Un scrutin en attente de vainqueur, Gbagbo sous pression de l’ONU

Par TF1 News

La Côte d’Ivoire ignore toujours le nom de son futur chef de l’Etat, malgré l’expiration du délai légal pour l’annonce des résultats du second tour de la présidentielle.

Le camp du président Laurent Gbagbo accuse les ex-rebelles du nord de la Côte d’Ivoire d’avoir tenté de truquer le second tour de l’élection présidentielle au profit de l’opposition et rejette des résultats dont la publication se fait toujours attendre. Alors que le délai imparti est écoulé et que les pressions internationales se multiplient pour que les résultats soient publiés, les alliés l’opposant Alassane Ouattara, un nordiste qui dément toute implication dans la rébellion de 2002-2003 qui a coupé le pays en deux, affirment que Gbagbo a suspendu la publication parce qu’il sait qu’il a été battu.

A l’expiration, mercredi, du délai légal pour l’annonce des résultats du second tour de la présidentielle de dimanche, malgré les appels conjugués de la communauté internationale et de l’ex-Premier ministre Ouattara durant la journée, aucune annonce n’est intervenue ni au siège de la Commission électorale indépendante à Abidjan ni sur la télévision publique. Environ 40 minutes avant l’expiration du délai, le président de la CEI Youssouf Bakayoko avait affirmé à la télévision que la commission “continuait de travailler” pour annoncer les résultats provisoires, sans s’engager en rien sur la suite du processus. Désormais, il revient normalement au Conseil constitutionnel de statuer sur les données qui lui seront transmises par la CEI, pour proclamer les résultats définitifs.

Tensions et guérilla judiciaire à l’horizon

Le camp Gbagbo a d’ores et déjà annoncé qu’il comptait sur un recours déposé auprès du Conseil pour faire annuler des votes “frauduleux” dans le nord, tenu par l’ex-rébellion des Forces nouvelles depuis le coup d’Etat manqué de septembre 2002. Le pays, où le couvre-feu qui devait s’achever ce mercredi a été prorogé jusqu’à dimanche, reste donc plongé dans l’incertitude.

Peu après minuit, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a réclamé la publication “sans plus de délai” des résultats. Plus tôt dans la journée, le président français Nicolas Sarkozy et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton avaient appelé au respect des délais. L’ex-Premier ministre Ouattara, dont le camp affichait sa sérénité ces derniers jours, avait jugé dans l’après-midi “impératif” que le président de la CEI “proclame immédiatement les résultats provisoires”, dans une déclaration faite à Abidjan. Se disant “inquiet”, l’opposant a exhorté son “frère Laurent Gbagbo” à respecter l’appel qu’ils avaient signé ensemble la veille du vote, et dans lequel ils s’engageaient à se plier au verdict des urnes.

Mardi, une altercation était venue illustrer, devant les caméras du monde entier, l’ampleur des tensions au sein de la CEI. Au moment où son porte-parole Bamba Yacouba allait annoncer de premières indications chiffrées, deux membres de la CEI pro-Gbagbo lui avaient arraché des mains les feuilles de résultats de différentes régions, au motif que ces données n’avaient pas été validées selon les règles, ce que Bamba Yacouba a contesté. Un porte-parole de Ouattara, Albert Mabri Toikeusse, a accusé le président Gbagbo d’être “dans une logique de confiscation du pouvoir”, en tentant “d’empêcher” l’annonce des résultats.

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