Côte d’Ivoire: Des hélicoptères de combat au service de l’industrie de la peur (Lider)

LIDER News | 08 juin 2017

«Il y aura des radars et même un hélicoptère pour permettre d’évacuer les blessés au cas où il y a ce genre d’évènements malheureux.» Ainsi parlait Daniel Kablan Duncan, alors premier ministre, lors du lancement du péage sur la voie express du Nord le 15 mai 2014.

Trois ans ont passé, Kablan Duncan est devenu vice-président de la République et les seuls hélicoptères que l’on a vu arriver à Abidjan sont les trois Mi-24 de combat, achetés à coup de dizaines de milliards de francs cfa par Alassane Dramane Ouattara et livrés la semaine passée.

«La Côte d’Ivoire s’organise pour sa sécurité. Ces outils vont nous permettre de sécuriser nos frontières contre une attaque extérieure», a tenté de justifier le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres le 7 juin 2017.

L’argument ne passe pas. Aucune menace extérieure ne pèse sur la Côte d’Ivoire. À moins que le gouvernement ait cherché, par ce biais, à nous informer que le Liberia, qui vient d’abriter le dernier sommet de la Cedeao auquel M. Ouattara a participé, s’apprête à lancer une offensive militaire contre la Côte d’Ivoire; ou que le Ghana nous a déclaré la guerre; ou que le Mali aurait fini de gérer sa rébellion au Nord et se prépare à nous envahir; ou que la Guinée et le Burkina Faso abritent et arment une rébellion contre notre pays.

Non ! Les dangers auxquels sont confrontées les populations ivoiriennes sont strictement endogènes et proviennent aussi bien de la mauvaise gestion gouvernementale et que de nos propres forces armées, véritables (f)acteurs d’insécurité.

Nul ne doute que ces hélicoptères seront utilisés à la prochaine manifestation des mutins, qui réclament à intervalles réguliers que Alassane Dramane Ouattara tienne les promesses pécuniaires qu’il leur a faites lorsqu’il les embauchait pour prendre le pouvoir à Abidjan. Les mutineries à répétition, les braquages, les tirs sans sommation, les microbes en sont les manifestations très palpables, avec leur lot de morts, blessés, destructions et détournements de fonds publics.

En définitive, ces hélicoptères ne sont que des actifs supplémentaires de promotion des intérêts de tous ceux qui vivent de l’industrie de la peur en Côte d’Ivoire. Car chez nous, la peur a ses industriels, avec leur conseil d’administration, leurs managers, leur staff, leurs ouvriers, leur syndicat d’entreprise, leurs grèves, leur convention collective, leurs conflits, leur système de résolution des conflits, leur marché, leur produit (la peur), leur clientèle captive et leur service après-vente.

Les blessés de la voie express du Nord attendront, tout comme les habitants des quartiers et villages inondés, les étudiants en pharmacie et en médecine en attente des laboratoire et bibliothèques, les fonctionnaires en attente du paiement de leurs arriérés de salaires, les malades en attente d’hôpitaux dignes de ce nom et de médicaments, les agriculteurs en attente de leurs titres fonciers, les souscripteurs d’agrobusiness en attente du remboursement de leurs placements et du paiement de leurs Rsi… Les petits règlements de comptes entre rebelles du Rhdp sont visiblement la priorité du gouvernement, chose très aisée quand les populations se complaisent à avoir peur. On a les dirigeants qu’on mérite.

Commentaires Facebook

2 réflexions au sujet de “Côte d’Ivoire: Des hélicoptères de combat au service de l’industrie de la peur (Lider)”

  1. Il est dit qui veut la paix prépare la guerre.
    Il est aussi dit qui veut aller loin prépare sa monture.
    Il est aussi évident qu’une puissance économique ne peut l’être si elle n’a pas une puissance armée.

    À chacun sa lorgnette !!!

  2. Mon frère Kone Moussa, tu es un affabulateur !!
    Dans aucun de mes commentaires, je n’ai traité Gbagbo de tous les noms pour avoir acheté des aéronefs de combat (avions de chasse, hélicoptères d’attaque, drones…).
    Que des accusations gratuites et sans fondement de ta part !!
    Je refuse simplement de prendre part à votre combat ridicule et surtout haineux entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara. Tout ce que je dénonce, c’est le fait que les collaborateurs de Ouattara se conduisent exactement comme ceux de Gbagbo, en achetant de vieilles armes de guerre et ensuite, ils les facturent au prix fort à l’Etat, pour empocher de juteuses commission sur le dos du contribuable ivoirien. C’est juste cette corruption que je dénonce, avec des chiffres à l’appui et rien d’autre.
    Mon frère, saches que diriger, c’est prévoir. On ne doit pas attendre qu’il y ait la guerre pour acheter des hélicoptères de combat. Il y a tout un personnel local à former avant (pilotes, mécaniciens, armuriers…). A moins de faire comme Gbagbo : ne rien prévoir ; puis, dès que la guerre éclate, on est paniqué, on achète des avions de guerre en toute urgence et on les fait piloter par des mercenaires.
    Toutes les armées du monde ont des aéronefs de guerre.
    Mêmes les pays pacifistes, comme la Suisse, la Suède… ou des pays qui ont banni la guerre, comme le Japon et l’Allemagne.
    Le peuple ivoirien meurt de faim !? Eh bien, on va tous prier pour que les juges de la CPI libèrent Gbagbo, afin qu’on retrouve le paradis qu’était la Côte d’Ivoire quand il était au pouvoir !! LOL !!
    Pauvres GOR, incapables de défendre intelligemment leur gourou !!

Les commentaires sont fermés.