« Personne n’ira à la CPI » après les transfèrements de Gbagbo et Blé Goudé (Ouattara)
Par Patrice Allégbé
Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré samedi que « personne n’ira » à la Cour pénale internationale (Cpi), dans le cadre de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, après les transfèrements de l’ex-président Laurent Gbagbo et l’ancien leader des jeunes patriotes, Blé Goudé, lors d’une cérémonie à Abidjan.
« Nous allons continuer à juger ceux qui ont commis des crimes, personne n’ira à la CPI. Nous jugerons toutes les personnes ici en Côte d’Ivoire parce que nous en avons la capacité et (pour) montrer que nous sommes un pays moderne et un pays de droit », a dit M. Ouattara.
« Tous ceux qui ont commis les atrocités seront jugés et continueront d’être jugés quelles que soient les opinions nationales et internationales », a affirmé M. Ouattara, devant des organisations de victimes de la crise postélectorale.
Si « tous ces bourreaux » veulent « la clémence de la Nation, par l’intermédiaire du président de la République, il faut qu’ils demandent pardon aux Ivoiriens (sinon) il n’y aura pas de grâces ou d’amnistie », a-t-il prévenu.
« J’entends ici et là des bêtises de justice des vainqueurs, est-ce qu’on a besoin d’une justice des vaincus? Si c’était les autres, ils nous auraient tués tous », a-t-il lancé, ajoutant: « nous sommes un pays de droit ».
M. Ouattara qui a dit être « très très bouleversé » par ces violences postélectorales qui ont officiellement fait plus de 3.000 morts, a toutefois appelé les victimes à « accepter de pardonner » car « la Côte d’Ivoire a besoin de tourner cette page » et de « vivre ensemble ».
L’ex-Première dame Simone Gbagbo, sous mandat d’arrêt de la Cpi, a été condamnée en mars à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » durant la crise postélectorale. Elle avait à ses côtés 82 co-accusés, jugés pour leur rôle dans le conflit.
PAL
Avec Alerte Info
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