Mgr Siméon Ahouana « Il faut abandonner le mensonge. La réconciliation n’est pas destinée à tel ou tel homme politique »

Monseigneur Paul Siméon Ahouana, archevêque métropolitain de Bouaké, vice-président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), a animé une conférence de presse, le samedi 17 mars 2012, dans la salle Roger Etchegaray du Conseil pontifical Justice et Paix de Rome, en Italie. Pendant que les autres membres de la CDVR assistaient au lancement des journées de deuil et de purification au palais de la culture de Treichville, Mgr Paul Siméon Ahouana échangeait avec la communauté ivoirienne vivant en Italie. Sur invitation de SEM Joseph Tebah-Klah, ambassadeur de la Côte d’Ivoire près la République d’Italie, Mgr Ahouana, par ailleurs président de la Caritas de Côte d’Ivoire, a sensibilisé ses compatriotes sur la nécessité d’aller à la réconciliation nationale. «Tous les Ivoiriens, où qu’ils vivent, doivent s’inscrire dans le processus de la réconciliation en cours (…) La réconciliation n’a pas de prix et bien que je sois à Rome dans le cadre de ma mission, en tant que Archevêque de Bouaké et Président de la Caritas ivoirienne, je ne peux pas refuser de m’entretenir avec mes compatriotes sur ce qui nous préoccupe tous en ce moment.

Notre vivre ensemble», a indiqué d’entrée le prélat ivoirien, en invitant les Ivoiriens de la Diaspora, à s’inscrire dans cette dynamique. « Ce n’est pas une réconciliation pour tel ou tel homme politique, mais une réconciliation pour tous les Ivoiriens sans distinction d’ethnie ou de religion (…) Tout le monde entier nous regarde et la Côte d’Ivoire n’a pas le droit d’échouer cette fois-ci. La réconciliation doit passer par le pardon et la vérité. Il faut donc abandonner le mensonge qui a été érigé en réseau dans notre pays ces dernières années », a clarifié Mgr Ahouana, en présence de SE. Mme Tagliante Saracino, ambassadeur de la Côte d’Ivoire près le Quirinal. «C’est par l’amour et la charité entre vous que vous réussirez la réconciliation en cours. Ce double sentiment doit venir avant toute considération politique. Il faut retenir que les Présidents passent, mais le pays reste. Votre pays vient avant Gbagbo, Alassane ou autres. Que les Ivoiriens cessent de s’entretuer pour des individus. La Côte d’Ivoire avant tout, la Côte d’Ivoire d’abord », a insisté le cardinal Peter Appiah. « Il y a un fort brassage ethnique en Côte d’Ivoire. Les religieux se sont investis durant cette crise dans la recherche de solutions pour que la déchirure ne soit pas profonde. Des églises et des mosquées étaient attaquées, les religieux n’ont pas incité leurs fidèles à la vengeance. Des paroisses catholiques avaient même accueilli des milliers de victimes. C’est le lieu pour nous de dire ici un grand merci à tous les religieux de notre pays », a indiqué pour sa part Mme Tagliante Saracino.

L’Intelligent d’Abidjan

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