Je suis régulièrement embarrassé depuis des décennies par un problème que je soumets à votre examen pour m’enrichir de vos avis et opinions.
Les sportifs et les artistes ivoiriens dédient toujours leurs trophées et leurs victoires aux chefs de l’État «quels qu’ils soient». Doit-on regarder ces actes sous l’angle du patriotisme ou sous l’angle de l’opportunisme ?
C’est le récent exemple, celui de Murielle Ahouré, qui m’a édifié ces derniers jours. Elle a obtenu deux médailles d’argent aux Mondiaux d’athlétisme de Moscou. Elle a dédié publiquement et immédiatement ses victoires à Alassane Dramane Ouattara en ajoutant que sans cet homme, elle ne serait pas à Moscou.
Vous aurez remarqué qu’elle n’a pas dédié ces médailles au peuple qui l’a soutenue, encore moins à ses parents véritables que je connais personnellement.
Son père décédé aujourd’hui était ingénieur aiguilleur du ciel à l’ASECNA de Bouaké d’abord, puis à l’aéroport Félix Houphouët Boigny de Port-Bouët ensuite. Murielle avait neuf frères et sœurs de la même mère, toujours vivante et domiciliée à Port-Bouët depuis toujours.
Au mariage du couple Ahouré à Bouaké par le maire Djibo Sounkalo, j’étais le témoin de son père Emmanuel Ahouré Ahoba, mon ami. La vie était dure mais nous étions jeunes, nous étions fous. Cette vie là n’a jamais cessé d’être dure pour certains d’entre nous. La mère de Murielle a été magnifique de courage et de sacrifice pour sa progéniture. J’ai tout naturellement pensé qu’elle ferait l’objet d’un hommage de sa fille et que Murielle partagerait sa gloire avec sa mère. Au lieu de quoi en 2013, début du 3ème millénaire, je vois une jeune fille qui doit tout à son seul mérite et à ses seuls efforts, donner sa victoire au papa d’une autre.
Quelle Côte d’Ivoire sommes-nous en train de bâtir ?
Y a-t-il débat ou non ?
Mamadou Ben Soumahoro
In Notre Voie 12.09.2013
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