Par Connectionivoirienne
74e anniversaire de Gbagbo à Bingerville
La section Fpi de Bingerville, comme cela est de tradition dans cette ville, a célébré avec faste le 74e anniversaire de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Pour cette cérémonie festive elle a porté son choix sur Désirée Douati en sa double qualité de présidente de l’Association des familles et femmes des détenus d’opinion (Affdo-Ci) et vice-présidente de la plateforme pro-Gbagbo ‘’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds). Elle aura démontré qu’elle est la fille de son père dans un discours fort à propos, très applaudie par moments.
L’invitée spéciale a axé son intervention sur les enjeux de l’acquittement de Laurent Gbagbo, encore en liberté restreinte à Bruxelles en attendant son probable retour au pays. Pour ses premiers pas en politique (elle a occupé la scène jusqu’ici comme activiste de la société civile), elle a tenu à rendre hommage à tous ceux qui sont tombés sur le chemin de la lutte, particulièrement à Bernard Dadié et à Sangaré Abou Drahamane soutenant que la libération de Gbagbo est la résultante du combat de celui-ci, un homme loyal, un homme fidèle dont le discours a été constant et mobilisateur. « Nous sommes fiers d’être des pro-Sangaré », a-t-elle affirmé.
Elle n’a pas manqué de magnifier l’ancien pensionnaire de la prison de La Haye, l’homme qui se sera humilié et emprisonné pour sa quête de liberté. « Laurent Gbagbo est sorti de prison pour que nous ayons la liberté totale. Et il reviendra bientôt pour nous donner la joie réelle. (…) Demeurons sereins parce qu’il fallait que Gbagbo soit sous liberté conditionnelle à Bruxelles pour qu’il reçoive tout le monde, pour qu’il reçoive le Pdci afin que nous ayons la vraie réconciliation », a-t-elle déclaré rassurant au passage qu’il n’y a que Laurent Gbagbo qui puisse faire accepter à son camp de pardonner.
Pour l’oratrice du jour, il y a des signes annonciateurs du retour imminent de Gbagbo dans son pays après son acquittement. Elle en veut pour preuve la messe d’action de grâce le 31 mai à la cathédrale Saint Paul du Plateau qui a réuni des politiques qui étaient autrefois ses adversaires. « Les partis politiques étaient à la messe pour dire au monde entier qu’on a besoin de notre Gbagbo. Ils sont venus dire que Gbagbo n’est pas un tueur, il n’est pas un criminel. Ramenez-nous notre Gbagbo », a-t-elle lancé.
« Gbagbo reviendra et sera notre candidat. Il gagnera les élections. Il les gagnera parce que c’est lui qui a gagné les élections de 2010. Il les gagnera parce que notre match retour c’est dans les urnes et nous gagnerons dans les urnes », prédit Désirée Douati sur un autre ton avant de faire un clin d’œil au pouvoir à propos de l’ordonnance d’amnistie prise en août 2018 par le chef de l’Etat. Laquelle amnistie a permis la libération de 800 prisonniers civils dont l’ex-première dame Simone Gbagbo. Aussi a-t-elle plaidé pour les militaires encore détenus, au total 27 personnes réparties, selon elle, entre les prisons de Man, de la Maca, de la Maison d’arrêt militaire d’Abidjan, de Bouaké, de l’école de police.
« Pourquoi détient-on encore Dogbo Blé ? Dogbo Blé aurait fait quoi que Mangou n’ait fait. (…) A un moment donné, il faut que la réconciliation cesse d’être un simple slogan politique », relève-t-elle avant de lancer cet appel : « Joignez-vous à moi pour plaider la libération des prisonniers. (…) Nous ne pouvons pas aller à des élections en ayant encore des prisonniers détenus. Il faut libérer les prisonniers ».
« Très cher président Gbagbo, nous sommes fiers de ton parcours depuis 1990, nous sommes fiers de ton combat et pour chaque souffrance endurée pour nous. Nous vous témoignons notre infini attachement et promettons la victoire aux prochaines élections », a lancé la vice-présidente d’Eds à l’endroit de son référent politique Laurent Gbagbo en guise de message d’anniversaire.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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