La CPI se fait désirer

Source Linfodrome César DJEDJE MEL

Comme on pouvait s’y attendre, l’information capitale du jour est le procès de Gbagbo, hier à la CPI. C’est aussi la question des droits de l’homme et de la mort tragique de plusieurs FRCI. Ce sont là les sujets de notre revue de presse de ce mercredi 31 octobre 2012. Bonne lecture !

Audience à la CPI relative à Laurent Gbagbo

Les deux audiences à la CPI devant statuer sur la libération ou non de Laurent Gbagbo ont eu lieu, hier. A l’occasion, Aujourd’hui indique que la CPI a été sans preuves contre Gbagbo et s’est accrochée au faux rapport de l’ONU. Le quotidien livre que le représentant de la procureure Bensouda et la représentante des victimes ont repris l’argumentaire de Luis Moreno Ocampo et ont eu recours au « faux rapport » des experts onusiens pour demander que Gbagbo reste en prison, vu qu’il aurait un grand réseau pour le ramener au pouvoir. Pour l’avocat de Gbagbo, Me Altit, si la CPI venait à garder son client malgré tout, au motif qu’il constitue une menace pour le pouvoir Ouattara, alors il considérerait cela comme « une prise d’otage ». Les nombreux sympathisants de Gbagbo qui ont effectué le déplacement de la CPI ont demandé que le tribunal international leur rende le prisonnier ivoirien. « Rendez-nous notre président », ont-ils crié. Ce bout de phrase cité à la Une de Notre Voie. Il fait savoir que ces derniers ont accusé la CPI d’être « une voleuse de Président ». Après les audiences, il ressort que la juge Silvia Fernandez de Gurmendi rendra son verdict dans un mois. S’il est favorable à Gbagbo, L’Intelligent d’Abidjan écrit: « voici le pays qui veut l’accueillir ». Il s’agirait de l’Angola, selon certaines indiscrétions, qui aurait transmis les documents d’engagement, hier même, à la CPI.

Les journaux proches du pouvoir ont une autre lecture des audiences. Nord-Sud Quotidien s’est intéressé au fait que Gbagbo n’était pas présent au tribunal. Pour lui, « Gbagbo a dribblé ses partisans ». Lui aussi rapporte que Me Altit a répondu à la Cour devant sa peur que Laurent Gbagbo ne disparaisse : « C’est le président Gbagbo ! Il va s’enfuir où ? Et comment ? Essayer de réfléchir », a-t-il dit. Quant à L’Expression, il a fait cas de la bastonnade et l’emprisonnement de certains partisans de Gbagbo par la police néerlandaise. Selon lui, devant la hargne des manifestants, la police a été obligée d’utiliser la manière forte pour se faire respecter de ces derniers. Au finish, ils n’obtiendront pas gain de cause puisque, comme titre Le Patriote, il y a eu « un nouveau niet de la CPI » à la liberté provisoire de Gbagbo. Car l’accusation a estimé que « la gravité des crimes pour lesquels le suspect est poursuivi ne permet pas sa mise en liberté provisoire ».

Violations des Droits de l’homme

Amnesty International n’est plus être la seule à voir une violation de droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Après elle, « la FIDH et l’ONUCI accablent le régime Ouattara », écrit Le Nouveau Courrier. En effet, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme indique qu’au terme d’une mission d’une quinzaine de jours, elle, la LIDHO et le MIDH demeurent préoccupées par la situation sécuritaire et la persistance des violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Nos organisations appellent les autorités politiques et judiciaires ivoiriennes à mettre un terme aux violations des droits de l’hommes constatées, à poursuivre leurs auteurs et à s’engager encore plus résolument en faveur d’une justice impartiale… Par rapport aux arrestations et tortures, Eugène Nindorera, le chef de division des droits de l’homme de l’ONUCI a avoué que « la manière dont cela s’est fait n’était pas toujours conforme à la légalité…Des cas de tortures existent et je pense qu’il faut avoir le courage de vérifier ces informations ». Titrant que l’ONUCI enfonce le pouvoir, Le Quotidien d’Abidjan relate que le responsable onusien a affirmé que « les FRCI se sont montrées actives ces derniers temps et ont outrepassé leurs compétences en jouant le rôle de gendarmes et de policiers ». Soir Info, qui a donné le même titre que son confrère, a précisé que M. Nindorera avait réagi au rapport d’Amnesty International sur RFI, hier mardi.

Mort accidentelle des FRCI et situation des militaires pro-Gbagbo

Ce matin, tous les journaux parlent de la mort accidentelle de trois éléments des FRCI. Ils ont été écrasés par un camion de ramassage d’ordures, après avoir été projetés sur le macadam depuis le toit du véhicule où ils se trouvaient, quand celui-ci a perdu son frein. On dénombre aussi une vingtaine de blessés. A côté de cela, il y a la situation des 40 ex-FDS qui ont été déplacés en catimini de la MACA vers une autre prison dans le nord du pays. Leurs épouses ont manifesté devant la prison civile de Yopougon, révèle L’Inter. Mais selon le Premier ministre, ministre de la justice, leur transfèrement est légale et obéit à leur sécurisation après la tentative de prise d’otage des gardes pénitentiaires, soutient L’Intelligent d’Abidjan.

Par César DJEDJE MEL

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