Par Connectionivoirienne
« Suite aux informations relatives à l’ingérence de Monsieur Mamadi Diané dans le processus électoral de la République sœur du Gabon, il est mis fin à ses fonctions de Conseiller Spécial à la Présidence de la République de Côte d’Ivoire, à compter de ce jour. La Présidence de la République condamne cet acte d’ingérence et rassure les autorités et le peuple gabonais qu’elle tient au strict respect de la souveraineté de la République Gabonaise. La Présidence de la République de Côte d’Ivoire réaffirme sa ferme volonté de tout mettre en œuvre pour continuer à préserver les liens d’amitié et de fraternité qui ont toujours existé entre les deux pays. »
Tel est le contenu d’un communiqué de la présidence ivoirienne rendu public ce mardi 30 août 2016. Le communiqué reste muet sur la forme d’ingérence du puissant conseiller diplomatique d’Alassane Ouattara. Mais dans un communiqué lu à la télévision publique gabonaise, lundi à 20 h, le secrétaire général du ministère de la Défense gabonais accusait un ressortissant ivoirien d’atteinte à la sureté de l’Etat gabonais. Ce dernier, Yéo Sihifowa Namogoh, né le 22 novembre 1981 à Nadanakaha aurait piraté le réseau de télécommunication de l’armée gabonaise.
Ce qui est reproché à M. Diné
On apprendra peu après sur le site de Jeune Afrique que l’époux de Nassénéba Touré, la maire actuelle d’Odienné, aurait commis un acte hautement répréhensible. Notre confrère nous apprend que M. Diané a prêté main forte à Jean Ping d’abord en introduisant au Gabon des hackers, ensuite en conseillant Jean Ping de provoquer la démission de certains membres de la commission électorale (la Cenap). Ceci pour susciter une tension autour de l’élection de dimanche afin que M. Ping en profite.
Dans son aide qu’il apporte à l’homme politique gabonais, adversaire d’Ali Bongo, les hackers introduits au Gabon avant l’ouverture de la campagne électorale, ont eu pour mission de diffuser de faux procès-verbaux et de pirater des données gouvernementales. JA s’est même procuré un enregistrement téléphonique attribué aux deux hommes (Ping et Diané).
En voici le contenu tel que rendu par JA :
Mamadi Diané dit explicitement à Jean Ping :
– « Mon frère, comment va ? »
– « Oui, j’ai reçu le papier, on va l’envoyer »
– « Non, non, il y a autre chose, plus important. Il faut que tu réussisses à avoir deux ou trois personnes de la commission électorale qui disent qu’il y a trop de tripatouillages et qui démissionnent »
– « Oui… »
– « Tu comprends, ça va mettre la pagaille totale. Si on peut faire ça ce soir (lundi, veille de la proclamation des résultats, ndlr), ça va être extraordinaire »
– « OK, merci. »
Joint au téléphone par Jeune Afrique, Diané récuse ces accusations. « Je ne suis concerné ni de près ni de loin », a-t-il déclaré avant de couper la communication.
M. Diané qui a été renvoyé de la présidence ivoirienne aurait agi à l’insu de son patron Alassane Ouattara qui serait à présent très furieux au regard de la tournure que prend cette affaire.
Elle est d’autant plus intrigante et mauvaise pour l’image de la Côte d’Ivoire qu’il n’y a pas si longtemps (en septembre 2015), Guillaume Soro, président de l’assemblée nationale ivoirienne et proche de Ouattara était impliqué dans une tentative de déstabilisation du Burkina Faso. Une habitude bien ivoirienne qui s’exporte ?
Nous y reviendrons.
SD à Abidjan
Les commentaires sont fermés.