Côte d’Ivoire: La mutinerie gagne la commune “présidentielle” de Cocody, tirs à Anyama (Conseil des ministres extraordinaire)

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Le mouvement d’humeur des militaires s’étend à Abidjan et à d’autres villes de l’intérieur

Par Lambert KOUAME

Le mouvement d’humeur des militaires ivoiriens déclenché vendredi à Bouaké (Centre ivoirien), Daloa (Centre-ouest) et Korhogo (Nord), pour la revendication d’une prime pour avoir participé à l’ECOMOG, la force armée de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est étendu samedi à Abidjan et à d’autres villes de l’intérieur du pays.

Cette révolte des militaires s’est propagée samedi à Abidjan où des soldats ont pris le contrôle du camp Galliéni (siège de l’état major), selon une source militaire.

Des tirs ont été signalés au camp militaire d’Akouédo (Nord d’Abidjan), le plus grand camp à 9h00 (GMT et locale) où des soldats ont barré la voie menant à la ville de Bingerville (environ 20km d’Abidjan), les commerces sont restés fermés.

Au Groupement des sapeurs pompiers militaires à Adjamé (nord d’Abidjan), les soldats insurgés ont érigé des barrages sur les principales voies menant au Plateau, centre des affaires, a constaté Alerte Info.

A Treichville (Sud d’Abidjan), les voies d’accès à la caserne de la Garde républicaine (GR) ont été barricadées et une trentaine de soldats dont des éléments du Groupement de sécurité présidentielle (GSPR) étaient postés sur le boulevard Valery Giscard d’Estaing.

La circulation était fluide sur les ponts Félix Houphouët-Boigny et général De Gaule et à Cocody (nord d’Abidjan) où une vingtaine de soldats du GSPR étaient postés devant la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI).

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A l’Ouest du pays, notamment à Toulepleu, Taï et Duekoué, des soldats circulaient dans des véhicules de type 4X4 tout en tirant en l’air. Les commerces et corridors sont restés fermés.

A Daoukro (centre), ville natale de l’ex-président Henri Konan Bédié, les mutins ont tiré entre 04h00 et 09h00 (GMT et locale) et empêché les véhicules de sortir et d’entrer dans la ville. Les commerces ont fermé.

Au corridor, à l’entrée de la ville, une centaine de véhicules étaient stationnés au corridor, selon des habitants.

Dans le Nord du pays, à Bouna où les tirs ont commencé la nuit de vendredi à samedi, les soldats paradaient dans la ville à bord de véhicules réquisitionnés de la police et de la gendarmerie.

Le ministre de la Défense Alain Donwahi qui avait appelé les soldats à “rentrer dans les caserne en vue de permettre la recherche de solution durable”, s’est rendu à Bouaké, fief de l’ex-rébellion où la grogne a commencé pour entamer les négociations.

Présent en début de matinée à l’investiture du nouveau président ghanéen Nana Akufo-Addo à Accra, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a regagné Abidjan dans l’après-midi (15h20) où un Conseil des ministres extraordinaire devrait se tenir.

A Daloa, (Centre-ouest), les corridors fermés vendredi ont été rouverts samedi vers 10H30.

“La réduction du temps à passer dans les grades, l’augmentation de salaire et le paiement de primes figurent au nombre des doléances présentées lors des discussions avec des responsables de l’armée à Bouaké.

En novembre 2014, une similaire situation s’était présentée où des soldats avaient protesté pour réclamer le paiement des “arriérés de soldes de 2009-2011 et 2011-2014 des ex-combattants intégrés dans l’armée” ivoirienne.

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24 heures après la mutinerie  militaire de Bouaké et autres villes de l’intérieur, c’est autour du district Abidjan de connaître des tirs de sommation émis par les soldats mécontents.

La commune de Cocody où habite le chef de l’État vient d’entrer dans la danse de cette chaîne de soulèvements militaires, constate Koaci.com sur place.

“Le Boulevard Mitterrand est bloqué par les forces militaires du camp d’Akouédo qui tirent en l’air le long de la voie et empêchent l’accès à la commune périphérique de Bingerville.”

Les premiers signalements ont retenti entre 11h et midi par des déviations de véhicules.

Les conducteurs ont été enjoints de faire demi tour pendant que les commerçants à la demande de militaires encagoulés ou encharbonnés se dépêchent de fermer leur magasins.

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Les plus grandes surfaces de la place sont toutes closes. En l’occurrence Cap Nord, Orca, Abidjan Mall, la grande agence Orange du carrefour 9km…

Alors que ces nombreux piétons sur le boulevard Mitterrand s’arment de courage pour continuer le chemin à pied, le barrage dressé par les soldats révoltés au sur la voie au carrefour palmeraie et les tirs de sommations poussent plusieurs à courir à tout va.

Les activités économiques dans les autres communes du District d’Abidjan sont directement ou indirectement perturbées par la mutinerie  militaire qui s’étend.

À Anyama des tirs ont été signalés par des témoins tandis qu’au niveau d’Abobo et Adjamé, zones de forte affluence commerciale, des rumeurs de sauve-qui-peut poussent les commerces à faire rentrer leur marchandises dans la débandade.

Dans un contexte ou les éléphants footballeurs ont bénéficié d’environ quatre milliards pour la CAN, les militaires réclament un meilleur traitement salarial, des primes dues et une progression professionnelle plus accessible.

Koaci

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