Côte d’Ivoire – Les confidences exclusives et fracassantes de Soro sur son avenir

Primature, CPI, Présidence de l’Assemblée nationale / L’IA a cherché et trouvé le Premier ministre

L’Intelligent d’Abidjan a localisé hier le Premier ministre et a même capté ses confidences exclusives. Guillaume Soro est un homme serein et à l’esprit tranquille : «Je suis serein, car j’ai confiance au président de la République. La force d’un chef d’Etat est d’avoir des fusibles ; normal que le président de la République s’en serve. Il n’y a qu’un seul chef dans ce pays, c’est le président Alassane Ouattara. Je suis fier de le servir, et d’être à ses côtés. Je sers mon pays sous son autorité et sous sa direction, et je suis prêt à accepter tout ce que le président de la République décidera. Ne vous mettez aucune pression pour cela, et ne tentez pas de mettre aussi la pression», a confié hier Vendredi 3 Février, sous le coup de 18h41mn précises, Guillaume Soro à des proches qui s’inquiétaient de son avenir. Désormais, chaque matin en se rasant, l’homme qui au soir du 28 Novembre 2010, a apporté son soutien entier à Alassane Ouattara et s’est attiré les foudres de Laurent Gbagbo et de ses partisans qui croyaient l’avoir dans leurs poches, se rend disponible et perméable à toutes les options et cas de figure. Guillaume Soro souhaite surtout ne pas être une source de brouille entre le président de la République, ainsi que le président Henri Konan Bédié. Difficile pour lui d’intervenir, dans les débats publics en cours, et de répondre aux leaders des partis politiques ; difficile également d’aller présenter sa démission au président de la République, pour dire qu’il part afin de céder la place à un cadre proposé par le président Bédié, et nommé par le chef de l’Etat, car cela peut-être perçu comme un lâchage. N’empêche, Guillaume Soro reste prêt à toutes les options et éventualités. Au sujet de l’Assemblée nationale, un de ses proches avec qui il a échangé hier, révèle : «Le Premier ministre nous a dit qu’il y’a 22 millions d’habitants en Côte d’Ivoire. Avoir été Premier ministre durant pratiquement 5 ans, sous différentes situations ; avoir été membre du gouvernement, avoir eu la possibilité de servir son pays à de si hauts niveaux, n’est pas donné à tout le monde. De plus, en tant que député, plusieurs options restent encore possibles pour lui. Il est très positif dans la tête, et est prêt, le cas échéant, à vivre d’autres expériences ; pour voir qui sont ses vrais amis, qui sont ceux qui dès le lendemain de son éventuel départ de la Primature ne vont plus décrocher ses appels, ni répondre à ses rendez-vous. Le Premier ministre est serein. Il travaille, est en contact avec tous ses collaborateurs et part à ses bureaux. Il accorde des rendez-vous, pas toujours médiatisés, mais il est au travail». De ces révélations et confidences exclusives rapportées hier à l’IA, il se dégage que le chef de l’Etat, SEM Alassane Ouattara et le chef du gouvernement Guillaume Soro, sont encore et toujours en phase. Jusqu’à nouvel ordre et avis contraire ! Ensuite, l’on note la sérénité du Premier ministre, quelle que soit l’option qui sera arrêtée et décidée par le chef de l’Etat. Traduction : si le départ du Premier ministre devient une volonté et un souhait du chef de l’Etat, Guillaume Soro ne sera point un obstacle à cette décision. Enfin, le futur ex-Premier ministre et néo- député Guillaume Soro semble bien intéressé par le perchoir, à l’Assemblée nationale. Concernant les allégations selon lesquelles les autorités ivoiriennes ont décidé de faire juger Simone Gbagbo et d’autres pro-Gbagbo en Côte d’Ivoire, et non à La Haye pour éviter que le patron des Forces nouvelles, et d’autres chefs militaires rejoignent la CPI, des interlocuteurs expliquent : «La CPI n’est pas à l’ordre du jour pour Guillaume Soro. Retenez clairement que la Cour pénale internationale ne fait pas partie des préoccupations et des soucis du Premier ministre. En tout cas, tant que le président de la République s’appellera Alassane Ouattara ; tant que le RHDP avec les FN seront aux affaires, le sommeil du natif de Koffiepa… ne sera pas troublé par cette question. Il ne s’agit pas d’impunité, mais de vérité et de réalisme politique. Même dans dix ans et au-delà, il y aura de bonnes et vraies raisons pour le Premier ministre de ne pas aller à la CPI». Dont acte ! En tout cas, on sait de première main, et avec ses confidences exclusives recueillies hier, l’état d’esprit actuel dans la maison Soro : sérénité, confiance et proximité avec le chef de l’Etat, disponibilité pour servir partout, l’après primature envisagé sans drame, ni angoisse. Loin des insinuations et spéculations, Guillaume Soro tente de travailler sur le long terme. A 40 ans, bientôt, le probable futur ex-Premier ministre sait que le chemin à parcourir reste long, et encore parsemé d’embûches ; si Dieu, le seul vrai maître du monde et de tout, lui donne longue vie. A la veille du 1er tour de la présidentielle en Octobre 2010, le Premier ministre confiait à Jeune Afrique, qu’il voulait prendre le large après le scrutin, et se donner une période sabbatique, loin du pouvoir et de la Primature, et de la gestion des affaires de l’Etat. Mais la crise postélectorale a bouleversé cet agenda. Le temps est arrivé pour Guillaume Kigbafori Soro de voir le vrai(ou l’autre) visage des hommes, et des amis du pouvoir, des gens rencontrés dans la lutte et des compagnons de route. Lui resteront-ils fidèles pour la suite, ou bien vont-ils s’accrocher à d’autres leaders ? Qui vivra verra !

Charles Kouassi

Encadré
Les politiques et la société civile se prononcent

Les rares apparitions dans les médias et l’absence d’activités publiques du Premier Ministre Guillaume Soro, alimentent en ce moment les causeries. La classe politique et la société civile ne sont pas en reste. Leurs réactions…

Pr Djédjé Mady, SG du PDCI :
‘’Ses collaborateurs sont bien placés pour vous répondre ‘’
«J’ai toujours cru que le Premier Ministre était à son lieu de travail. Maintenant que vous m’informez de son absence, je crois que ses collaborateurs sont bien placés pour vous répondre. Mais dans tous les cas, sachez que Guillaume Soro n’est pas chez moi. Et si vous trouvez une réponse à votre question, n’oubliez pas de m’informer aussi.»

Odette Lorougnon, SN OFFPI :
‘’Je n’en ai aucune idée’’
«Franchement, je ne saurais donner satisfaction à votre question. Moi, je ne suis au courant de rien en ce moment, en ce qui concerne la gestion des affaires de l’Etat. Je crois que ceux qui gèrent les affaires courantes doivent savoir où se trouve le Premier Ministre. En d’autres termes, ses collaborateurs sont mieux placés pour vous répondre. Je vous remercie.»

Gervais Coulibaly, président de Cap-Udd :
‘’Je n’ai aucun avis sur le sujet’’
«Je serais très ravi de vous répondre sur d’autres sujets politiques. Mais sur celui-là, je n’ai vraiment aucun avis à émettre, puisque je ne sais même pas de quoi il s’agit. Je reste ouvert à l’IA pour d’autres questions si vous le voulez bien. Mais sur celui-là, vraiment, excusez-moi.»

Traoré Wodjofini :
‘’Est-ce que qu’il est absent des affaires de l’Etat ?’’
«Que le Premier ministre soit moins visible sur les écrans ou pas. Où est le problème ? Est-ce qu’il est absent des affaires de l’Etat ? Je ne pense pas. Le gouvernement est au travail. Le président de la République l’a dit et c’est ce qui se fait. Nous en tant qu’organisation de la société civile, nous souhaitons qu’il y ait rapidement les élections partielles là où elles doivent avoir lieu. Comme ça, nous pourrons passer à la mise en place de l’Assemblée nationale afin que le parlement puisse jouer son rôle de législateur.»

Innocent Anaky Kobenan, Président du MFA:
‘’Je ne me prononce pas’’
«Mon service de communication me demande de faire silence radio pour le moment. Je n’ai aucun avis. Je ne me prononce pas. Merci d’avoir pensé à moi».

Blé Guirao, secrétaire général adjoint de l’Udpci :
‘’Pourquoi les Ivoiriens veulent créer des problèmes là où il n’y en a pas’’
«Je ne sais pas pourquoi les Ivoiriens veulent créer des problèmes là où il n’y en a pas. Si pour vous et l’ensemble des Ivoiriens, un ministre travaille trop quand il est tout le temps à la télévision, là c’est un autre cas. Sinon je n’ai pas encore senti qu’il ne travaille pas. En tout état de cause, nous, à l’UDPCI on est focalisé sur les problèmes de l’heure. C’est-à-dire la CAN (Coupe d’Afrique des Nations), le contentieux électoral, les élections partielles. Dans ces trois cas de figure, je ne sais pas si c’est le Premier ministre qui les gère directement. Donc nous n’avons pas de souci à nous faire. Si véritablement, le Premier ministre a disparu, mais l’Etat de Côte d’Ivoire qui a un devoir d’information vis-à-vis des Ivoiriens, va nous le dire un jour. Ce sont les trois éléments que j’ai cités qui sont les points d’attractions : les résultats du contentieux électoral, la reprise des élections là où l’UDPCI doit engager des candidats, Duékoué, Bouna, Facobly, Kouibly, etc.
KH et JGT

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