Côte d’Ivoire – L’ONU accusée par un journal du RDR de vouloir destabiliser Ouattara

Par Nomel Essis Source: L’Expression

Ban Ki-Moon a rendu public son dernier rapport sur la Côte d’Ivoire. Selon ce document, de réelles menaces de déstabilisation sont palpables à la frontière ivoiro libérienne. Et cela est, dit-il, le fait de miliciens pro-Gbagbo recrutés à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes et convoyées depuis l’extérieur. Mais, au-delà de tout ce qui se trame, que fait l’Onu pour parer à cette menace?

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L’Onu complice des déstabilisateurs

Le discours du genre, «Nous sommes là pour accompagner les Ivoiriens », ressassé par les différents représentants spéciaux du SG de l’Onu, donne de l’eau au moulin des détracteurs des Nations Unies. Certains soutiennent mordicus que les missions de maintien de la paix jouent la carte du pourrissement pour ne pas avoir à quitter le pays où elles s’installent. Dans le cas ivoirien, les hommes de Ban Ki-Moon ne devraient pas hésiter un seul moment à prendre à bras le corps la question de la sécurité dans l’Ouest.


Lever l’embargo sur les armes

C’est dans cette zone considérée comme le ventre mou du pays en raison de l’insécurité chronique que l’Onuci a enregistré ses plus grandes pertes. Le 8 juin 2012, sept casques bleus sont tombés morts dans une embuscade tendue par des miliciens venus du Liberia. Selon une enquête menée par l’Onuci, certains de ces soldats ont été abattus à bout portant par les assaillants. Après l’émotion suscitée par ce drame, les forces onusiennes basées au Liberia et en Côte d’Ivoire ont lancé des opérations militaires conjointes pour traquer les déstabilisateurs. Cette traque n’a pas réussi à ramener la paix dans le Far West ivoirien toujours en proie à l’insécurité. Le 23 mars de cette année, des miliciens venus du pays d’Ellen Johnson Sirleaf ont pris possession du village de Petit Guiglo, près de Blolequin, pendant une bonne partie de la journée, défiant les militaires ivoiriens avec des armes lourdes. La riposte des Frci a été fatale à Oulaï Tako, surnommé «le Tarzan de l’Ouest ». Pendant la crise, il était le commandant du Front de libération du Grand-Ouest à Blolequin, une milice favorable à l’ancien président, Laurent Gbagbo. Le 13 mars, l’attaque du village de Zilebly près de la frontière libérienne a fait sept morts attribués à des miliciens. Deux soldats des Frci ont été tués pendant l’intervention et un autre blessé. La liste des attaques n’est pas exhaustive depuis la chute de Laurent Gbagbo. Devant toutes ces menaces, on attend des actes concrets de l’Onuci et non des rapports dans les salons feutrés de
New York

Soutien déguisé aux pro-Gbagbo ?
Encadré
L’Onu est semble-t-il sur place pour empêcher la déstabilisation du pouvoir. Mais depuis la fin de la crise postélectorale et le début des attaques armées contre les symboles de l’Etat, on n’a pas vu l’Onu s’impliquer véritablement pour soutenir les forces régulières, en vue d’annihiler les offensives d’assaillants. Et pourtant, c’est l’Onu qui a les enquêteurs sur le terrain. C’est encore elle qui a les rapports. D’avance, les Onusiens savent ce qui se prépare, à travers leurs renseignements, comme vient de nous l’apprendre Ban Ki-moon devant le Conseil de Sécurité de l’Onu, vendredi. Mais l’Onu reste les bras croisés devant ces menaces. C’est pourtant elle qui détient les armes, les moyens et les hommes, capables de faire face à n’importe quelle attaque. Mais quand les assaillants entrent en action et que la réaction des forces armées est à la hauteur de l’offensive, l’Onu donne de la voix pour évoquer les violations des droits humains. De plus, l’Onu, qui appelle le gouvernement à sécuriser le pays, lui donne-t-elle les moyens pour faire face au danger ? Que font les Nations-Unies pour aider à la levée de l’embargo sur les armes ? Rien. Avec quels moyens veut-elle que le pays et ses habitants soient sécurisés ? L’Onu ne fait que regretter les attaques quand le mal est déjà fait. C’est à croire que l’organisation mondiale cautionne ces violences, pour que son mandat soit continuellement renouvelé. Sinon, comment comprendre ce qui peut paraître comme une indolence de sa part, elle qui bénéficie de tous les moyens, mais qui a le pouvoir de décision.

O.A.K
L’Expression

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