Côte-d’Ivoire: Rigueur, loyauté, discrétion, ascension, les 4 étoiles du général Vagondo, l’ange gardien de Ouattara (portrait)

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REDIFFUSION

Hamsatou ANABO

Aide de camp du président ivoirien Alassane Ouattara en 1991, alors Premier ministre, la loyauté de Vagondo Diomandé lui a permis d’être son chef d’état-major particulier depuis décembre 2013 et promu général de corps d’armée cinq ans plus tard. Loin des projecteurs, il s’est bâti une carrière dans la discrétion pour réaliser son rêve d’enfance : devenir militaire.

Originaire de Sokourala dans la sous-préfecture de Biankouma au Nord-Ouest d’Abidjan (environ 700 Km), le général Vagondo a vu le jour le 1er janvier 1960.

Titulaire d’un baccalauréat série B (option sciences économiques) en 1980, l’officier obtient un certificat d’aptitude pédagogique pour collèges d’enseignement général en 1983.

La même année, Vagondo avance vers sa passion, en entrant à l’école des forces armées de Bouaké (EFA), où il gravit les échelons. En juin 1987, il devient le commandant de la compagnie parachutiste d’Akouedo (camp militaire), jusqu’en février 1991, où il fut l’aide de camp de Ouattara, Premier ministre.

D’aide de camp à commandant du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), Vagondo est présent aux côtés du chef de l’Etat.

Promu général de brigade en 2013 lors de sa nomination au poste de chef d’état-major particulier, Vagondo obtient ses trois étoiles en décembre 2016 et la quatrième deux ans plus tard et devient le 6e général de corps d’armée de la Côte d’Ivoire.

Le cabinet de l’officier se trouve à la présidence de la République, où son assistant l’adjudant Serge Kossonou, coordonne ses audiences.

Le silence absolu de son bureau intrigue, seul le bruit des deux horloges accrochées au mur met de l’ambiance dans la pièce.

Le militaire est très organisé, sur son bureau, il dispose d’un emploi du temps sur lequel il inscrit tous les rendez-vous et les coche après les avoir terminés.

Deux chaises visiteurs, des rideaux blanc et orange, une photo de lui quand il était lieutenant, un réfrigérateur placé à l’angle et quelques meubles décorent le bureau.

Vêtu de sa vareuse militaire ornée de ses décorations et étoiles, l’officier vérifie quelques dossiers.

« Ah mon Dieu, si je pouvais devenir comme lui »

Sourire et regard nostalgique, l’officier se rappelle encore de ce conducteur militaire qui venait régulièrement dans son village Sokourala.

« Il était tellement grand et beau sans sa tenue qu’on s’agrippait à trois sur son bras, et il nous soulevait, ça nous rendait heureux, et quand il nous déposait, je disais ah mon Dieu, si je pouvais devenir comme lui », confie t-il.

Ce rêve, Vagondo le nourrit jusqu’en classe de 3e dans la ville de Man, à environ 600 km à l’ouest d’Abidjan, où il rencontre un autre militaire: « je me suis approché de lui pour demander comment je peux faire pour devenir » comme lui, se souvient-il.

Surpris, celui-ci lui conseillera d’être attentif aux cours et d’entrer dans une école d’officiers. « Je suis parti tout content, sans le savoir il venait encore une fois de tracer une voie que j’ai toujours voulu emprunter », raconte-t-il, le regard empli d’émotion.

Son premier chef de corps en 1986, le général Bonbedeni, qui commandait l’école nationale des sous-officiers actifs de Bouaké (environ 350 Km d’Abidjan), lui a transmis un style de commandant exemplaire, qui l’a « marqué, car « il est participatif et donne l’opportunité aux subalternes de prendre des initiatives ».

Vagondo reste convaincu que « lorsque que la troupe que vous commandez a confiance en vous, vous réalisez des miracles ».

Chevalier de l’ordre du mérite ivoirien, médaillé de la défense nationale française échelon bronze, bilingue, il était l’aide de camp durant 10 mois en 1999 du général Robert Guei, chef de la junte au pouvoir.

Les faces cachées de Vagondo.

Ceinture noire 1ere dan Karaté shotokan, et instructeur de close combat, le général aime faire beaucoup de choses après le travail.

Il avoue qu’il a appris à se passer des loisirs par « la force des choses ».

Amoureux de la nature, c’est l’environnement le milieu dans lequel il s’épanouit le plus en dehors du professionnel.

« J’aime la promenade en brousse, c’est peut-être dû à mes origines d’enfant de paysan, mais je ne trouve mon repos que dans la nature », dit-t-il en riant.

Le simple fait de marcher dans la brousse ou de chasser, lui « procure du plaisir ».

La rigueur de Vagondo est connue de tous, il est pointilleux sur tout, même les détails.

Son assistant l’adjudant Kossonou, confie « qu’il est un amoureux du travail vite fait et bien fait dans les délais, et doit être informé de tout ce qui se passe », à côté de cela, « il est très paternel et affectif envers ses subalternes ».

Mais il précise qu' »il ne faut pas le fâcher, parce que quand il est en rogne, il sort le bâton et quand il est content il sort la carotte ».

Ouattara l’a maintenu à son poste de chef d’état-major particulier du président en janvier 2017, après un remaniement au sein de l’armée ivoirienne.

En octobre 2017, le site d’informations français médiapart avait publié des extraits de l’ordonnance sur le putsch manqué au Burkina, précisant que le général Gilbert Diendéré avait affirmé, « avoir reçu de l’argent (84 millions FCFA) et du matériel de maintien de l’ordre de la part de Vagondo Diomandé ».

« Je ne suis au courant de rien, et je suis sûr que mon chef d’état-major particulier n’est pas mêlé à cette affaire », avait indiqué Alassane Ouattara, lors d’une interview diffusée sur la chaine France 24.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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