Par Patrice ALLEGBE
Le juge principal Cuno Tarfusser dans le procès de Laurent Gbagbo et l’ex-leader des « jeunes patriotes » ivoiriens Charles Blé Goudé, accusés de « crimes contre l’humanité » par la Cour pénale internationale, a définitivement interdit vendredi à la défense d’utiliser « le mot président pour qualifier » l’ex-chef d’Etat de Côte d’Ivoire, lors d’une audience.
« Les accusés sont tous égaux devant la loi (….) Nous vous demandons d’éviter d’avoir recours à ce titre, ce n’est pas une matière de courtoisie ou quoi que ce soit », a déclaré le juge-président Cuno Tarfusser.
La Cour essaie « juste de calmer un peu le jeu tout simplement parce que vos propos pourraient être mal interprétés », a estimé le juge, qui a « instamment (demandé à la défense) d’éviter d’utiliser le mot président pour qualifier M. Gbagbo ».
La Chambre a demandé jeudi au Conseil de l’ancien chef d’Etat ivoirien de « ne pas utiliser (le titre) président Gbagbo », après avoir fait observer que la défense avait dans les écritures fait précéder la mention de « président » devant le nom de l’ex-chef de l’Etat.
« Il est vrai que la question concernait surtout les écritures, mais nous pensons que ceci devrait également s’appliquer à la prise de parole dans le prétoire », a exigé l’accusation dans sa requête, adressée au juge.
La « culture française et ivoirienne » demande qu’ »un ancien président ou un ancien haut magistrat, conserve son titre même quand il n’est plus président », a expliqué jeudi Emmanuel Altit, l’un des avocats de M. Gbagbo.
Pour lui, « ne pas dire président Gbagbo, c’est s’attaquer à la légitimité de son action, c’est considérer qu’il n’a pas été élu par le peuple ivoirien » et « s’attaquer au peuple ivoirien et à sa liberté de choisir qui il veut ».
M. Gbagbo et Charles Blé Goudé, l’un de ses proches, sont poursuivis pour « crimes contre l’humanité » dans les violences postélectorales ivoiriennes de décembre 2010 à avril 2011, qui ont officiellement fait plus de 3.000 morts.
PAL
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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