Côte-d’Ivoire : «Où est le corps d’Arafat DJ ?», s’interroge un ex-magistrat

Lu pour vous

Par Grah Ange Olivier, ex Magistrat ivoirien radié en exil

L’initiative de créer un musée en hommage à Arafat appartient exclusivement à sa mère et à ses enfants qui ont seuls le droit d’exploiter le nom et l’image de l’artiste. Sachons que les musées de Michael Jackson, d’Elvis Presley et d’autres artistes ont été créés par leurs héritiers qui en assurent seuls l’exploitation et en recueillent les bénéfices. L’État peut y contribuer mais ne doit pas se substituer aux héritiers pour pouvoir se donner le droit de s’immiscer dans la gestion. L’exemple du Burida est suffisamment édifiant pour que les ayants droits l’en dissuadent.

D’autre part à quel titre le ministre de la culture propose d’utiliser les dons recueillis pendant les obsèques pour créer le musée ? L’État n’en a pas la propriété, ni l’usage. Seules les personnes à qui les dons sont faits ont le droit de leur donner la destination qu’elles souhaitent.

Ce message est inquiétant quant à la protection des droits de la famille en cette matière. Cela justifie notre inquiétude sur l’immiscions inacceptable de tiers que nous découvrons en réalité mandatés par le gouvernement dans la vie privée de la famille, dans l’intimité et les secrets de la famille dans laquelle, ils se sont imposés. Ce n’est pas la prise en charge à polémiques des obsèques par l’État qui va justifier son attitude étrange qui laissent trop de place aux questions auxquelles les autorités ont intérêt à répondre. Nous ne croyons pas qu’il y avait une quelconque difficulté pour financer ces funérailles. Pourquoi des tiers qui n’ont pas normalement droit au secret médical, encore moins de droit sur la dépouille mortelle sont substitués à ceux qui en droit et les empêchent même d’avoir accès au corps ? Pourquoi aucune autorité habilitée à le faire comme le Procureur de la République n’a donné les circonstances du décès ? Qu’est-ce qu’on a fait du corps pour qu’il ne soit pas accessible jusqu’aujourd’hui à la famille ? Pourquoi veut-on organiser des cérémonies d’hommages sans exposition du corps contrairement à la tradition observée jusqu’aujourd’hui même pour le Président Houphouët ?

Le Gouvernement ferait mieux de s’atteler à donner des réponses à ces questions, ce qui relève de ses obligations, au lieu d’essayer de créer un écran de fumée avec sa proposition ubuesque de musée et sa décision polémique et discriminatoire de financer les obsèques.

La distraction ne passera pas.

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