Convention des Associations et Organisations Libres de la Société Civile – Déclaration sur le Meeting du FPI

DECLARATION DE LA C.L.C.I. SUITE AUX VIOLENCES SURVENUES LORS DU MEETING DU FPI

Le samedi 21 janvier 2012, le Front Populaire Ivoirien (FPI) a organisé à la place « Figayo », un meeting.

Tout semblait réuni pour une manifestation pacifique.

En effet, le Ministre de L’Intérieur a donné son accord et a pris des dispositions sur le plan sécuritaire.

Il est même intervenu auprès d’un opérateur économique qui exploitait l’espace « Figayo » et qui l’a cédé au FPI.

Mais malheureusement, à peine commencé, le rassemblement s’est transformé en un violent affrontement entre d’un côté des individus prétendus être proches du parti au pouvoir et de l’autre côté des militants du FPI.

Hélas, il y a eu encore mort d’homme et de nombreux blessés graves.

Tout d’abord la CLCI présente ses condoléances aux parents des disparus et souhaite des vœux de prompt rétablissement aux blessés.

La CLCI condamne avec la dernière énergie toute forme de violence.

La CLCI voudrait rappeler à toutes fins utiles que la liberté de réunion et de manifestation publique sont des droits consacrés par la Loi Fondamentale de la Côte d’Ivoire et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Faut-il le rappeler ?

La liberté de réunion est un pilier fondamental de la démocratie.

L’apprentissage de la démocratie est un exercice difficile qui requiert abnégation, respect de l’autre, courtoisie et retenue.

C’est pourquoi la CLCI. demande au Gouvernement de diligenter le plus rapidement possible une enquête afin de situer les responsabilités et de prendre par conséquent toutes les dispositions légales afin que de pareils incidents ne se reproduisent plus dans une Côte d’Ivoire qui a plus que jamais besoin de Paix et de Réconciliation.

Ensuite la CLCI. prie les partis politiques d’éviter tout discours de haine, de vengeance ainsi que de tout acte attentatoire à l’Unité Nationale.

C’est également le lieu de rappeler la mission traditionnelle de la presse qui consiste à informer et éduquer.

La désinformation par la presse est également attentatoire aux principes fondamentaux de la presse.

Lors du passage du Secrétaire d’Etat Américain, Hilary Clinton en Côte d’Ivoire, une certaine presse a cru devoir attirer son attention sur ce qu’elle ignore.

En effet, selon elle, la Secrétaire d’Etat Américain serait venue solliciter Le Président de la République Alassane Dramane OUATTARA pour la comparution du Premier Ministre de Côte d’Ivoire, Guillaume SORO devant La Cour Pénale Internationale.

Les Etats-Unis qui ne sont pas partie signataire à la Convention qui a créé la CPI ne peuvent s’immiscer dans son fonctionnement.

C’est de la désinformation attentatoire au respect que nous devons avoir vis-à-vis de nos autorités en particulier et des autres en général.

Aussi la CLCI. demande beaucoup plus de vigilance et de hauteur d’esprit à cette presse en particulier et à la presse en général dans son rôle régalien d’éducation et d’orientation.

Quant aux populations, la CLCI. recommande un comportement citoyen, la discipline, le respect des autorités et des Institutions de la République.

Et enfin la CLCI. prie les organisations Onusiennes et les amis de la Côte d’Ivoire de continuer d’apporter leur soutien et leur aide aux autorités et aux populations ivoiriennes dans le processus de réconciliation nationale et de la recherche de la paix pour un développement harmonieux et durable de la Côte d’Ivoire.

Je Vous remercie.

Fait à Abidjan le 26 janvier 2012.

Pour la C.L.C.I.

Son Président
Maître DIARRASSOUBA
Mamadou Lamine

Avocat à la Cour

 

…………..

 

PROJET DE DECLARATION SUR LE MEETING DU 21 JANVIER 2012
L’APDH DENONCE LE LAXISME COUPABLE DES AUTORITES IVOIRIENNES
Le meeting organisé par le Front Populaire Ivoirien dans la commune de Yopougon place FICGAYO le Samedi 21 Janvier 2012, et par ailleurs autorisé par le Ministre de l’Intérieur, n’a pu aller à son terme. En effet, cette interruption brusque est le fait de violentes attaques perpétrées contre les manifestants du FPI par des individus non encore identifiés. Il nous a été rapporté une perte en vie humaine, des blessés graves et de nombreuses destructions de biens.
L’APDH a tenu à faire des investigations plus approfondies afin de se prononcer.
I-    LES FAITS
L’APDH remarque que les perturbateurs sont venus en grand nombre d’autres communes, au moyen de minicars de transport en commun ‘’Gbaka’’, et d’autobus de la Sotra. Avant la manifestation, Ils ont infiltré la foule et les environs de la manifestation. Ces personnes se sont réclamées proches du parti au pouvoir, mais la Direction de ce parti a indiqué que ces personnes étaient inconnues de son fichier.
A la suite de propos qu’ils ont jugé insultants au cours de la manifestation, ils se sont livrés à des actes de violences sur les manifestants. En riposte, les manifestants du FPI, qui s’étaient préparés en conséquence compte tenu des précédents de perturbations de meeting, ont réagi. La situation a dégénéré…
II-    L’ANALYSE
L’APDH note qu’il s’agit d’actes prémédités en vue de tuer dans l’œuf les velléités d’expression de la contradiction politique.
Comment comprendre en effet qu’une manifestation autorisée et encadrée par les forces de l’ordre puisse dégénérer à ce point ?
L’APDH note en plus que ce regain de violence est la conséquence de l’impunité qui a suivi les perturbations des meetings de l’opposition dans les derniers mois de l’année 2011 à Yopougon, Koumassi et Bonoua.
L’APDH rappelle que la liberté de manifestation et d’opinion est un Droit fondamental de l’Homme, et que la démocratie se nourrit de la contradiction, de la diversité et surtout de la tolérance.
La diffusion des images de ces violences à travers le monde entier est de nature à donner une image hideuse de l’évolution démocratique en Côte d’Ivoire, et à saper les fondements de la réconciliation, entreprise déjà ardue.
III-    RECOMMANDATIONS
–    L’APDH condamne ces actes de violence et s’indigne de la réaction timide des autorités ivoiriennes, surtout qu’il y a eu perte en vie humaine.

–    L’APDH exige qu’une enquête fasse la lumière sur la répétition de ces actes de violence politique, et que les responsables soient punis officiellement.

–    L’APDH propose au gouvernement de faire des campagnes d’éducation des populations, en particulier des jeunes, à la Citoyenneté Démocratique et aux Droits de l’Homme.
Fait à Abidjan le 26 Janvier 2012.
Pour le Bureau Exécutif National de l’APDH
Le Président
Eric-Aimé SEMIEN

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