Côte d’Ivoire – Première comparution d’un prévenu au procès de l’assassinat du général Guéï

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Par Manuella Yapi

La reprise du procès de l’assassinat le 19 septembre 2002 de l’ex-président ivoirien le général Robert Guéï, son épouse et une partie de sa garde rapprochée, a vu lundi la première comparution d’un prévenu, sergent-chef en poste à la garde républicaine au moment des faits, Kouadio Kouadio, au Tribunal militaire d’Abidjan.

“J’ai commencé par vous parce que (…) pour moi tout ce qui est arrivé est parti de vous”, a adressé le juge au prévenu qui a reconnu avoir retrouvé M. Guéï, alors qu’il s’était réfugié au sein de la Cathédrale Saint-Paul du Plateau (centre des affaires d’Abidjan).

M. Kouadio a précisé que l’ex-président a été découvert “au sous-sol” du “bâtiment du Cardinal”, rappelant avoir agi sur “instruction” du commandant de la garde républicaine au moment des faits, Blé Dogbo.

Selon ses dires, le général Robert Guéï s’est “entretenu avec le colonel Dogbo” une fois sorti de la Cathédrale puis est “monté dans (un) véhicule de la gendarmerie à bord duquel était le capitaine Anselme Séka”, en service au Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) au moment des faits.

Devenu adjudant depuis 2013, Kouadio Kouadio a dit s’être rendu par la suite au domicile de l’ex-président à pied en compagnie de son chef, M. Dogbo, avec pour instruction de “chercher des assaillants”.

Toujours selon lui, il y a rencontré l’ex-Première dame, Rose Guéï qui, cachée dans une “cour voisine”, avait été ramenée chez elle à l’aide d’une échelle par des soldats.

“Quand elle est descendue il y avait un attroupement, donc je suis moi-même allé vers elle”, a souligné le prévenu, ajoutant l’avoir confiée à ses “chefs”, à savoir les colonels “Dogbo, Abi (commandant en second de la garde républicaine au moment des faits) et un autre colonel de la gendarmerie”, pour assurer sa “sécurité”.

“Mme Guéï m’a dit qu’elle avait mal aux pieds donc je suis rentré chercher une chaise (…). C’est à l’intérieur que j’ai entendu deux coups de feu. Quand je suis ressorti, j’ai vu la dame couchée dans (un) caniveau”, a-t-il poursuivi.

A la question de savoir qui était responsable de cet acte, l’adjudant Kouadio a témoigné que M. Dogbo lui a répondu:”c’est le fou de Séka”, décrivant son supérieur comme étant “embêté”.

Concernant les membres de la garde rapprochée du général, M. Kouadio a affirmé les avoir vus sortir de la résidence du couple sans armes, au moment où il y entrait avec son équipe.

Poursuivi pour complicité d’assassinat du général Robert Guéi et de sa garde rapprochée, le prévenu a soutenu n’avoir appris leur mort qu’ “à la télévision”.

La reprise du procès est prévue mardi à 9h. Une vingtaine de personnes sont poursuivies pour assassinat et complicité d’assassinat du chef de la junte militaire (1999-2000), son épouse et une partie de sa garde rapprochée le 19 septembre 2002, à l’occasion du coup d’Etat manqué qui s’est mué en rébellion en Côte d’Ivoire.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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