« Ce qui est certain, a affirmé le ministre, c’est que la météo était mauvaise cette nuit-là, et que l’avion avait demandé à se dérouter. »
L’analyse des boîtes noires de l’avion d’Air Algérie « prendra peut-être plusieurs semaines », a indiqué lundi le secrétaire d’État français aux transports Frédéric Cuvillier, lors d’une conférence de presse. Les enquêteurs français travaillent « à l’ouverture de ces boîtes, ils travaillent à l’extraction des données. (…) Le travail qui est le leur prendra du temps. Si les données sont exploitables, leur analyse, leur lecture, demandera peut-être plusieurs semaines », a-t-il déclaré, précisant que six ingénieurs du Bureau d’enquêtes et analyses (BEA) y travaillent à temps plein. Les deux boîtes noires de l’avion, qui enregistrent toutes les données d’un vol, y compris les conversations dans le cockpit, révèlent des informations cruciales et des axes d’enquêtes pour déterminer les causes d’un accident aérien, sont arrivées lundi matin à Paris.
L’équipage de l’avion d’Air Algérie qui s’est écrasé au Mali, faisant 118 morts, avait demandé à « rebrousser chemin » avant que le contact ne soit perdu et alors que la météo était « mauvaise », a précisé au cours de cette même conférence de presse le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. « Toutes les hypothèses seront examinées dans le cadre de l’enquête. Ce que nous savons d’une façon certaine, c’est que la météo était mauvaise cette nuit-là, que l’équipage de l’avion avait demandé à se dérouter, puis à rebrousser chemin, avant que le contact ne soit perdu », a déclaré le ministre.
« Les restes sont pulvérisés »
Le chef de la diplomatie française a insisté sur la difficulté à récupérer les dépouilles des victimes, comme le président François Hollande s’y est engagé. « Le recueil des dépouilles des victimes est engagé. Il se fait dans des conditions extrêmement difficiles. (…) Les restes sont pulvérisés, la chaleur accablante », a-t-il expliqué. Quelque 200 militaires français sont déployés sur le site pour le sécuriser, accompagnés par des forces maliennes et de l’ONU. « Un coordinateur sera nommé dans les prochaines heures pour assurer le contact avec les familles des victimes », a aussi annoncé Laurent Fabius. Il s’agit de Pierre-Jean Vandoorne, un ambassadeur expérimenté, chargé de faire le lien entre les familles, la justice, les sociétés d’assurance, la compagnie Air Algérie, les associations de soutien aux victimes…
La France, dont 54 ressortissants ont péri dans le crash, a mis ses drapeaux en berne à partir de lundi pour trois jours en signe de deuil, une décision rarement prise par les autorités. Aucune des 118 personnes à bord n’a survécu. Samedi, le chef de l’État avait rencontré pendant presque trois heures les proches des 54 victimes françaises. À bord de l’avion, un McDonnell Douglas MD-83 loué par Air Algérie auprès de la société espagnole SwiftAir, se trouvaient aussi vingt-trois Burkinabés, huit Libanais, six Algériens, des ressortissants de plusieurs autres pays et les six membres, espagnols, de l’équipage.
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