Côte d’Ivoire affaire Unanim Groupe – Très remonté, le maire Joachim Beugré dénonce « une grosse arnaque »

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Le Pca de Unanim Group Kokou Frani signant le chèque de 400 millions de FCFA devant le maire. Depuis, il n’a ps remis pieds à Jacqueville, affirme le maire Beugré

« Ce qui m’est arrivé peut arriver à tout le monde…Les arnaqueurs sont comme des marabouts »

Le vrai visage de Frédéric Kouadio Konan selon le Maire

Par Connectionivoirienne

Accusé depuis un certain temps pour violation des clauses d’une convention passée avec Unanim Group, une entreprise de BTP qui devait faire des investissements, le maire de Jacqueville a justifié face à la presse ce lundi pourquoi il a agi ainsi. Il reconnait avoir mis fin, par sa signature en tant que premier magistrat de la ville et de façon unilatérale,  à la convention qu’il avait signée en mars 2016 avec l’entreprise Unanim Group dirigée par Frédéric Kouadio.

Joachim Beugré se souvient que Frédéric Kouadio Konan faisait partie de son carnet d’adresse du temps où il servait encore comme journaliste dans des quotidiens ivoiriens dont Notre Temps, Le Jour et plus tard 24 heures. Frédéric se présentait alors comme étant de la jeunesse du Pdci et allait de rédaction en rédaction pour solliciter des articles de presse de façon tonitruante. « Il ne m’avait pas laissé bonne impression », se souvient le maire avant de revenir à l’affaire proprement dite, documents et photos à l’appui.

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Une des lettres d’attribution signée par le maire Beugré pour permettre à Unanim de travailler aisément.

«Ce qui m’est arrivé peut arriver à tout le monde. Les arnaqueurs sont comme des marabouts. Ils prennent les informations avec vos proches et vous les revendent. Vous êtes émerveillés. Vous avez l’impression que c’est une révélation», dit-il pour situer les choses. Joachim Beugré relate que Frédéric Kouadio qui tente de salir son nom a été introduit à la mairie de Jacqueville par le biais de son chef de cabinet Eugène Diavatié (aujourd’hui démissionnaire). Frédéric était alors porteur d’un important projet d’investissement dans l’immobilier. La mairie de Jacqueville qui bénéficiait d’un espace de plusieurs hectares cherchait des investisseurs. Elle croyait alors trouver celui qui devait réaliser son projet de « ville nouvelle ». Frédéric Kouadio et Unanim group projettent d’y injecter dans un premier temps 200 millions de FCFA sur fonds propres, donc un préfinancement qui sera même porté à 400 millions de FCFA le jour de la signature de la convention. Ce montant devait servir à la viabilisation du terrain. Le chef-cab qui n’avait aucun doute sur la personnalité de Frédéric Kouadio convainc à son tour son patron de maire. Dans son approche Frédéric Kouadio a fait savoir que derrière Unanim Group se trouvaient de gros bonnets comme Cheick Yérim Sow, (homme d’affaires sénégalais, déjà propriétaire d’hôtels à Abidjan), le fils de Théodore Obiang Nguema (Théodorin Obiang, ndlr) et le Pca Alain Kokou Ani Frani, installé à Dubaï et pressenti pour briguer la prochaine élection présidentielle au Togo. Pour ce dernier, investir en Côte d’Ivoire serait une opportunité pour marquer les esprits dans la communauté togolaise en Côte d’Ivoire qui pourrait lui être d’un soutien.

Le maire convaincu, arrive le jour de signature du chèque devant les personnalités influentes de la mairie et la députée Laurette Yacé. Alain Kokou Ani Frani, un jeune métis, inspirant confiance à première vue aux dires du maire et présenté comme le Pca, signe lui-même le chèque de 400 millions de FCFA qui restera toujours aux dires du maire, par inadvertance, dans les mains de Frédéric après que le député l’ait brandi à toute l’assistance. Mais là n’est pas le problème.

La convention qui est signée le 8 avril 2016 stipule que « Unanim doit ouvrir les voix principales et secondaires, les reprofiler, construire un château d’eau (300 à 500 millions FCFA) et électrifier cet espace de 240 hectares que l’Etat autorise la commune à exploiter. En retour, la mairie lui offre 270 lots. »

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Toute heureuse la députée Laurette Yacé brandit le chèque aux côtés des autorités municipales

Alors que le maire s’attendait à ce que la convention soit exécutée, unanim Group commence à faire grise mine. Une semaine après la signature de la convention, relate notre interlocuteur, Frédéric revient à la charge pour dire au maire que pour que sa banque a besoin de certains documents comme gage. Le maire signe alors une lettre de  mise à disposition de 170 lots sur les 270 prévus. Il exige ensuite des lettres d’attribution lot pour lot. Le maire signe les lettres exigées et offre gracieusement trois lots au DG qui fait signer deux lettres en son nom propre et le troisième lot au nom de son grand frère. Ce sont les lots 1131, 1132 et 1133, valeur du lot, 3 millions de FCFA.

Après cette étape comme pour exécuter la convention, Unanim Group ouvre les premières voies. Des travaux légers avec déracinement des cocotiers, sans chargement lourd des voies par de la terre ferme, étant donné que la zone est sableuse. Quelques bruits de machines puis tout s’arrête sous prétexte qu’elles sont tombées en panne.

Le jour où tout se gâte entre les deux parties

Le maire attendait l’exécution des travaux quand dans ses investigations, il découvre des prospectus de Unanim Group qui met en vente les terrains alors que le projet n’a pas beaucoup avancé. Grosse supercherie. Joachim Beugré monte au créneau et dans un premier temps annule, en liaison avec le directeur départemental de la construction, Soro Abdoulaye, toutes les lettres d’attribution des 170 lots. Il en informe ensuite le préfet et le sous-préfet. Par la suite, il attribue une partie du terrain sur laquelle Unanim n’a pas travaillé à un autre opérateur en vue de recaser des déguerpis du bord de mer.

Contre toute attente, certainement séduit à son tour par Frédéric Kouadio, le directeur départemental prend sur lui la responsabilité de faire aboutir le dossier auprès du ministère pour attribution des ACD. Un acte que le maire a encore attaqué devant le ministère cette fois-ci. Et depuis Unanim Group se plaint d’avoir été roulé.  Par sms, le 22 février 2017 à 8h 54, il prévient le maire de se déverser dans les médias. Affaire à suivre.

SD à Abidjan

 

 

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