Crimes, saisine de la CPI…ce que cache la démarche du FPI et de ses Ong satellites

La Cpi veut enquêter sur les crimes de la crise postélectorale. Patrick N’Gouan pousse le procureur de La Haye à débuter ses investigations à partir de 2002. Cette attitude du président de la Convention de la société civile vise à un camouflage des crimes imputés au régime Gbagbo.

Le procureur la Cour pénale internationale (Cpi) a été invité par le président Ouattara pour l’ouverture d’une enquête sur les crimes graves commis en Côte d’Ivoire depuis novembre 2010. Louis Moreno-Ocampo a donné une suite favorable à cette saisine en dépêchant sur les bords de la lagune Ebrié son adjointe Fatou Bensouda qui a conduit une mission exploratoire pour tâter le terrain. La Haye a pris le soin d’indiquer que la cour ne s’intéressera qu’aux violations des droits de l’Homme commis depuis la fin de la présidentielle. Depuis la délimitation de la période, une frénésie s’est emparée de certaines Organisations de la société civile (Osc). La Convention de la société civile de Côte d’Ivoire (Csci) est sortie de ses gonds pour exiger que les enquêtes de la Cpi remontent à la rébellion de septembre 2002. Son président, Patrick N’Gouan mène campagne pour que les enquêteurs de la Cpi fouillent dans les affaires des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn) pour trouver des crimes qui relèvent de leur compétence. Le procureur avait signalé qu’il ne possédait pas de preuves suffisantes pour mener une enquête sur les évènements de 2002. Si la volonté de l’ancien président de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho) était de lutter contre l’impunité, il aurait dû remonter à 2000. Le 26 octobre, un charnier de 57 corps a été retrouvé dans les environs de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). A suivi une parodie de justice qui a blanchi le patron de l’escadron de gendarmerie d’Abobo, le capitaine Bê Kpan soupçonné d’être l’auteur de ce crime. Cette affaire a été passée par pertes et profit, personne n’ayant fait objet de condamnation. Ce charnier a ouvert la boîte de pandore et l’on ne compte pas les crimes sous le régime Gbagbo. Les 24, 25 et 26 mars 2004, les Fds n’ont pas fait de quartier lors de la marche organisée par le G7 (Coalition des partis politiques après l’Accord de Linas Marcoussis)pour exiger l’application des accords de Marcoussis. Il y a 156 morts selon l’enquête de l’Onu et 500 selon les organisateurs. On le voit, la démarche de Patrick N’Gouan cherche à noyer les crimes particuliers de la crise postélectorale où l’on a recensé près de 3.000 morts selon le décompte macabre du Rhdp. La crise postélectorale a mis à nu le jeu clair-obscur du président de la Csci. Dans une déclaration publiée le 7 janvier, il demandait la reprise du scrutin présidentiel là où toutes les Ong qui ont envoyé des observateurs sur le terrain reconnaissaient la victoire du champion des houphouétistes. « La Csci propose concrètement la poursuite des négociations jusqu’à la fin du mois de janvier en vue de trouver une solution pacifique. Si les discussions n’aboutissent pas, nous proposons le recours à l’article 64 du code électoral qui stipule qu’en cas d’invalidation de résultats électoraux le scrutin soit repris sur l’ensemble du territoire national », a-t-il soutenu. Après cette sortie, il venait de perdre tout crédit aux yeux des bailleurs de fonds qui ont financé sa Mission d’observation électorale (Moe). Comme un acrobate, Patrick N’Gouan revient sur sa proposition de l’organisation d’un troisième tour pour reconnaitre la victoire d’ADO proclamée par la Cei. « La Moe de la Csci souligne que les résultats qu’elle a relevés dans les bureaux de vote et des lieux de centralisation, après un travail minutieux et rigoureux, sont pratiquement identiques à ceux annoncés par le président de la Cei et confirmés par le certificateur des Nations Unies », a déclaré la Convention le 24 février. Sans oublier qu’en 2000, il s’était rangé dans le camp des « ultras » qui ont fait campagne pour le « ET » dans le cadre de l’adoption de la nouvelle Constitution.

Nomel Essis
L’Expression

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