Racket des Frci à l’Est – Transporteurs et producteurs de café-cacao en grève

REUTERS/Finbarr O'Reilly

Aucun véhicule et aucune fève de cacao ne devrait prendre la route de Bouna à Abidjan à partir du lundi prochain. La décision a été prise de façon conjointe par les acteurs du monde agricole et les transporteurs. Selon N’da antoine, vice président national du syndicat national des transporteurs de marchandises et voyageurs de Côte d’Ivoire, leur mouvement fait suite à la énième bastonnade ayant causé des blessures par arme blanche au chauffeur S.Tasséré. L’homme qui transportait du cacao a été pris à partie par les Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) car n’ayant pas voulu payer la forte somme exigée par les soldats au barrage de Bebou. Cet incident qui a occasionné une révolte des jeunes du village qui ont arraché des kalachnikovs à des soldats a été circonscrit in extremis par Nda Amon, responsable du syndicat libre des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire. Qui a dénoncé avec véhémence le laxisme, voire la complicité des autorités qui ne font rien pour réduire le racket, encourageant de facto la fuite du cacao vers le Ghana.

Armand Déa, correspondant

Le Patriote

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Abengourou: Les syndicats des transporteurs et de producteurs réclament le retrait des Frci

« Trop, c’est trop ! Nous ne pouvons plus tolérer le comportement des Forces républicaines dans notre département. Elles continuent de racketter les transporteurs et les producteurs sur les pistes villageoises où elles ont dressé des postes à péage. Malgré l’appel du gouvernement, les Frci continuent leurs sales besognes. C’est pourquoi nous réclamons leur retrait pur et simple du département», a martelé, le lundi 31 octobre dernier, N’Da Antoine, gardien du trône et premier vice-président du Syndicat national des transporteurs de marchandises et voyageurs de Côte d’Ivoire (Synatmvci). Il a tenu ces propos à la salle des réunions de son syndicat au cours d’une rencontre pendant laquelle il était entouré de plusieurs responsables des producteurs café-cacao et des transporteurs.
Pour M. N’Da Antoine, si le gouvernement n’intervient pas pour demander aux Frci d’arrêter le racket et surtout supprimer les différents corridors qu’ils ont dressés, alors une grève illimitée sera observée à partir du lundi 7 novembre prochain pour paralyser le transport dans tout l’est. « Nous les avons applaudis hier. Aujourd’hui, nous sommes menacés partout sur toutes les pistes. Si un chauffeur refuse de leur donner de l’argent, il est systématiquement battu. Nous avons tenu plusieurs réunions avec les Frci et le préfet. Malheureusement, nos malheurs continuent. Elles nous disent qu’elles ne sont pas payées. Donc c’est pour cela qu’elles se comportent comme ça. Soro Guillaume doit alors les encaserner », a indiqué le 1er vice-président du Synatmvci.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est le cas, selon N’Da Antoine, d’un chauffeur qui a été blessé à coups de machette par un élément des Frci sur le corridor situé entre Bébou et Zaranou. Aussi a-t-il dénoncé le blocage de l’axe Abengourou-Abidjan au mois d’août par les Forces républicaines parce que les chauffeurs ont refusé de leur verser de l’argent.
Face à toutes ces dérives, les autres participants ont décidé de soutenir la grève. Aussi, ont-ils fait savoir que ces Forces républicaines sont en train de noyer et affaiblir le régime Ouattara. « Si le gouvernement ne redresse pas le tir dès maintenant, cela lui sera préjudiciable aux prochaines élections législatives, car les populations grognent», a fait remarquer M. Boa Stéphane, le délégué régional de l’Anaproci.
Quant à M. N’Da Amon, président du Syndicat libre des producteurs de base café-cacao, il n’a pas pris de gant pour demander au gouvernement de retirer les Forces républicaines du département d’Abengourou. Vu que la population souffre de leur présence.

Marcelline Boneton
Notre Voie

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