Par Connectionivoirienne
Les travaux du 2e congrès de l’Udpci à la Fondation Houphouët-Boigny ont été particulièrement longs, harassants et fastidieux. Là où le Rdr a passé moins de 5 heures d’horloge pour conclure, les congressistes de l’Udpci ont joué les prolongations jusqu’à 23 heures après s’être enfermés peu après 13 h Gmt. Si la direction du parti s’en sort à bon compte par un ‘’oui’’ au parti unifié, les choses n’avaient pas l’air d’un long fleuve tranquille. Il a fallu faire preuve de pédagogie quelque fois de fermeté pour faire plier l’échine aux nombreux militants qui voulaient comprendre les tenants et les aboutissants de cette offre politique inédite pour le parti guéiiste.
Dès l’entame, c’est le président du parti dans son discours d’ouverture des travaux, en présence des alliés fortement mobilisés du Rdr qui glisse en sourdine ses orientations. « En clair, nous devons répondre en toute responsabilité à l’interrogation suivante : quelle place pour l’UDPCI dans un parti unifié ? », dévoile-t-il ses intentions avant de se reprendre plus loin pour éclairer sur sa position réelle : « Dans ce temple que Félix Houphouët-Boigny a bâti à Yamoussoukro, son village natal, temple dédié à la paix, l’Udpci engendrée par l’Houphouëtisme, doit s’inspirer des enseignements reçus. Donnons l’exemple du Bon Ton. (…) Garants de cet héritage, nous ne devons pas décevoir. Ce sera le meilleur hommage à Felix Houphouët-Boigny et à son fils Robert Guéi ».
Après ce discours, le bureau du congrès qu’il met en place est constitué de fidèles parmi les fidèles. Mahi Clarisse la présidente, vice-président Blé Guirao, le rapporteur général Déli Mamadou, Famoussa Coulibaly et bien d’autres. Dans le débat qui s’engage par la suite, il fallait expliquer la marche du parti, ses engagements pris, ses espoirs et ses déboires depuis qu’il a décidé de faire chemin avec l’alliance des houphouëtistes. Le reste de la partie ne fut pas gagnée d’avance. Plusieurs délégués, selon des confidences, interviendront pour poser des questions essentielles, soulever des inquiétudes à la lumière des expériences vécues. Il y avait dans la salle ceux qui ne voulaient pas entendre parler de parti unifié invitant l’Udpci à se frayer son propre chemin et arguant que le parti n’a pas été suffisamment récompensé à la hauteur des sacrifices consentis, notamment la renonciation à la candidature de Mabri en 2015. Cette autre confidence d’un congressiste rend compte de l’ambiance dans la salle : « Est-ce qu’on pouvait parler réellement de débat ? L’on a senti que le bureau avait une position qu’il voulait faire accepter. On a eu le sentiment que les jeux étaient déjà faits. Seulement nous, en tant que militants, avons demandé des garanties, disons ce que l’Udpci va vraiment gagner avec le parti unifié. »
Il a donc fallu longuement expliquer, surtout les dispositions des statuts et règlement intérieur du parti unifié Rhdp. Et pour tenter de concilier réticents et adeptes du parti unifié, différentes motions vont être adoptées, prenant en compte les aspirations des uns et des autres. Mais la grande parade trouvée par Mabri a été de dire que le parti ne renonce pas à présenter un candidat en 2020. « Cet acte n’est pas une renonciation à notre ambition de conquête du Pouvoir d’Etat. D’ailleurs, je prends acte de votre volonté de présenter notre candidature à la prochaine élection présidentielle avec le soutien du RHDP », a-t-il écrit sur son compte twitter.
A partir de là, les militants qui ont estimé le doute levé n’avaient d’autre choix que de dire oui. Une façon de sauver les apparences mais surtout sauver le soldat Mabri qui était très attendu par Ouattara, président d’honneur du Rdr, farouche défenseur du parti unifié.
Un ‘’oui’’ pour la forme pourrait-on dire mais qui a quand même le mérite de placer le parti sur orbite en même temps qu’il le conforte dans la posture d’un parti responsable aux yeux de ses alliés. Mais le débat reste largement ouvert. Il est loin d’être clos.
SD de retour de Yamoussoukro
sdebailly@yahoo.fr
RESOLUTION PORTANT ADOPTION DES PROJETS DE TEXTES DU PARTI UNIFIE
Les militantes et militants de l’UDPCI, réunis en Congrès Extraordinaire le 12 Mai 2018 à la Fondation Félix Houphouët Boigny de Yamoussoukro,
Vu que la volonté des partis se réclamant de l’Houphouetisme est de préserver la paix, la stabilité, l’unité nationale à travers la nécessité de transformer le groupement de partis en un parti unifié dénommé RHDP ;
Notant que l’UDPCI, membre fondateur du RHDP est un parti épris de paix qui s’est toujours investi dans toute démarche pour la consolidation de l’unité nationale et de la cohésion sociale ;
– Considérant le processus de conduite de la mise en place du parti unifié RHDP ;
– Considérant que les conclusions des travaux du Comité de Haut Niveau, constitué à cet effet, ont abouti à l’adoption par les partis membres du RHDP d’une matrice d’actions déclinée en trois étapes, à savoir :
1. La signature du Manifeste du RHDP par les Présidents des 6 partis au cours d’une réunion solennelle ;
2. L’organisation de 6 congrès extraordinaires des partis constituant le RHDP en vue de statuer sur les textes devant régir le Parti unifié;
3. L’organisation du congrès constitutif du parti unifié avec la mise en place des organes définitifs ;
– Considérant que le Président de l’UDPCI, conformément à la décision du Bureau Politique élargi au Comité Central du 17 Mars 2018, a signé le 12 Avril 2018, à l’instar de ses pairs Présidents des autres partis membres du RHDP, l’accord politique du RHDP ;
– Considérant que le présent Congrès Extraordinaire a permis aux congressistes d’examiner les projets de textes devant régir le Parti unifié RHDP ;
Le 2ème Congrès Extraordinaire de l’UDPCI Réuni le 12 Mai 2018, à la Fondation Felix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro pour la recherche de paix, adopte les projets de textes du Parti unifié RHDP,
Fait à Yamoussoukro, le 12 Mai 2018
Le 2ème Congrès Extraordinaire
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