Kouadio Konan Bertin peut-il réconcilier la Côte-d’Ivoire ?

Je lis un peu partout que KKB ne serait pas l’Homme providentiel pour la réconciliation nationale.

En creusant, on se rend compte que ses pourfendeurs lui reprochent de s’être désolidarisé de l’opposition politique dans sa posture radicale, celle de boycotter les élections présidentielles du 31 octobre dernier. Ceux-ci devraient plutôt disposer leurs cœurs et leurs âmes à accepter la réconciliation que de s’en prendre à KBB.

Les crises internes au FPI et au PDCI ou encore au RHDP ne relèvent pas de KKB.

D’ailleurs, je rappelle que les crises communautaires sont nées des crises politiques qui, elles-mêmes sont l’œuvre des hommes politiques.

La décrispation entre les présidents Bédié et Ouattara au Golf Hôtel, le mois dernier s’est aussitôt ressentie dans les contrées. Aussi, la délivrance des passeports à Laurent Gbagbo a soulagé ses militants. Quand les hommes politiques sourient, le peuple sourit et lorsque les hommes politiques se récusent à prôner la paix, les populations se déchirent.

Bref, la réconciliation nationale est conditionnée par les hommes politiques.

Qui mieux donc pour réconcilier les politiques qu’un des leurs ?

Des hommes dits neutres désignés par consensus ont déjà échoué dans ce pays, feu Seydou Eliane Diarra, Charles Konan Banny, pourtant des grands hommes d’État.

Je rappelle aux uns et aux autres que KKB a été le premier acteur politique ivoirien à être reçu par Blé Goudé à Haye en 2017 pour un entretien de 4 h 30 mn pendant que ceux de son propre camp fustigeaient son attitude. Aujourd’hui, ces mêmes négateurs appellent à la réconciliation.

La première personnalité du camp adverse avec qui Laurent Gbagbo a échangé, c’est le PM Hamed Bakayoko. C’est encore lui qui a proposé KKB au poste de ministre de la réconciliation nationale.

La réconciliation nationale n’est pas l’affaire de KKB exclusivement, elle est avant tout un projet de société dont le gouvernement à la charge. Et enfin, une affaire nationale parce qu’impliquant chaque citoyen. Le ministre KKB ne travaillera pas seul. Il bénéficiera donc du soutien du gouvernement avec une feuille de route claire axée sur des objectifs Smart.

Comment KKB s’y prendra-t’il pour se réconcilier avec Bédié avant de prétendre réconcilier les ivoiriens ? Certains ironisent ainsi.

Et bien, il fera comme Fologo pour se réconcilier avec Bédié, il procédera comme Venance Konan l’a fait pour se réconcilier avec Ouattara, il fera également comme Affi qui s’est réconcilié avec Gbagbo.

En confiant le ministère de la réconciliation nationale à KKB, le président Ouattara ne voit pas en lui le messie qui viendrait réaliser des miracles, mais un citoyen qui veut apporter sa contribution.

Namidja Touré
Journaliste-ecrivain

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