Côte-d’Ivoire: La crainte des habitants plane sur Yamoussoukro après les mutineries

© RFI / Matthieu Millecamps/Sia Kambou / AFP

La capitale politique ivoirienne Yamoussoukro se remet doucement des affrontements qui ont éclaté entre des soldats et la garde républicaine quelques jours après une première mutinerie.

Après des négociations avec le gouvernement, les mutins ont obtenu 12 millions de francs CFA. Une seconde mutinerie a ensuite éclaté. A l’origine : des militaires mécontents d’avoir été laissés pour compte dans les négociations et le paiement. Récit.

Yamoussoukro, c’est un double symbole. La capitale politique ivoirienne est la ville du père de la nation, Félix Houphouët-Boigny, mais elle abrite aussi la basilique Notre-Dame de la Paix, l’une des plus grandes au monde.

Il y a quelques jours, sa réputation de ville paisible a été ébranlée par la mutinerie. « Malgré tout ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire pendant la guerre, la ville était calme », se rappelle Moses Odérindé. Les tirs en l’air et le désordre des mutins, « c’est presque du jamais vu ». « Le père bâtisseur Félix Houphouët-Boigny ne nous a pas habitués à ça, il prônait la paix, la tranquillité. C’est ce que nous voulons à Yamoussoukro », poursuit-il.

« On craint »

Les mutins ont tiré en l’air, volé des armes et des véhicules avant d’affronter la garde républicaine. Aujourd’hui encore, les habitants sont traumatisés. « Ce n’est pas normal pour la population. Lorsque l’on sort de la maison, on craint, mais on va quand même au travail », explique Vémo Diomandé, mécanicien.

Son collègue Bako Yao explique que les affaires vont mal et que la ville mettra du temps à s’en remettre. « Chacun est sur le qui-vive, car on ne sait pas à quel moment ça peut dégénérer », commente-t-il avant de préciser que « chacun venait ici parce qu’il y a plus de calme. D’autres venaient parce que la basilique est synonyme de paix ».

Les combats ont été particulièrement violents au carrefour Mouton. Là-bas les commerçants refusent toujours d’en parler.

RFI

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