Côte d’Ivoire réconciliation: Faire en 8 mois ce pour quoi 2 années n’ont pas suffi

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PAPIER D’ANGLE

Par Ghislaine ATTA

Arrivé à échéance en septembre 2013, le mandat confié à la commission chargé d’œuvrer à la réconciliation entre les ivoiriens après la crise postélectorale de 2011, a été reconduit pour « douze mois », en vue de sauver le processus entrepris depuis un peu plus de deux ans.
Charles Konan Banny, président de la CDVR

Faire en une année ce pour quoi deux ans n’ont pas suffi: réconcilier les ivoiriens. C’est le (nouveau) challenge de Charles Konan Banny, président de la Commission vérité réconciliation. La tâche semble ardue pour l’ancien Premier ministre ivoirien, mais lui, a assuré jeudi, que rien n’est encore perdu…à huit mois de l’échéance.

« C’est possible de le faire dans le temps prescrit. Il faut se mettre au travail. Nous avons déjà préparé conceptuellement le schéma. Il faut maintenant le mettre en œuvre, le développer », a indiqué M. Banny au sortir d’une rencontre avec le Front populaire ivoirien (FPI), le plus grand parti de l’opposition ivoirienne.

La réconciliation « pratique » devrait donc faire place au « concept » peaufiné deux ans durant par la CDVR.

Dans l’opposition ivoirienne, l’on se réjouit d’ »actes allant dans le sens de la réconciliation », tels que le dialogue politique avec le gouvernement, les libérations de prisonniers proches de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, les dégels d’avoirs ou encore un accès moins strict aux médias d’Etat.

Jeudi, après sa rencontre avec M. Banny, le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, a dit la « disponibilité de son parti à accompagner la CDVR dans (sa) responsabilité », sans omettre de proposer ses « états généraux de la république », une sorte de forum au cours duquel devraient être débattues toutes les questions qui divisent les Ivoiriens.

La représentante du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, Aichatou Mindaoudou a, pour sa part, noté dans un récent rapport sur le pays « des avancées » en faveur de la réconciliation entre Ivoiriens.

En revanche, l’opération des Nations Unies dans le pays refuse de « commenter le niveau de satisfaction par rapport au travail de l’institution qu’est la CDVR », a déclaré Kadidia Ledron, porte-parole de la mission, lors d’une conférence de presse jeudi.

L’optimisme affiché par la CDVR transparaît peu ou pas chez certains Ivoiriens qui estiment que la réconciliation n’est pas l’absence de guerre ou de combats, comme a semblé l’exprimer Charles Konan Banny lors d’une rencontre avec l’opposition.

« Comment vérifie-t-on qu’il y a réconciliation ou pas ? Je prends un seul indicateur : j’observe que dans les villes et campagnes de Côte d’Ivoire, l’on n’est pas en train de s’entrecouper à la machette », avait-il indiqué à l’issue d’une audience avec le FPI.

Pour les huit mois qui restent, il n’y a pas de « miracle » à attendre de la CDVR a estimé un fonctionnaire de l’Assemblée nationale ivoirienne qui a requis l’anonymat.

« Nada ! » (« rien » en Espagnol, ndlr), a-t-il résumé, à la question de savoir ce qu’il pense qui pourrait changer avec la reconduction du mandat de la Commission.

« Les structures sont là, les hommes aussi (…) le chef de l’Etat (Alassane Ouattara, ndlr) a décidé de mettre les moyens à notre disposition. Il n’y a aucune raison pour qu’on ne termine pas le travail qui a déjà commencé », a rétorqué M. Banny, fermement assuré du contraire, à ceux qui n’attendent plus rien de la CDVR.

Créée en 2011 par décret présidentiel, la Commission dialogue vérité réconciliation se compose de 11 membres avec pour mission de « créer les conditions d’une paix permanente en proposant des outils de veille et de prévention qui mettent notre pays à l’abri de nouvelles secousses ».

Source: alerte-info.net

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