La modernisation du transport public en marche dans le Grand Abidjan

Après la construction d’infrastructures routières, le gouvernement ivoirien s’attelle à offrir aux populations différentes options pour faciliter leurs déplacements dans le Grand Abidjan. Un véritable défi dans une agglomération de près de 6 millions de personnes.

Selon certaines études, 17 millions de déplacements sont enregistrés chaque jour à Abidjan. Sur ce nombre, 9,5 millions se font avec des moyens motorisés, dont 17% avec des véhicules individuels. Ce qui représente plus de 76% des véhicules en circulation.

Ces chiffres montrent l’urgence pour une agglomération comme Abidjan avec plus de 6 millions d’habitants de développer un transport public de masse. D’où le renforcement du parc de la Société des transports abidjanais (Sotra) et des compagnies de taxis, mais aussi l’accroissement des flottes des sociétés de transport lagunaire.

De 2011 à 2018, ce sont près de 1000 bus qui ont été acquis pour renforcer le parc de la Sotra. Cette société compte aujourd’hui 1500 bus. Elle exploite 128 lignes dont 39 nouvelles. Selon la Sotra, la fréquence moyenne entre les bus est de 16 minutes.
Pour ce qui est des taxis, l’État s’est également engagé à mettre en circulation 2000 véhicules neufs pour renforcer la sécurité et le confort des usagers. De nouvelles compagnies ont fait leur apparition, sans compter les véhicules de transport avec conducteur que l’on commande via une application mobile.
A Abidjan, le plan d’eau lagunaire offre d’énormes potentialités. Les sociétés privées qui ont investi dans le transport lagunaire entendent agrandir leur flotte pour répondre à une demande estimée à plus de 200 000 voyageurs par jour.

La Sotra qui exploite 14 bateaux-bus, prévoit l’acquisition de nouveaux bateaux de grande capacité et la création de six nouvelles dessertes.

« Mon sentiment est que le transport à Abidjan soit structuré autour du lagunaire. Que le transport lagunaire ne soit pas accessoire aux autres modes de transport terrestre », a déclaré le ministre des Transports, Amadou Koné, à la clôture des assises du transport le 11 octobre 2021.
Des milliers d’Abidjanais se réjouissent déjà de la construction d’une ligne de métro qui sera la grande révolution dans le secteur du transport à Abidjan. Cette ligne de 37 km partira d’Anyama à Port-Bouët et transportera 530 000 passagers par jour. A ce projet phare va s’ajouter celui du Bus Rapide de Transit (BRT) qui reliera les communes de Yopougon et Bingerville pour améliorer l’offre de transport public de masse. Le démarrage est prévu en 2022-2023.

La réalisation de ces projets va contribuer à fluidifier considérablement la circulation dans la capitale économique ivoirienne.
Pour agencer, de façon cohérente et efficace les différents modes de transport, le gouvernement a créé l’Autorité de la mobilité urbaine du Grand Abidjan (AMUGA). L’AMUGA est chargée de la mise en œuvre du volet transport du schéma directeur d’urbanisme du Grand Abidjan.

Les experts sont à pied d’œuvre pour apporter des solutions durables à l’épineux problème de la mobilité.
Pour le directeur de la planification, des études et projets, Aristide Gahié, il s’agira de mettre à la disposition des populations, une offre de transports en commun de masse afin de favoriser la réduction des déplacements en voitures particulières.

En attendant les financements nécessaires pour ces réformes, l’AMUGA propose des solutions transitoires pour améliorer la circulation dans le Grand Abidjan. Au siège de l’Autorité, les rencontres et ateliers de réflexion avec les différents acteurs du monde des transports et les collectivités territoriales se multiplient. Des plans de circulation ont été élaborés pour plusieurs communes. Les techniciens ont également procédé à la libération de certaines emprises.

Dans la commune de Cocody où la situation est compliquée, des réflexions sont en cours, en collaboration avec le ministère de l’Équipement et de l’Entretien routier.

Selon Aristide Gahié, il est prévu l’aménagement de zones spécifiques de stationnement pour les « gbakas » (mini-car de transport en commun). Il a également annoncé le déploiement d’aides-régulateurs à certains endroits pour aider la police nationale.

Pour assurer une meilleure mobilité des populations, il est prévu d’autres projets majeurs. Aujourd’hui, le gouvernement est bien conscient que l’amélioration de la mobilité urbaine est un impératif économique et social.

CICG

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