Avec L’Intelligent d’Abidjan
Face la situation de crise dans le pays, née au lendemain du deuxième tour du scrutin présidentiel du 28 novembre dernier, et qui perdure plus d’un mois, les chefs traditionnels des 33 villages qui composent le canton Akouè ainsi que le département de Yamoussoukro sont montés au créneau pour dire leur part de vérité à travers une déclaration lue, le jeudi 30 décembre 2010, au siège du tribunal coutumier, au quartier Assabou de la ville. Ci-dessous l’intégralité de leur déclaration.
Les Ivoiriens, dans leur majorité viennent de s’exprimer librement, au deuxième tour de l’élection présidentielle, portant leur choix sur le candidat du RHDP, le Dr Alassane Ouattara. Le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite et sa tentative de confisquer le pouvoir, grâce à un conseil constitutionnel aux ordres, mettent en péril la cohésion sociale et la paix, principe cher au regretté père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, le Président Feu Félix Houphouët –Boigny ; ainsi que le désir du peuple de Côte d’Ivoire d’avoir fait le choix du développement par le changement. La présente « Déclaration de Yamoussoukro » porte sur trois points:
1- La caporalisation des média d’Etat
2- La violation des libertés publiques et individuelles
3- Les menaces portant sur la sécurité des biens et des personnes.
La caporalisation des média d’Etat :
Les médias d’Etat sont devenus un outil de propagande et de désinformation à la solde Laurent Gbagbo.
La Violation des libertés publiques et individuelles :
Le recours à des mercenaires et à des miliciens, comme auxiliaires de la Garde républicaine viole chaque ivoirien dans ce qu’il a de plus intime : ses libertés individuelles et publiques.
Les menaces portant sur la sécurité des biens et des personnes :
Certains éléments des Forces de Défense et Sécurité (FDS) ont cessé d’être républicaines, pour devenir la soldatesque de Laurent Gbagbo, commettant répressions, enlèvement nocturnes et diverses exactions.Tout ceci concourt à une atmosphère de grande insécurité généralisée. Face à la gravité de la situation, et dans le but de revenir à un fonctionnement normal et démocratique des institutions de la République, les populations de Yamoussoukro, ville natale du regretté Félix Houphouët-Boigny, apôtre de la paix et du dialogue, lancent un appel solennel à toute la Côte d’Ivoire, ainsi qu’à la Communauté Internationale :
-nous estimons que seule la reconnaissance de la volonté populaire, clairement exprimée à travers son vote est à même de mettre fin à cette crise, au plus haut sommet de l’Etat ;-
la liberté d’expression et d’équilibre de l’information sont des principes fondamentaux dans toute démocratie. Nous demandons donc à la RTI de les mettre en pratique, conformément à la déontologie qui régit leur profession.Au regard de la situation préoccupante de la sécurité dans notre pays, en l’absence d’une armée républicaine et intégrée, les populations de Yamoussoukro demandent:
-le maintien et le renforcement des Forces Onusiennes et la Licornes ;
– la recherche et la destruction de toutes les armes et cache d’armes non réglementaires ;
-le démantèlement des milices et le renvoi des mercenaires dans leurs pays d’origine ;
-le départ de Laurent Gbagbo du palais présidentiel d’Abidjan.
Ivoiriennes et Ivoiriens, nous espérons que cet appel trouvera écho chez toutes celles et tous ceux qui sont épris de Paix, de justice et de liberté fermes dans leur Foi en des lendemains meilleurs, en une Côte d’Ivoire, Unie, Disciplinée et Travailleuse, les populations de Yamoussoukro veulent que leur pays redevienne la « Terre d’espérance et d’hospitalité » qu’elle a toujours été ,« la Patrie de la vraie fraternité ».
Dieu sauve la Côte d’Ivoire !
Fait à Yamoussoukro le 30 décembre 2010
Les chefs couronnés qui ont pris part à la rédaction de la déclaration
Nana Augustin Boigny-Ndri III
Chef du village de Yamoussoukro
Chef du Canton des Akouès
Nana Kouakou Goessé
Secrétaire Général des Chefs allochtones et allogènes de Yamoussoukro
El Hadj Lassina Touré
Doyen d’âge de Dioulakro
à Yamoussoukro
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