IL FAUT CRÉER Un, Deux, Quatre, Dix ABOBO ! A chacun son corps-habillé…

247 morts depuis le 03 décembre dernier selon l’ONUCI. Nul doute que ce décompte est fiable. La mission onusienne n’a pas son pareil quand il s’agit de dresser le bilan et faire l’état des lieux après coup. Le docteur après la mort. Les 10.000 hommes de l’ONU déployés en Côte d’ivoire avec justement pour mandat de protéger les civils contre les forces armées des deux camps ont du mal à se faire respecter. Peut-on se faire respecter quand des civils aux mains nues bastonnent et saccagent les convois de militaires et policiers onusiens et les soldats de l’ONU obligés de fuir, abandonnant leurs matériels qui sont ensuite brulés puis brandis par les jeunes patriotes comme des trophées ?

Et Ahoua Don Mello, hypocrite qui veut poursuivre ceux qui font cela à l’ONUCI. Guiglo, Yopougon, Abobo, Abengourou, Issia…Pourquoi la Licorne est épargnée ? Eux savent se faire respecter. Les jeunes patriotes et les FDS les connaissent bien. Plus loin de nous, Butare, Srebrenica. Les mêmes soldats onusiens assistant sans réagir au massacre de 8000 musulmans serbes. A l’assassinat de 1.000.000 de Tutsies. « Notre règle d’engagement ne nous permet pas de réagir ». Et doucement les génocidaires étendent leurs tentacules en Côte d’Ivoire. « Nous sommes informés que… ». Ils sont informés. Mais ne font rien pour empêcher. Règle d’engagement ! Quelle règle est plus importante que de sauver des hommes en péril de mort ? Un autre Rwanda ou une autre Bosnie Herzégovine prend pied en Côte d’Ivoire.

Guerre éthique. Guerre religieuse. Tous les ingrédients sont en place. Déjà, des mosquées attaquées, des personnes enlevées et tuées qui ont comme par hasard la même religion, sont toutes de la même partie du pays. Et l’ONU ne dit rien. Et l’ONUCI ne fait rien. Quand des soldats censés protéger les civils pleurent car empêchés de passer par des civils aux mains nues ? Pleurer devant l’adversaire, reculer devant deux bancs renversés sur la voie par deux gamins, c’est découvrir sa vulnérabilité. Et ce sont leurs potentiels adversaires qui les sortent des griffes des civils, malgré leurs blindés et kalachnikovs. Des militaires onusiens chargés de nous protéger qui pensent plus à leur propre protection qu’à leur mission. Bien payés, ils veulent jouir de leur manne financière après la mission. Haïti, RDC, Libéria, Rwanda, Bosnie. Même témoins passifs. Et le rapport dix ans après. Qui sera contesté pendant cinq ans, puis un hypothétique procès. Hypocrisie. A quoi bon posséder des véhicules armés si vous ne pouvez pas accéder aux sites des charniers ?

Et sans honte, on déclare devant les médias : «on nous a empêché d’enquêter. On nous empêche de passer ». Et le grand patron de déplorer, à New York, de condamner, de s’insurger, de mettre en garde. Toute une panoplie de vocables sans effet sur le Machiavel des lagunes. Et mon peuple meurt. Et le numéro vert de l’ONUCI que l’on ne peut joindre par ces nuits de couvre-feu où des hommes en armes viennent nous enlever. Les plus chanceux retrouvés dans des morgues. Pour les autres, il n’y aura jamais de sépulture. Ni de deuil pour les familles. Et la CEDEAO, et l’UA qui tergiversent. Et chacun pense que cela n’arrive qu’à l’autre. Jusqu’au jour où…Et les travailleurs, les transporteurs, les commerçants qui vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Et les hommes de Dieu qui mentent. Et les hommes de droit qui sont tordus. Boga Sako, Kutwa, Agré… Combien faut-il qu’on tue pour que nous comprenions que ce n’est ni l’ONUCI, ni la CEDEAO, ni l’UA qui mettront fin à ces années de dictature? Abobo s’est levé. Jusqu’à quand accepterons-nous que la force soit plus légitime que la Vérité. Si nous nous taisons, on nous tue. Si nous parlons et manifestons, on nous tue. Alors, manifestons et qu’on nous tue tous ! Que chacun invente sa façon de résister. A chacun donc son policier, son corps-habillé, son gendarme…

Nul ne peut libérer un peuple à sa place. La Tunisie a montré le chemin. Il faut créer 2,3,4 Abobo.

Fatimasarah2009@yahoo.fr
Connectionivoirienne.net

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