En Côte d’Ivoire le ton monte entre les patrons et les employés de presse privée

gbATO

(Agence Ecofin) – La guerre est désormais ouverte entre les éditeurs de presse et les employés du secteur. Les deux camps s’affrontent par conférences de presse interposées. Le 19 mai dernier, le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) annonçait son refus de payer un salaire minimum de 180 000 FCfa dès la fin du mois de juillet 2014 et de passer à 190 000 FCfa à partir du 1er janvier 2015 ; conformément à la convention collective des journalistes qui remonte à 2008.

Le 23 mai intervenait la conférence de presse donnée par le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synapp-Ci) et le Syndicat autonome des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Saapp-Ci). Ils « dénoncent, avec force, la mauvaise foi et la duplicité du Gepci vis-à-vis de ses partenaires sociaux et de l’Etat de Côte d’Ivoire ». De même, les syndicats demandent la démission de Amédée Assi, président du Gepci, de ses fonctions de membre du Conseil national de la presse (Cnp) et du Conseil de gestion du Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp). Le Synapp-Ci et le Saapp-Ci demandent à l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le Fsdp, de n’accorder aucun appui ni au Gepci, ni à aucune entreprise qui aura choisi de se mettre hors-la-loi.

L’origine de la guerre remonte à la décision prise le 7 mai par le Cnp de faire appliquer la convention collective à l’indice de 1800 points, dès le 31 juillet 2014. Une décision prise à la suite d’une rencontre avec les patrons et les syndicats pour discuter des modalités d’application de la convention collective, annexe des journalistes professionnels et des professionnels de la communication. Il est question d’appliquer l’intégralité du texte.

Guillaume T. Gbato du Synapp-Ci critique l’attitude du Gepci. « Le Gepci, comme à son habitude, s’est lancé dans une campagne injurieuse et de dénigrement systématique contre le Cnp et les syndicats de travailleurs du secteur des médias en Côte d’Ivoire », dit-il. Les syndicats « encouragent le Cnp à rester ferme et à débarrasser la presse ivoirienne de tous les esclavagistes et autres négriers des temps modernes qui empêchent son plein épanouissement ». Ils appellent « tous les travailleurs des secteurs des médias de Côte d’Ivoire à se tenir prêts à manifester bruyamment dans les prochains jours pour dénoncer avec force tous les patrons de presse véreux, véritables fossoyeurs de notre presse et de notre pays ».

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