ALERTE PRECOCE DE LA CONVENTION DE LA SOCIETE CIVILE IVOIRIENNE (CSCI) SUR LES RISQUES PRESENTES PAR LE SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE EN COTE D’IVOIRE
I – Constats
Suite au premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI), après avoir exprimé sa satisfaction sur le déroulement global du scrutin, n’a cependant pas manqué de relever quelques inquiétudes.
En effet, des inquiétudes demeurent relativement au second tour du scrutin prévu pour le 28 novembre 2010. La campagne électorale pour le second tour se déroule dans une atmosphère de plus en plus tendue qui expose le pays à une situation incontrôlable après la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle.
II – Analyses de la situation
L’espoir à ne pas décevoir est la foi placée par beaucoup d’acteurs dans l’avenir proche de la Côte d’Ivoire. Les religieux se sont particulièrement impliqués dans la recherche de l’apaisement par des actions discrètes et par la prière, manifestant ainsi la main de Dieu dans le processus ivoirien. La société civile a suivi tout le processus par des propositions, la sensibilisation et l’observation électorale. La communauté internationale a investi des sommes colossales dans la recherche de solution à la crise ivoirienne. Les électeurs ont exprimé un intérêt très remarquable pour le premier tour du scrutin. Les deux forces armées ont démontré leur capacité de collaboration.
Les deux candidats en lice pour le second tour mesurent-ils leur responsabilité historique face à tous ces espoirs ? Qui leur pardonnera un échec ?
III – Recommandations
Au regard des menaces qui pointent à l’horizon, les recommandations suivantes s’avèrent nécessaires :
1-Se conformer sans délai aux dispositions du code de bonne conduite des partis politiques ;
2-Se conformer également sans délai aux recommandations des Journées de Consensus National sur lesquelles, à l’instar des autres partis politiques, viennent de s’engager le FPI et le RDR, et dont l’un des objectifs est une sortie rapide, pacifique et définitive de crise ;
3-Prendre des dispositions morales et mentales pour prévoir la défaite électorale comme une éventualité à ne pas écarter. Il faut donc avoir le courage de préparer ses plus proches collaborateurs à toute éventualité.
4-Avoir le courage de préparer, par anticipation, trois déclarations à présenter après la proclamation des résultats : deux déclarations selon qu’on accepte sa défaite ou qu’on veut faire des réclamations dans la légalité tout en appelant ses partisans au calme. La troisième déclaration exprimera sa victoire en toute humilité et dans un esprit de rassemblement.
Enfin, pour sauver la paix, la CSCI suggère au Conseil Constitutionnel, à l’ONUCI, au Facilitateur et aux deux candidats en lice que le délai des réclamations commence à courir plutôt après la proclamation des résultats.
Pour la CSCI, le Coordonnateur national
Dr N’Gouan Patrick (Photo)
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