositions et écouter celles des autres. Le Fpi a tort d’imposer le préalable de la libération des prisonniers mais doit plutôt l’intégrer dans les variables, tout comme il a tort d’imposer les états généraux républicains comme cadre de négociation, car il s’agit d’un aboutissement ! Les responsables du Fpi devraient donc convaincre leur base et ratisser au-delà. Car ce parti donne l’impression de ne se préoccuper que de ses prisonniers politiques et pas assez du quotidien des ivoiriens !
Le gouvernement quant à lui devrait également cesser de jouer aux apprentis sorciers en intégrant la Cpi dans le processus justice, car cela risque de fragiliser l’appareil sécuritaire ivoirien et conduire à une nouvelle série d’instabilités. La décision d’extrader Blé Goudé était une erreur politique ! Un geste politique doit être défini consensuellement entre l’opposition et le gouvernement pour retourner à un climat de décrispation.
Il est donc temps que le RDR cesse d’enchérir l’escalade belliqueuse, que le Fpi comprenne que la Chaise vide et le Boycott ne sont pas constructifs en politique, et que le Pdci s’implique dans le dialogue politique comme un arbitre de paix !
Loic Mpanjo
Simple serviteur de Dieu
Un regard venu d’Afrique
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