Côte-d’Ivoire: Samira Daoud (Amnesty) demande la libération sans jugements des opposants

Les autorités « doivent libérer immédiatement et sans condition » Affi (Amnesty)

Manuella YAPI

Amnesty international a estimé lundi que les autorités ivoiriennes « doivent libérer immédiatement et sans condition » Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) et porte-parole de l’opposition arrêté depuis le 06 novembre pour « attentat et complot contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national », dans un communiqué.

Arrêté le 06 novembre alors qu’il était en partance pour sa ville natale Bongouanou (dans l’Est), M. Affi N’Guessan a été placé sous mandat de dépôt le 09 novembre et conduit dans un lieu jusque-là inconnu de ses avocats, selon ces derniers.

« Les autorités ivoiriennes (…) doivent libérer immédiatement et sans condition Pascal Affi N’Guessan et toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux », a réagi la directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Samira Daoud, ajoutant que « la répression croissante visant les leaders de l’opposition et les détracteurs du gouvernement constitue une offensive contre les droits humains ».

Concernant le blocus dont des résidences de leaders de l’opposition font l’objet depuis le 03 novembre, Mme Daoud a appelé les autorités à « rétablir le droit de circuler librement des personnes se trouvant (dans ces) domiciles (…) en mettant fin à la mission des forces de sécurité qui y sont stationnées ».

« L’impunité qui règne de longue date en Côte d’Ivoire offre un terreau fertile à ceux qui se livrent à des homicides et bafouent les droits humains sans craindre d’être amenés à rendre des comptes », a-t-elle poursuivi, tout en réclamant des enquêtes sur les « violences sanglantes » dont « l’homicide de dizaines de personnes tuées à coups de fusils, de pistolets et de machettes depuis l’élection présidentielle ».

Saisi par le gouvernement suite à « l’acte de sédition » de l’opposition, qui a créé le 02 novembre un « Conseil national de transition » présidé par le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié, le procureur de la République d’Abidjan Richard Adou a annoncé l’arrestation d’une vingtaine de personnes et des poursuites contre des leaders comme Albert Mabri Touakeusse de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’ivoire (UDPCI), pour avoir « participé à cette conjuration ».

Dans l’objectif de décrisper l’environnement socio-politique, marqué par des affrontements meurtriers (85 morts officiellement) entre partisans du pouvoir et de l’opposition dans plusieurs localités du pays depuis août, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a rencontré mercredi M. Bédié, chef de file de l’opposition.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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