Côte d’Ivoire Bensouda – l’aveu d’échec

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La procureure de la Cpi a été sérieusement désarçonnée par la dernière décision des juges dans l’affaire qui l’oppose au président Laurent Gbagbo. Fatou Bensouda semble être dans une situation laborieuse depuis que la Chambre préliminaire 1 l’a renvoyée à sa copie, le 3 juin dernier, en déclarant ses preuves contre l’ancien chef de l’Etat ivoirien insuffisantes pour justifier un procès. Face à ce désaveu cinglant, le chef du parquet de la juridiction internationale cherche désespérément une porte de sortie qui passe par une équation principale : où trouver des preuves suffisantes pour obtenir le procès de Laurent Gbagbo ? Par quelle alchimie juridique ou juridico-politique Bensouda peut-elle faire admettre aux juges de la Cpi qu’un démocrate de l’envergure de Gbagbo, humaniste et combattant des libertés, est un criminel ? Quelle autre preuve peut-on trouver après deux ans de vaines recherches pour faire juger le père du multipartisme en Côte d’Ivoire dont le régime démocratiquement élu a été attaqué le 19 septembre 2002 par une rébellion armée ?

Un véritable casse-tête chinois pour Bensouda et ceux qui la poussent dans le dos. La mission apparaît impossible vu que le client de Me Altit est tout le contraire de ce que ses détracteurs disent de lui. Aux dernières nouvelles, la procureure qui n’entend plus visiblement entreprendre de nouvelles enquêtes voudrait plutôt tentée de faire appel de la décision des juges. Une option qui, si elle est mise en œuvre, prouverait que le parquet n’a aucun élément pour établir une quelconque responsabilité de Gbagbo dans la commission des crimes dont il l’accuse. L’ancien chef de l’Etat a ouvert ses bras aux rebelles et leurs commanditaires, signé de nombreux accords de paix et consenti d’importants autres sacrifices pour conduire la Côte d’Ivoire à la paix. Il a créé les conditions de l’expression du jeu démocratique notamment par la création d’une Commission électorale dite indépendante (Cei), mais, en réalité, contrôlée par l’opposition civile et armée, le financement des partis politiques ( le Pdci et le Rdr recevaient chacun près d’un milliard de francs Cfa par an), la prise de décision à travers l’article 48 autorisant, de façon exceptionnelle, la candidature à la présidentielle de 2010 à Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Gbagbo n’a pas l’âme d’un criminel capable de concevoir une politique d’extermination des Ivoiriens. Face à cette réalité indéniable, la seule vraie porte de sortie qui reste à la procureure de la Cpi pour recouvrer sa crédibilité perdue, c’est d’abandonner les poursuites contre Laurent Gbagbo et se mettre aux trousses des vrais criminels qui se pavanent librement et impunément en Côte d’Ivoire.

Jean Khalil Sella
Notre Voie

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