Purge des ex-Forces Nouvelles pro-Soro dans l’armée en Côte-d’Ivoire

Le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, vient de procéder ce 6 mars 2019, à une réorganisation de l’armée ivoirienne qui a toutes les allures d’une purge ciblée contre les ex-Forces Nouvelles de Côte d’Ivoire, particulièrement ciblées et traquées parce qu’elles ont refusé de servir au dessein funeste de liquidation de leur ex-leader historique, Guillaume Kigbafori Soro, qui a démissionné avec fracas de la tête de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire le 8 février 2019, pour protester contre les dérives dictatoriales du Chef de l’Etat.

Les ex-comzones pro-Soro, réputés incorruptibles par Alassane Ouattara, ont tout simplement été écartés ce jour, de l’essentiel des postes de commandement qu’ils tenaient dans l’armée ivoirienne. Les colonels Issiaka Ouattara, dit Wattao et Chérif Ousmane, véritables piliers de l’accession de Ouattara au pouvoir, sont entre autres figures de proue des ex-Forces Nouvelles ciblés par les nouvelles affectations humiliantes du Clan Ouattara. Leur seul tort? Avoir sans doute refusé de servir le projet de liquidation de la figure majeure de l’opposition ivoirienne actuelle, Guillaume Kigbafori Soro.

Alassane Ouattara, en créant des milices dans l’armée, se bunkérise et s’enferme dans une bulle: moi ou le Chaos! Un acte clairement en défaveur de l’union nationale, de la réconciliation et de la cohésion de l’ensemble des Ivoiriens.

Or, Alassane Ouattara, on le sait, ne serait jamais parvenu au pouvoir sans le soutien de son ex-allié Guillaume Soro et de ses Compagnons des Forces Nouvelles, qui ont pesé lourd dans le rééquilibrage du rapport de forces politiques dans le pays et notamment la fin de l’hégémonie de l’idéologie discriminatoire de l’ivoirité, qui avait mis la Côte d’Ivoire en lambeaux des années 90 au début 2000.

Aujourd’hui déterminé à violer les articles 55 et 183 de la Constitution ivoirienne qui lui interdisent de faire plus de deux mandats présidentiels, Alassane Ouattara a décidé de prendre en chasse ses ex-alliés Guillaume Soro des Forces Nouvelles et Henri Konan Bédié du PDCI-RDA, qui ont refusé d’adhérer à son projet de capture de l’Etat.

Avant cela, violations répétées de la constitution, limogeages, exclusions, intimidations, épurations de cadres, brutalités de toutes sortes, et même assassinats de militants de l’opposition par le pouvoir RHDP, avaient émaillé le revirement dictatorial d’Alassane Ouattara depuis sa réélection en 2015.

La Côte d’Ivoire s’avère ce mercredi 6 mars 2019, encore plus en péril. Une affaire à suivre de très près.

LE BLOG DE FRANKLIN NYAMSI WA KAMERUN

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