En Côte-d’Ivoire Le ministre des droits de l’Homme souhaite une amnistie générale

Source: la-croix.com

Gnénéma Mamadou Coulibaly, ministre des droits de l’Homme et des libertés publiques de la Côte d’Ivoire, souhaite voir Laurent Gbagbo jugé par la Cour Pénale internationale

De passage à Paris vendredi 30 septembre, Gnénéma Mamadou Coulibaly, le ministre des droits de l’Homme et des libertés publiques, a confié avoir rencontré cette semaine le président de la Cour pénale internationale (CPI). À ses yeux, le transfert de l’ancien président, Laurent Gbagbo, devant la CPI faciliterait le processus de réconciliation, a-t-il confié à quelques journalistes français. « J’ai expliqué au président de la CPI l’importance pour la réconciliation nationale de cette procédure. Si l’ex-président n’était plus sous notre responsabilité, sur le territoire de la République, cela faciliterait le processus de réconciliation et contribuerait à dépassionner la suite du débat, notamment les élections législatives », prévues le 11 décembre, a-t-il précisé.

Selon lui, la CPI pourrait aussi décider de poursuivre d’autres personnalités ivoiriennes pour leur responsabilité dans les violences post-électorales, y compris dans le camp Ouattara : « Nous ne ferons rien pour empêcher que ceux qui seront inculpés soient l’objet de sanctions », a-t-il assuré. Interrogé sur leur nombre, le ministre a répondu : « La coutume veut que la CPI traduise six personnes par pays ». Quant à leurs noms : « Les organisations internationales ont ‘indexé’certaines personnes comme Madame Gbagbo, l’ancien chef de la garde républicaine Dogbo Blé, Blé Goudé [leader des Jeunes patriotes, pro-Gbagbo, NDLR] ; d’autres disent que Shérif Ousman [chef de guerre pro-Ouattara, NDLR] serait concerné ». À ce sujet, le ministre ajoute : « Quelle que soit la personne concernée par un mandat d’arrêt délivré par la CPI, il sera extradé vers la CPI ».

À propos de la commission Dialogue, vérité et réconciliation, le ministre affirme : « Son objet est de savoir le comment, le pourquoi et les auteurs de la détérioration du tissu national. Il est clair que la xénophobie, la discrimination, qui ont débouché sur tous les conflits que nous avons connus au-delà de 2002 ont des origines dans des actes antérieurs à 2000 ». Ainsi, la compétence de la commission ne s’arrête pas à la crise post-électorale « mais doit aller jusqu’à l’indépendance, de 1960 à 2011. Et aussi avant l’indépendance : s’il y a des Français qui sont concernés par des faits qui ont compté dans la détérioration du tissu national, ils devront pouvoir être entendus. ».

À ses yeux, il serait souhaitable que « l’on débouche sur cette forme de pardon légal qu’est l’amnistie. Vous n’êtes amnistié que lorsque vous êtes reconnu comme coupable d’un fait. Elle vient effacer les conséquences de la condamnation. Si nous réussissons cela, nous aurons franchi un grand pas vers la réconciliation que tous les Ivoiriens appellent de leurs vœux. Chacun doit avoir la possibilité de revêtir son manteau de coupable ». Il faudrait pour cela l’accord de l’assemblée nationale du pays.
Laurent Larcher

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