Côte d’Ivoire: Le PDCI doit s’unir avec l’opposition ivoirienne pour abréger la souffrance des ivoiriens

Prao Yao Séraphin

«Le sursaut national spontané est la seule protection de la nation»

Tous les pays du monde ont compris que l’unité nationale est le ciment d’une nation. Mais en Afrique, certains gouvernants ont décidé de retarder le développement de leurs pays en prêchant l’évangile de la discorde. En Côte d’Ivoire, depuis l’arrivée du Président Alassane Ouattara au pouvoir, la Côte d’Ivoire donne l’impression d’un pays construit mais dans les faits, le pays est en déconstruction. La fracture sociale est visible et tout le monde le sait. Qui en est responsable ? Un seul homme, le Président actuel. Il a importé dans notre pays les germes de la division et de la haine. Pour abréger la division des ivoiriens et leurs souffrances, il convient que le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et l’opposition ivoirienne se mettent ensemble pour arrêter l’aventure dans laquelle le Président actuel nous conduit.

Le Président Ouattara a fait de la Côte d’Ivoire, un pays endetté et divisé

La Côte d’Ivoire est devenue le pays de la gouvernance publique ethnico-tribale. Notre pays est devenu une poudrière tribale, dont les fondements sont l’appareil de l’Etat. Le tribalisme d’Etat est devenu la clé de répartition et de gestion des ressources du pays. Nous ne sommes plus dans une république. La raison est simple : la république n’est pas une simple juxtaposition d’institutions, une fédération d’ethnies. Le rattrapage ethnique est devenu la colonne vertébrale de la gouvernance du régime actuel. En plus de l’éclatement de la nation Ivoirienne, le Président actuel a démesurément endetté le pays. Après l’atteinte du point d’achèvement de l’IPPTE, le pays avait retrouvé de nouvelles marges de manœuvre pour le financement des investissements publics. Mais le recours à l’endettement extérieur a été systématique. A la fin de l’année 2016, la Côte d’Ivoire était classée deuxième après le Cameroun au nombre des pays de la zone franc, les plus endettés. Selon le Trésor français, la dette publique a atteint 48,3% du PIB (17,3 Mds USD) fin 2016. Et pourtant, la réduction du stock de la dette extérieure a eu pour effet de faire chuter considérablement le stock de la dette publique au 31 décembre 2012, à 4 679,6milliards de F CFA (non compris l’encours C2D), soit 33,9% du PIB correspondant à 63% de dette extérieure et 27% de dette intérieure. La dette extérieure est devenue la seule source de revenu du gouvernement actuel. Après ce régime, la Côte d’Ivoire sera un pays en faillite.

La bretelle de sortie pour les ivoiriens, reste le sursaut national

Le vieux parti, le PDCI, a porté le président Alassane Ouattara au pouvoir lors des élections de 2010 contre Laurent Gbagbo. Mais à l’épreuve du pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’est effrité pour ne se résumer qu’au Rassemblement des Républicains (RDR). Le PDCI a été roulé dans « la farine ». Même Soro Guillaume et ses proches sont traqués par le régime Ouattara. Dans cette situation, il est bien que les déçus du régime Ouattara s’allient avec l’opposition ivoirienne, pour abréger la souffrance des ivoiriens. Le PDCI a un rôle historique à jouer dans l’état actuel de la Côte d’Ivoire. Tous les observateurs de la scène politique en Côte d’ Ivoire sont unanimes pour dire que le PDCI est un parti de paix, de tolérance, de développement et d’unité. Dans le préambule des statuts adoptés au 5e Congrès, on peut lire ceci : «Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire dit PDCI, né du Syndicat agricole africain de Côte d’Ivoire, fidèle reflet des aspirations profondes de nos masses, a pour mission, dans le cadre du Rassemblement démocratique africain d’affirmer au niveau de la Côte d’Ivoire la personnalité africaine. Il s’assigne en conséquence pour but de promouvoir une politique de bien-être, de paix, de neutralité absolue et de coopération internationale dans l’égalité, la tolérance, la solidarité et la dignité». Le PDCI doit se réconcilier avec les idées du RDA en abandonnant les voies qui assujettissent le peuple ivoirien. Il est temps que le PDCI se désolidarise de ceux qui complotent pour détruire le pays pour lequel Félix Houphouët-Boigny a lutté toute sa vie.

Il est de notoriété publique qu’aucun parti politique ne peut gagner à lui tout seul des élections en Côte d’Ivoire. Dans tous les cas, aucun groupement politique ne peut valablement revendiquer la majorité absolue dans un pays aussi divisé. Voilà pourquoi une alliance s’avère nécessaire pour se mettre toutes les chances de son côté. C’est la raison pour laquelle, il semble sage que l’opposition ivoirienne et le PDCI s’entendent pour sauver ce qui reste de la Côte d’Ivoire. Cette alliance doit viser la conquête du pouvoir d’Etat par la voie démocratique, en 2020. Pour ce faire, nous lançons un cri de ralliement à tous les patriotes ivoiriens pour sauver le pays, le tirer du gouffre où il se trouve en relevant les défis existentiels d’une nation moderne.

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1 réflexion au sujet de « Côte d’Ivoire: Le PDCI doit s’unir avec l’opposition ivoirienne pour abréger la souffrance des ivoiriens »

  1. PRAO YAO ….

    Vous êtes suffisamment outillé et intelligent pour savoir que le PDCI ne peut être considéré comme une entité. Les nombreux mouvements de fond dans ce parti divisent son électorat, qui rechigne de plus en plus à suivre les décisions des organes centraux.

    Le désert électoral de 2015 se doit d’être interprété comme il se doit.

    Il en est de même au niveau de « l’opposition » ivoirienne et donc du FPI, qui vit des moments difficiles, un FPI divisé entre une aile très majoritaire illicite et clandestine, et une aile réduite et sans teneur, pro AFFIste, légalisée par le pouvoir OUATTARA.

    La seule chose acquise, c’est l’électorat FPI, qui serait enclin à militer massivement pour la chute du RDR et le départ de OUATTARA du pouvoir.

    Alors oui, vous parlez d’entente politique, de PDCI qui s’allierait à l’opposition ivoirienne, quand il s’agit dans le fond de l’électorat PDCI qui avec celui de l’opposition, provoquerait la chute de ce régime RDR.

    Dans ce cadre, il est évident qu’aucune alliance formelle entre le PDCI mené par BEDIE et le FPI mené par AFFI ne pourra permettre d’atteindre le résultat que vous ciblez.

    Par contre, une alliance entre une aile du PDCI dissidente ou s’étant imposée à BEDIE, et la partie significative du FPI menée par SANGARE, dans tous les cas, le RDR chutera.

    Alors oui, en tant que professionnel de la politique, analyste des rapports de force, vos approches me semblent bien naïves et simplistes.

    Le faites vous pour mieux faire passer la sauce ?

    Je ne le sais pas, mais la situation sur le terrain est largement plus complexe que cela, c’est aussi pourquoi OUATTARA ne craint pas grand chose, car il sait qu’il a des cartes à jouer (de nombreuses cartes, par exemple il frappera dans le PDCI, tout en nommant dans le LMP des cadres comme OBLE, FEH KESSE, etc).

    Quant à BEDIE, il sait que la vague lui arrive dessus au sein de son parti, et c’est aussi pourquoi il essaie d’anticiper, pour rester maitre du parti.

    Ce ne sera pas facile !!

    Mais bon, je ne suis qu’un simple observateur.

    C’est vous le spécialiste !!

    TDR.

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