La France peut mener d’autres opérations militaires en plus des engagements actuels

THIBAULT LEROUX–, THE ASSOCIATED PRESS

La France peut mener d’autres opérations militaires ponctuelles en plus de ses engagements actuels, assure Longuet

PARIS – La France, dont les forces armées sont engagées cette année sur de nombreux théâtres d’opérations, aurait « sans problèmes » les moyens de mener d’autres opérations ponctuelles en cas de besoin, a assuré mardi le ministre de la Défense, Gérard Longuet, à l’occasion d’un colloque consacré aux opérations extérieures des armées françaises.

« Il y a un contrat capacitaire, on a toujours été dans les limites de ce contrat capacitaire tout au long de l’année 2011 », au cours de laquelle les forces françaises ont assuré des engagements en Afghanistan (Pamir), en Libye (Harmattan), en Côte d’Ivoire (Licorne), mais aussi au Liban, au Sahel, au Kosovo et dans l’océan Indien, a-t-il déclaré à quelques journalistes à l’issue de ce colloque intitulé « Regards sur une année d’engagements opérationnels ».

« Quand ça s’arrête, ça coûte moins cher que quand ça continue; quand ça fonctionne, ça use plus que quand ça s’arrête, c’est une évidence », a observé le ministre, se montrant satisfait des résultats en termes de matériels: le porte-avions « Charles-de-Gaulle », « qui, il faut le reconnaître, a été souvent un sujet d’interrogations, c’est dix mois de fonctionnement continu », a-t-il souligné. « Les escadrilles étaient elles aussi au rendez-vous, aucune ne manquait à l’appel ».

En concluant cette rencontre constituée de tables rondes thématiques, M. Longuet a exprimé sa « très grande fierté devant notre capacité à mettre en oeuvre des armes sophistiquées ». A ce sujet, a-t-il relevé, « nous ne sommes ni les plus riches ni les plus puissants ». Mais, mis à part les Etats-Unis, « avons-nous un complexe à avoir face à un autre partenaire? La réponse est non », a-t-il dit en faisant le point sur les trois principales opérations de l’année.

« Une fois qu’on a mis de côté cette caractéristique de l’industrie mondiale de l’armement, on s’aperçoit qu’on est parfaitement à l’aise avec les dispositifs que nous gérons », a poursuivi M. Longuet devant une assistance presque exclusivement militaire. « La seule vraie question est: pouvons-nous développer tous les dispositifs? La réponse est manifestement non. Mais je crois que nous avons une capacité à maîtriser suffisamment de technologies pour adapter nos moyens aux exigences du terrain ».

En Libye, la France a déployé, sous l’égide des Nations unies, des moyens militaires et humains depuis le début des combats le 19 mars et jusqu’au terme de l’opération Harmattan le 31 octobre. Un engagement qui a été l’occasion de recourir à des matériels qualifiés de « nouveaux » tels le chasseur-bombardier Rafale, l’hélicoptère Tigre, des bâtiments de projection et de commandement (BPC) et des drones. Au plus fort de la crise, plus de 40 aéronefs et une dizaine de bâtiments de combats français étaient engagés, selon les données de l’état-major.

En Afghanistan, la France est engagée depuis octobre 2001 et participe aux opérations de la Force internationale de d’assistance à la sécurité (ISAF), sous commandement de l’OTAN. Le dispositif Pamir, qui compte actuellement 3.800 militaires, consiste à sécuriser les zones placées sous sa responsabilité et à accompagner la montée en puissance de l’armée afghane. En 2011, 24 soldats français engagés sur ce théâtre sont morts en opération. Un retrait progressif des troupes est prévu d’ici 2014. Un quart du contingent français, soit un millier d’hommes, devrait avoir quitté le pays avant le 31 décembre 2012.

En Côte d’Ivoire, la force Licorne, seule entité militaire française engagée dans ce pays africain, est présente depuis septembre 2002 pour assurer la sécurité des ressortissants français. Elle compte aujourd’hui 450 hommes, contre 5.000 en 2004. AP

tl/mw

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