Côte-d’Ivoire: « Le camp Sangaré pris au piège n’a aucune stratégie » [guerre des sigles]

Sangare

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Par Théophile Kouamouo
Dans la crise au sein du FPI, Pascal Affi N’Guessan a une stratégie. On peut légitimement penser qu’elle est mauvaise, qu’elle est odieuse, etc… Il veut conquérir une sorte d’hégémonie administrative, prendre le pouvoir par le haut. En incarnant grâce à la complicité du pouvoir l’aile officielle, modérée, acceptable du FPI, en tentant de se rabibocher avec les chefs d’Etat dont les partis sont membres du comité Afrique de l’Internationale socialiste, il sort la tête de l’eau et met en place un « modèle économique » qui lui permettra d’aller aux législatives et d’avoir un groupe parlementaire. Pour arriver à ses fins, il faut que le camp adverse continue à boycotter, continue à être persécuté, continue à se tenir à la marge de la scène politique active. C’est pour cette raison qu’il ravive « la guerre des sigles ».

Now, comme je le dis depuis des années, le camp Sangaré n’a aucune stratégie. Il sait qu’il ne peut que perdre la guerre des sigles tant que Ouattara sera au pouvoir mais il la poursuit. Alors qu’il peut très bien changer de fusil d’épaule en récupérant un autre sigle ou en faisant enregistrer un nouveau parti ! Le camp Sangaré vit au jour le jour, se contente de petits coups tactiques comme le camouflage au sein de la CNC qui n’aura vécu que le temps d’une saison. Pris au piège d’une ligne maximaliste, il n’arrive pas à se décider sur des grandes options de long terme comme par exemple participer aux législatives, ce qui revient à abandonner à Affi le sigle FPI dont Gbagbo n’a de toute façon pas eu besoin pour être candidat à la présidentielle de 2010. C’est bien parce qu’il vit dans le passé qu’il se convainc que le « fétichisme des sigles » dans lequel il se complaît est d’une importance centrale.

D’un point de vue psychanalytique, il vit dans une sorte de « mystique du masochisme ». Plus on souffre, plus on est trahis, plus on est torturés et embastillés, plus on s’approche de l’épiphanie, du « jour de gloire », de la rétribution de notre martyre. C’est pour cette raison qu’il va au devant des problèmes, qu’il « reste dans les problèmes » et qu’il ne fait rien d’autre qu’attendre.

C’est humain, c’est compréhensible, mais ce n’est pas tenable politiquement.

Cabane à devinette  2 mars 2016 : Les compatriotes qui sont avec Sangaré Aboudramane, Akoun et autres Aboubacar pourquoi ne songent-ils pas à créer une autre structure politique pour se donner une base «légale» ? C’est quoi cet immobilisme quand on affirme avoir plus de 90% des bases militantes de son côté ? En politique, la stratégie en fonction des rapports de force n’est pas à négliger. Rien ne sert à s’entêter dans le dogmatisme.  [Douadé Alexis Gbansé]

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