La Côte d’Ivoire dans la polémique des procès

Rebondissement autour du procès de Gbagbo. La sortie de l’avocat principal de Gbagbo fait le choux gras de la presse ivoirienne ce samedi 26 mai 2012. A cela, il faut ajouter la polémique des déchets toxiques qui continue de défrayer la chronique et l’audition prochaine des pro-Gbagbo détenus en Côte d’Ivoire

Déclaration des avocats de Gbagbo

Me Altit, avocat principal de Gbagbo a fait une sortie sur les ondes des médias internationaux pour dénoncer l’incompétence de la Cour Pénale Internationale (CPI) à juger son client, se basant sur un document de 179 pages qu’il produit. Voici les titres que cela suscite chez les journaux ivoiriens. « Avant le procès du 18 juin à la Haye, la bombe de l’avocat de Gbagbo. Un document en béton contre Ouattara », écrit Notre Voie sur sa manchette. Pour Le Temps, c’est : « Les avocats de Gbagbo contre-attaquent ». Quand Aujourd’hui déclare :« La CPI piégée par Gbagbo ». Sur la Une de Fraternité Matin, on lit : « Les avocats de Gbagbo accusent ». En fait dans quelques pans de son document relevés par ces journaux, Me Altit affirme : « La défense demande à la chambre de déclarer que la CPI n’est pas compétente pour la période et les faits visés dans le mandat d’arrêts délivré à Laurent Gbagbo, le 23 novembre 2011 ». Il a également évoqué le fait que les droits de son client ont été violés pendant sa détention au Nord de la Côte d’Ivoire. Car il a subi « des tortures et autres traitements inhumains et dégradants », a-t-il relevé. L’avocat de l’ex-président ivoirien a récusé les documents sur lesquels le procureur Ocampo s’est basé pour établir sa compétence et son mandat d’arrêt, notamment la lettre du président Ouattara, vides « de toute valeur juridique ». Cette lettre avait été écrite en 2011, avant l’arrestation de Gbagbo, au moment où le président Ouattara n’avait pas encore pris officiellement fonction. L’autre élément est le fait que la Côte d’Ivoire a signé mais n’a pas ratifié le traité de Rome.

Réactions

Ces déclarations ont eu en face des réactions dont celle du commandant Fofié qui a assuré la détention de Gbagbo au Nord. Sur le sujet, Fraternité Matin écrit « Le commandant Fofié Kouakou réplique » et Le Patriote de rapporter : « Gbagbo est un ingrat ». En effet, ces journaux décryptent une interview de Fofié dans laquelle il indique : « Oui, je le répète, il (Gbagbo) a eu les honneurs qu’il fallait. On dit que l’homme le plus reconnaissant est celui qui devient ingrat ». L’Expression pour sa part pense que : « Les avocats de Gbagbo paniquent et contestent ». Mais il met l’accent sur la santé de Gbagbo. « La maladie dont souffre Gbagbo ». Reprenant le document de Me Altit, il relève que Gbagbo souffre d’hypertension et peut-être aussi d’autres maladies puisque les annexes du document sur son état de santé sont classés confidentiels.

Déchets toxiques

Révoqué de ses fonctions de ministre de l’Intégration Africaine dans le gouvernement de Ouattara, pour son implication dans l’affaire des déchets toxiques, Adama Bictogo, a été entendu par la justice. Elysée Yao affirme dans Soir Info que « Bictogo a été cuisiné pendant trois heures » par le procureur de la République Simplice Koffi Kouadio. Elle ajoute que l’ex-ministre a indiqué qu’il se prononcera à la fin de la procédure. Fraternité Matin partage la même information, mais Jules Claver Aka avance, cependant, que l’ex-ministre est sorti de l’audience décontracté et affichant un sourire. Sauf que ce journal est préoccupé par la question de l’immunité parlementaire de Bictogo, qui est également député. « L’immunité parlementaire violée ? », interroge-t-il. La réponse est que « cette immunité ne peut être invoquée que dans le cadre d’actes commis dans l’accomplissement du mandat du député », nous renseigne E. Kodjo, du même quotidien. Dans Le Patriote, on apprend à travers un communiqué du parquet d’Abidjan que c’est Adama Bictogo lui-même qui, depuis le 21 mai 2012, avant sa révocation, a adressé une correspondance au procureur pour demander son audition, à l’effet de contribuer à la manifestation de la vérité.

Sans être frappé par le gouvernement ou la justice, il y en un qui a commencé à payer pour son implication dans cette affaire. Il s’agit du président de l’Africa Sport National, Cheick Koné Oumar. En effet, les quotidiens L’Expression et Le jour Plus écrivent : Les MAM (Membres Associés Mobilisés) réclament la tête de Koné Cheick Oumar ». Effectivement, des responsables de cette association de supporteurs ont demandé, au cours d’une conférence de presse, la démission de leur président de club pour se mettre à la disposition de la justice.

Situation des pro-Gbagbo en prison

« Jugement des détenus pro-Gbagbo, voici le sort réservé à Affi, Simone, Aké N’gbo. Les peines qu’ils encourent », livre Le Jour Plus dans sa manchette. Son journaliste Marcel Tim pose la question de savoir s’ils pourront s’en sortir. Il relève qu’au vu des délits qui sont imputés à ces prisonniers, notamment les crimes économiques, c’est au vingt ans de prison pour vol d’argent dont la somme est comprise entre vingt et cinquante millions de F.Cfa. D’où le sens du titre à la Une de L’Inter « Des pro-Gbagbo inquiets ». On y lit que l’ouverture du procès constitue un soulagement pour les prisonniers qui croient qui croient en leur innocence. Cependant, ils sont inquiets pour ces deux raisons. Primo, on leur refuse la liberté provisoire alors certains parmi ont recouvré depuis longtemps cette liberté. Et secundo, parce qu’on dit qu’ils passeront devant le juge pour « des interrogatoires au fond et de nouvelles inculpations ». Ce qui traduit que de nouvelles charges pourraient leur être signifiées. Pour ces audiences qui démarrent le 29 juin pour se terminer en fin octobre, le journal note que rien n’a été dit concernant Mme Gbagbo, Plhilippe Dacoury Tabley et Michel Gbagbo. Donc « mystère », écrit-il.

Bon week-end et à bientôt

César DJEDJE MEL
Soir Info

Commentaires Facebook