Énergies fossiles et renouvelables: De la transition énergétique à l’ère nouvelle de l’innovation énergétique

Notre génération est dite toute privilégiée car elle est celle qui verra s’accomplir la transition énergétique, cette mutation irréversiblement en cours, qui révolutionnera nos habitudes à produire, consommer et épargner l’énergie dans l’optique de quérir un retour rapide à la quiétude climatique qui prévalait sur la planète terre à l’ère préindustrielle.

D’aucuns évoquent, sans exagération en effet, la nostalgie de ces décennies passées de pleine béatitude climatique que nous sommes malheureusement en passe de ruiner en à peine deux siècles d’activités jugées non éco-responsables.

Notre génération actuelle a donc l’insigne opportunité de ne pas être qu’un simple témoin passif de cette mutation mais plutôt un témoin ultra-actif à qui il incombera alors d’écrire et surtout forger l’avenir énergétique de l’humanité entière. Cela est assurément un privilège qui est à assumer au demeurant.

Les générations à venir ne le pourront plus car leur quotidien dépendra intimement de ce que nous aurons eu à formuler comme moule énergétique à eux légué en héritage. Il nous revient ainsi d’opérer des choix avisés qui nous impacteront déjà à court terme, dès à présent donc, mais bien également à long terme car il s’agit aujourd’hui aussi d’agir pour le futur.

LES HEROS ÉNERGÉTIQUES DU FUTUR C’EST NOUS …

Ce privilège est donc en réalité une responsabilité du registre de celles dont on ne peut se départir, une responsabilité à la fois impérieuse et comptée dans le temps au regard donc de l’urgence climatique. En clair, il faudrait aller très vite tout en adoptant des choix stratégiques idoines, des choix qui ne se feront suivre de pertes ni de dommages fort impactants pour les communautés humaines et l’écosystème environnant.

En guise d’objectif pour ce faire, s’il ne fait point de doute que la consigne commune à suivre est de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre d’origines anthropiques, donc imputables aux activités humaines, la grande question pendante et perdurante reste toujours de savoir comment y arriver tout en étant capables de nous accorder sur les délais et des méthodes qui ne nuiraient pas aux intérêts des États et qui seraient somme toute alors économiquement viables.

Tel que libellé, ce calcul opérationnel porte bien d’office les germes de l’impasse où nous nous trouvons aujourd’hui car les intérêts des divers groupes de pays s’avèrent souventes fois contradictoires ou carrément antagonistes dès que l’on parle d’énergie et de droit souverain à utiliser les ressources énergétiques nationales disponibles à proximité.

Et à ce niveau, les options prônant de sortir immédiatement et intégralement des énergies fossiles ne trouveraient pas d’écho très favorable partout dans le monde entier.

Elles ne font pas l’unanimité dans la mesure où d’autres pays parties prenantes aux accords COP contre le dérèglement du climat estiment qu’ils ont encore besoin desdites ressources pour leur développement socio-économique et humainù. Pour eux donc, une transition énergétique qui consisterait à les inciter à abandonner des ressources énergétiques estimées vitales n’est tout simplement pas applicable en l’état et surtout pas maintenant.

Car en effet, les ressources énergétiques naturelles, fussent-elles de nature renouvelables ou pas, ne sont en général pas des agents promoteurs du dérèglement climatique en tant que tel. Ce sont les effluents rejetés dans l’atmosphère suite à leur utilisation par certains engins qui portent plutôt à controverse. Ce qui reviendrait à ne pas systématiquement remettre en cause donc les matières premières énergétiques utilisées mais plutôt à songer à les utiliser autrement.

UTILISER PROPREMENT LES ÉNERGIES FOSSILES …

Ce paradigme nouveau sonne comme un discours innovant qui propose plutôt d’utiliser plus proprement les énergies fossiles que ne soutenir qu’une thèse unique prônant de s’en débarrasser tout facilement alors que d’autres en dépendent.

C’est la voie nouvelle de l’innovation énergétique qui vient en proposition complétive à celle de la transition énergétique.

C’est la thèse nouvelle que portent de plus en plus d’experts et stratèges du secteur des énergies. Ceux-ci entendent être de mieux en mieux entendus sur ces questions pertinentes pour lesquelles ils souhaiteraient d’ailleurs disposer de plus de vitrines pour les faire connaître aux décideurs étatiques.

Le ministère des Hydrocarbures et la République du Congo ont dans ce cadre alors récemment accueilli du 30 novembre au 2 décembre 2022 la cinquième édition de la Conférence et Exposition Internationale sur le Pétrole et le Gaz (CIEHC-5) à Brazzaville.

Une vitrine ayant offert d’envisager l’avenir de l’industrie des hydrocarbures au travers de propositions phares en terme d’innovation énergétique justement. Et plusieurs groupes de pays dans le monde organisent ce type de fora après la COP.

Loin d’être dans une démarche de faire de la résistance pour donner plus de longévité aux matières fossiles, ils demeurent avérément convaincus qu’aller à l’innovation énergétique est une approche plus incluse qui permettra de n’exclue aucune ressource mais aller à la conception d’engins nouveaux capables de les utiliser autrement, en captant par exemple les gaz à effet de serre issus des cheminées des usines de même que ceux des conduits d’échappement des véhicules.

S’il s’agit d’un besoin budgétaire et d’investissement pour y arriver alors, il n’y aurait plus qu’à y aller tout simplement. Nous l’avons même déja réussi par le passé avec les pots catalytiques montés en circuit d’échappement des véhicules.

En terme de Recherche et Développement (R&D) alors, cela est mêmement réalisable et ce ne sont pas les prototypes en la matière qui manquent dans les centres de recherche.

En tout état de cause, sortir hâtivement des ressources fossiles sans être encore en pleine mesure de disposer de ressources énergétiques capables de combler le manque à gagner énergétique qui s’en suivra fatafatalement serait courir un risque crisogène certain, à l’image de la cause fondamentale qui nous a conduits à la crise énergétique mondiale actuelle.

Ainsi, lutter contre le dérèglement climatique en allant de la transition énergétique vers la voie nouvelle de l’innovation énergétique sonne comme un compromis qui réconcilie tous les courants transitionnels énergétiques et les mènera vers une perspective moins dommageable et plutôt efficiente.

Car en ce qui concerne le pétrole et gaz par exemple, il importe de bien savoir qu’ils ne servent pas qu’à fabriquer des carburants. L’on en tire du bitume pour nos routes, de l’engrais pour l’agriculture, des formulations médicales et pharmaceutiques, des matières plastiques, etc. Pensons y donc avant se souhaiter leur abolition du parc énergétique mondial.

Serge Parfait DIOMAN

Expert International en Industries Pétrolières et Énergies

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