Côte d’Ivoire – sommes-nous des prisonniers de notre propre haine ? (violence et politique)

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L’arrogance a atteint un point de non retour…

Pour aller dans le même sens que l’écrivain Venance KONAN qui intitulait sa première œuvre romanesque: “Les prisonniers de la haine”, je dirais que nous sommes prisonniers de notre propre haine. Au terme de son récit qui a conduit le personnage principal (CASSY) au cœur de la guerre du Libéria, l’auteur en déduit : «Il faut évacuer la haine de soi et de son semblable», pour vivre dans un monde meilleur.

Ce message est un vain mot au regard de ce qui se passe en Côte-d’Ivoire et par extension en Afrique. Tout le monde le voit et le sait, sauf les aveugles et les malentendants de Alassane Ouattara, que les événements malheureux qu’a connus la Côte-d’Ivoire est le fait de la France qui fait une guerre économique déguisée en guerre humanitaire. La françafrique, système conçu pour piller les richesses du continent africain au détriment des peuples et pour denier à ceux-ci leur droit à disposer d’eux-mêmes, a la peau dure. Elle refuse de mourir parce que la France tire de gros bénéfices dans l’autodestruction des pays africains. Elle commandite des coups d’Etat et des rébellions pour déstabiliser les régimes qui défendent bien les intérêts de leur pays. L’héritage que nous a légué le système colonial est le développement de la division et de la haine à l’excès en nous. Il suffit de peu pour que tout se mette en branle sans se soucier du lendemain.

Voilà qu’en Côte-d’Ivoire, une alliance de partis politiques (RDR, PDCI, UDPCI, MFA) manipulée par la France fait une guerre par procuration et gouverne par procuration pense qu’elle est plus forte et sous-estime l’ex-parti au pouvoir (FPI) en créant des frustrations et la haine dans les cœurs. Oubliant du coup qu’on n’est jamais fort tout le temps. L’arrogance a atteint un point de non retour.

Le ministre Ahmed Bakayoko se prend pour le super homme, narguant les pro-gbagbo. Les tenants du pouvoir se comportent comme s’ils sont saints. Ils ne se reprochent rien. L’enfer ce sont les autres. Et pourtant ils ont les mains couvertes de sang depuis la rébellion de septembre 2002 jusqu’au 11 avril 2011. La situation telle qu’elle est vécue en Côte-d’Ivoire fait penser que si les choses venaient à changer, ce qui est d’ailleurs possible vu que les intérêts de la France ne sont pas statiques, la vengeance sera à son comble. On pensait que les faits malheureux vécus par les pro-gbagbo allaient servir de leçon pour nous assagir, mais que non. La haine qui sert de terreau à la folie meurtrière se développe dangereusement.

A la recherche d’une hypothétique légitimité, ce pouvoir ethnocentriste installé sous la bannière de la communauté internationale continue de poursuivre et d’emprisonner les pro-gbagbo. Est-ce de cette façon que l’on brisera la chaîne de la haine ? Que adviendront ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui si ceux qui sont brimés et torturés revenaient au pouvoir ? Nous sommes donc prisonniers de notre propre haine. La réconciliation prônée n’est qu’un effet de mode. Rien de concret ne se fait. Comment comprendre que pendant qu’on parle d’apaisement, le ministre de la justice, M. Gnénéma Coulibaly sur RFI annonce que Mme Simone Gbagbo risque la prison à vie. Et les initiateurs de la rébellion de 2002 qui a endeuillé la Côte-d’Ivoire que risquent-ils ?

Le RDR n’a pas intérêt à ce que la situation se normalise. C’est dans la confusion et la violence qu’il se réalise. Tous ceux qui ne sont pas de leur bord sont malmenés et vilipendés. Dans ces conditions, la haine enfouillie dans les cœurs sortira pour se venger et détruire tout sur son passage. Et qui en profite ? C’est bien la communauté internationale avec à sa tête la fameuse France. Nous sommes à la merci de notre propre haine. Il serait souhaitable de nous remettre en cause pour comprendre les dangers de la haine auxquels nous sommes exposés. La tolérance doit être au centre de toutes nos actions ; nous devons nous accepter les uns les autres malgré nos différences et nos convictions politiques. Nous commettons tous des erreurs parce que nous sommes des humains. Mais nous pouvons les corriger. Ainsi, nous briserons la chaîne de la haine.

G. OURA Kouakou
ourandrin@yahoo.fr

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