Côte-d’Ivoire: Serge Koffi, ex-Sg de la Fesci annonce son ADN (Alliance pour un Départ Nouveau)

L’ex Secrétaire général de la FESCI (syndicat étudiants-élèves), Serge Koffi dit STT, réfugié au Canada depuis plusieurs années, lance son nouveau mouvement politique.
« Nous avons longtemps gardé le silence pour mieux observer l’évolution de la vie politique de notre pays et aussi pour éviter le bruit inutile ; car dit-on, ceux qui font du bruit inutile, dérangent toujours ceux qui travaillent à côté.

Cependant, face aux événements sociaux de ces derniers temps et le comportement répréhensible d’une frange de la jeunesse ivoirienne, nous avons décidé de rompre le silence, et de dire publiquement ce que nous pensons de l’avenir de notre pays.

Celui qui connaît la vérité et qui ne la dit pas est plus coupable que celui qui ment.

Nous ne saurions faire des propositions et contributions, sans préalablement présenter l’environnement social particulier de la Côte-d’Ivoire relatif à la réconciliation nationale post-crise et l’attitude étrange de l’opposition politique ivoirienne face aux projets gouvernementaux en cours.

Environnement social Ivoirien et réconciliation nationale

On ne peut pas ne pas rappeler que le Président Ouattara n’est pas arrivé au pouvoir avec son gouvernement à la sortie d’un dîner gala. C’est donc dans un contexte de guerre issue d’élections contestées (si on convient d’appeler « élections » l’appel aux urnes de 2010 bien entendu) que les plus forts ont conservé le pouvoir. Dans ces mêmes conditions, des peuples civilisés qui ont connu ce passage social et qui sont appelés aujourd’hui nations développées, tirant les leçons de ces guerres aux nombreuses conséquences ont adopté des attitudes politiques nouvelles, et ont mis en avant l’intérêt général qui a garanti un non-retour à bêtise humaine.

Mais sous nos tropiques et en Côte d’Ivoire dans notre pays, l’attitude du guerrier politique infatigable et qui persiste à croire qu’il est celui sans lequel tout le monde doit s’arrêter, semble être la panacée politique des leaders de notre opposition. Deux petits exemples peuvent nous aider à comprendre comment le peuple Ivoirien est pris en otage par une certaine classe politique dite opposition :

Primo, au lendemain de la prise effective du pouvoir par les Présidents Ouattara et Bédié en 2010, alors que tous les vaincus vivants sont encore dans les prisons ivoiriennes, au lieu de faire profil bas, faire des concessions (qui n’est pas forcément une compromission) et mettre par exemple à contribution nos chefs et rois traditionnels Ivoiriens et Africains pour trouver des solutions propres à nous, nos politiciens opposants ont choisi plutôt l’option de la défiance et des discours musclés pour intimider ou effrayer les nouveaux vainqueurs de la guerre, qui étaient Bédié et Ouattara.

Vous ne pourrez convaincre personne que le Président Ouattara ne saluerait pas cette démarche si vous l’aviez engagée puisque pour le respect qu’il a pour les têtes couronnées, il leur a donné un statut en les constituant en une chambre administrative traditionnelle légale dans notre pays.

Par conséquent, quelle attitude attendions-nous de ces deux hommes d’État vainqueurs face à ces menaces réelles des vaincus ? Devraient-ils demander pardon aux vaincus? Devraient-ils déchaîner l’armée pour anéantir tous les vaincus? Les Présidents Bédié et Ouattara ont choisi l’option de donner la force à la loi en laissant la justice protéger tout le monde y compris eux même. L’ont-ils bien fait?

C’est à vous de répondre en nous disant qu’auriez-vous fait si c’était vous? C’est donc vous les opposants politiques incapables de raisonner vos militants trop zélés et fanatiques qui aviez maintenus nos parents en prison pendant toutes ces années et favorisé la déportation à la Haye de certains d’entre eux.
Secundo, ces mêmes opposants politiques sans stratégie ne savent pas que c’est dans un climat apaisé que le dirigeant politique prend des mesures exceptionnelles pour accorder une grâce aux prisonniers. Dès que le Président Ouattara avait décidé de ne pas écouter les menaces infécondes des vaincus et avait commencé à libérer les prisonniers les plus influents comme les Premiers ministres Ake N’Gbo en 2012 et Pascal Affi N’Guessan en 2013, il leur était interdit de dire merci au Président de la République ou même d’appeler M Ouattara « Président » sous peine d’être traités de vendus ou d’achetés par les détecteurs véreux de traitres qui eux sont en liberté avec leurs femmes et leurs enfants. Et pourtant, c’est l’attitude de ces premiers prisonniers libérés qui devrait encourager le Président de la république à octroyer une grâce Présidentielle à tous les autres. En dépit de tout cela, le Président de la République va signer une ordonnance d’amnistie pour environ 800 prisonniers politiques le 06 aout 2018. Sans même dire merci au Président Ouattara, ces même hommes politiques qui ne savent que critiquer demanderont immédiatement la libération des prisonniers militaires tout en jugeant insuffisante, la nature juridique de l’ordonnance d’amnistie signée par le Président.

Je conclus encore là, que si des militaires sont encore en prison, c’est à cause de cette opposition politique irresponsable qui croit pouvoir utiliser la souffrance des prisonniers et des exilés comme arguments politiques pour avoir l’amour des parents des victimes.
En somme, l’opposition politique ivoirienne à laquelle s’ajoute les anciens vainqueurs devenus subitement frustrés n’est nullement préoccupée par l’avènement d’une société ivoirienne stable. Ils comptent plutôt tirer profit d’un désordre social qu’ils encouragent par leur attitude qui consiste à ne faire aucune proposition concrète.

C’est pour cette raison que j’ai toujours salué la démarche du Président Affi N’Guessan du FPI qui consiste à donner la priorité au dialogue politique afin de résoudre les problèmes sociaux qui sont bien réels.

Attitude étrange de l’opposition politique Ivoirienne face aux projets gouvernementaux.

Comme les seuls arguments qu’ils pourraient utiliser pour avoir un hypothétique électorat consistent à relever certaines tares de notre société post-crise, nos aspirants au pouvoir ne se font pas prier pour critiquer tout ce qui est fait sous leurs yeux, y compris même les couleurs de leurs propres vestes. Encore deux petits exemples peuvent nous aider à comprendre leur jeu de sorcellerie politique.

Dans un premier moment, le gouvernement lance le vaste projet de moderniser Abidjan la capitale économique de la Côte d’ivoire et par conséquent décide d’assainir la ville afin de lui donner une nouvelle image urbaine. Pour ce faire, il décide de débarrasser les artères principales des constructions et commerces anarchiques, de toutes sources d’insalubrité, de déguerpir les populations vivant illégalement dans les zones à risques appelées quartiers précaires afin de mettre fin à ces nombreux cas de décès enregistrés chaque année etc. Au lieu d’encourager ce gouvernement travailleur et engagé qui décide d’apporter une thérapie au mal que vous avez créé pendant vos décennies aux affaires, vous courrez vers les populations touchées par ces mesures pour faire semblant de leur apporter votre soutien politique en vous moquant d’eux en réalité. Peut-on vraiment qualifier de soutien politique quelqu’un qui t’apporte sa compassion avec les propos suivants : « Voilà ceux que vous aviez votés là, ils vous chassent alors que nous, on vous avait laissés tranquilles et tout le monde mangeait tranquillement ». Le jour suivant, vous faites des déclarations à la presse selon lesquelles, le gouvernement doit dédommager les populations déguerpies.
Oh ! Dites-nous au moins sur quelle base dédommage-t-on celui qui n’a pas un titre de propriété d’un bien qu’on veut détruire à part lui donner une contribution gouvernementale forfaitaire dans le cadre d’une aide sociale gouvernementale? Êtes-vous vraiment sérieux vous qui comptez utiliser ces victimes comme nouvelle base électorale? Vous nous confirmez hélas que si c’était vous, notre capitale demeurerait dans son désordre et insalubrité traditionnels et par conséquent vous ne méritez pas qu’on vous confie ce pays. Tel est le revers de votre démarche.

Dans un second cas, le gouvernement décide d’attaquer les fléaux du chômage et du déficit de production en corrigeant à la source les facteurs macroéconomiques qui les améliorent. Pour cela, il décide d’investir grandement dans le capital physique (infrastructures et équipements de production) par la construction de nombreuses routes, écoles, universités, hôpitaux etc.

Il est clair que toute chose étant égale par ailleurs en macroéconomie, l’augmentation de l’investissement dans une petite économie ouverte comme celle de notre pays avec une balance commerciale déficitaire de façon constante nécessite une augmentation de l’épargne nationale ou la sortie nette de capitaux fortement négatives (l’entrée des capitaux des bailleurs de fonds étrangers). Investir donc dans le capital physique et humain améliore la productivité d’une nation et garantit une croissance économique à long terme.

Ici encore et comme toujours, nos opposants encouragent nos populations (qui ne connaissent pas forcement ces réalités économiques) à dire des slogans du genre : « On ne mange pas goudron » ou encore « le Président prend trop crédit à l’extérieur ». Dites-nous, comment comptez-vous améliorer l’investissement en Côte d’Ivoire si vous n’augmentez pas l’épargne national? Si vous devriez faire augmenter l’épargne nationale , comment allez-vous y parvenir si les ménages ne réduisent pas leur consommation et le gouvernement ne réduit pas ses dépenses publiques (C’est justement pour cela qu’on n’a pas besoin de beaucoup de ministres à l’heure actuelle)?

Si l’épargne nationale reste inférieure à nos besoins d’investissement, comment comptez vous obtenir les fonds pour combler le déficit en dehors d’aller sur le marché de fonds prêtables pour prendre des prêts? En somme, vous surfez bien sur l’ignorance de nos braves populations en utilisant soit le discours basé sur le tribalisme ou encore en torpillant tout le bon travail que vous n’avez pas pu réaliser pour les Ivoiriens depuis le décès du Président Houphouët. On doit donc comprendre que si on vous donne encore notre pays, on va manger beaucoup et investir très peu?

Arrêtez de mentir aux Ivoiriens s’il vous plaît . Retournez donc dire à vos militants que : OUI, on mange bien le goudron et pendant très longtemps à long terme. C’est tout le sens de l’adage qui dit « La route précède le développement ».

Nos propositions pour aider cette jeunesse inactive ou au chômage

Nous pouvons considérer que l’une des conséquences directes de la décennie de guerre qu’a connue notre pays est l’apparition du phénomène social post-crise que nous appelons « les microbes ». Ce fléau social se présente comme la naissance d’un groupe de jeunes qui est en conflit direct avec l’ordre social (du point de vue juridique, civique et moral) préétabli. Cette classe de jeunes n’est pas au chômage en réalité mais plutôt inactive. Entre autres solutions en cours, Il conviendrait de trouver les foyers de forte concentration de cette jeunesse et de mettre en place des structures gouvernementales pour leur redonner l’espoir qu’ils sont aussi utiles dans cette société. La majorité de ces jeunes étant sous-éduquée, il serait indiqué pour le gouvernement d’apporter des subventions aux entrepreneurs du secteur artisanal et des PME/PMI afin de renforcer leurs équipements et installations de production pour prendre en formation par apprentissage professionnel direct et payé, tous ces jeunes dans les secteurs de la mécanique automobile, mécanique industrielle, chaudronnerie, couture, électricité, plomberie etc.

Une fois ces jeunes auront un métier en poche, une aide à l’installation permettra de resocialiser cette frange de notre population. Mais encore là, cela ne peut être possible que dans un environ social paisible.

Quant à l’autre frange de la jeunesse très bien éduquée et sans emploi, il conviendra de mettre en place une politique d’absorbation du chômage. Le taux de chômage de cette frange est bien élevé et il est essentiellement structurel. Ce taux de chômage naturel qui ne disparait pas de lui-même car n’étant pas lié aux fluctuations économiques (taux non conjoncturel) se repose essentiellement sur l’inadéquation formation-emploi. C’est-à-dire l’offre d’emploi de la jeunesse sortie de nos universités ou écoles convient très peu au besoin de la demande des entreprises. Combien sont-ils nos élèves ou étudiants qui, sortis de nos universités sont directement opérationnels sur le marché du travail? N’est-ce pas d’ailleurs la raison pour laquelle tous ces jeunes diplômés se présentent chaque année devant les portes de la fonction publique attendant de réussir à un concours?

Il faut donc réadapter la formation-éducation par la mise en place de nouveaux programmes scolaires et universitaires pour produire une main d’œuvre conforme aux besoins des employeurs et qui permettront aux jeunes diplômés de s’auto-entreprendre. Encore une fois, cela nécessite un investissement et ne peut être bien entendu possible dans un environnement avec beaucoup de cacophonies politiques autours du gouvernement.

Notre contribution dans le cadre de la prise de conscience collective

Il est encore clair que le salut de la Cote d’Ivoire ne réside nullement dans l’arrivée au pouvoir d’un magicien politique qui viendra changer le niveau de vie de tous par un coup de bâton magique. Bien au contraire, nos souffrances sont bien entretenues par une certaine opposition qui entend s’en servir pour saisir le pouvoir d’état et ensuite nous maintenir dans notre précarité.

Jeune, personne ne se bat pour toi en réalité. C’est justement cela que nous avions compris depuis 2010 lorsque la guerre se présentait aux portes d’Abidjan. Nous nous étions regroupés au sein du CRAC (Conseil Révolutionnaire d’Actions Concrètes et Citoyennes) pour dire non à la guerre et apporter notre soutien aux institutions de la république afin de protéger notre jeunesse de certaines conséquences que la guerre provoquerait.

La guerre est arrivée malheureusement et elle a refermé son épisode funeste. Les conséquences de cette guerre sont là, et bien là. Il nous appartient à nous de nous lever, et nous dresser contre ces conséquences de la guerre en fermant dans un premier temps nos oreilles aux chants des oiseaux politiques de malheurs. Aussi bien que mon père n’a jamais eu peur de dire que quand le Gouro veut devenir faux type il se comporte comme Koyaka en épousant plusieurs femmes, et aussi bien que les Wê n’ont pas eu peur de bloquer le cercueil de mon père parce qu’il ne leur avait pas demandé la permission avant de mourir, moi aussi je ne veux pas non plus avoir peur de dire à un Senoufo que je suis son maitre. Ainsi, L’ADN de l’Ivoirien est codé par ces alliances inter-ethniques à plaisanterie qui ont toujours garanti la stabilité de notre société multiculturelle.

C’est pour donc sauver ce riche patrimoine culturel que dans un second temps, nous nous organiserons encore pour sensibiliser nos amis et camarades sur le fait que le bonheur de notre pays ne réside pas dans le changement de ses dirigeants mais plutôt dans le changement de nos mentalités.

Il nous appartient à nous d’utiliser notre fougue et notre énergie pour sensibiliser nos parents sur la nécessité de ne pas permettre le mauvais codage de leur vrai ADN. Oui, l’ADN de l’Ivoirien est naturellement et biologiquement codé par les protéines de la paix, de l’union, de la discipline et du travail. Toutes ces protéines aux vertus sociales sont logées dans des macromolécules appelées « Pays d’hospitalité ».

C’est pour ne pas trahir nos obligations morales, que mes camarades et moi qui nous étions réunis hier au sein du CRAC pour soutenir les institutions de notre pays éprouvé par la guerre, lancerons sur les cendres de celui-ci, une nouvelle structure dénommée : ADN (Alliance pour un Départ Nouveau) afin de sensibiliser les Ivoiriens à revenir à leur ADN génétique, leur vrai ADN. Encore, pour dire aux Ivoiriens que la guerre est finie. La Cote d’Ivoire est au travail et nous devrons tous marcher sur les rails du progrès. C’est seulement par la prise de conscience collective que nous sentirons notre vraie utilité dans notre société.
J’invite donc tous mes compatriotes à se mobiliser pour le lancement futur de l’ADN (Alliance pour un Départ Nouveau) pour dire OUI au progrès et l’unité nationale et NON à la division et la manipulation. La noblesse de cet objectif nous impose de faire la promotion des valeurs de paix et de la revalorisation de la nécessité de vivre ensemble. Et nous croyons qu’à ce combat essentiel, nous vaincrons.

Paix en Côte d’Ivoire
Fait le 07 septembre 2019
Serge Koffi
Ex SG FESCI
Ex Président de la CONARECI
Ex Secrétaire à la mobilisation adjoint CNRD
Ex Président du CRAC
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