Téhéran: Dilemme stratégique et craintes de représailles après « les frappes israéliennes » contre le Consulat iranien à Damas (Syrie)

A qui profiterait l’escalade ou un embasement de la région ? Après les frappes inédites attribuées à Israël sur le consulat iranien de Damas, Téhéran face à un dilemme stratégique.

Comme à ses habitudes dans ce type de situation, Israël a gardé le silence, n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes. À Moscou, Russie accuse les forces de défenses israéliennes d’être responsables des frappes.

Ce serait la première fois qu’Israël tue des Iraniens sur un territoire iranien depuis le début de la guerre à Gaza. L’Iran, qui a évité jusqu’ici d’entrer en conflit ouvert avec l’Etat hébreu, pourrait se trouver contraint de riposter, faisant craindre une escalade.

Par Hélène Sallon (Beyrouth, correspondante) et Ghazal Golshiri

Dans une escalade qui sonne comme une provocation envers l’Iran, Israël a porté un coup cinglant à « l’axe de la résistance ». Lundi 1er avril, des frappes attribuées à l’aviation israélienne ont pulvérisé le consulat iranien à Damas, la capitale syrienne, tuant deux commandants de la Force Al-Qods, ainsi que cinq autres membres de cette branche des gardiens de la révolution chargée des opérations extérieures.

Au cœur de Mazzeh, le quartier des ambassades de Damas, il ne reste plus qu’un amas de gravats et la porte du bâtiment indiquant « section consulaire de l’ambassade d’Iran ». En fin d’après-midi lundi, des frappes aériennes ont entièrement détruit cet édifice situé dans le complexe de l’ambassade d’Iran. La représentation diplomatique, ornée d’un immense portrait de Ghassem Soleimani, l’ancien chef de la Force Al-Qods, tué en janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak, était fermée à l’occasion du treizième jour de Norouz, la fête traditionnelle célébrant le nouvel an du calendrier persan.

Dénonçant l’attaque de la représentation diplomatique comme « une violation de toutes les obligations et conventions internationales », le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, a appelé « la communauté internationale » à apporter « une réponse sérieuse » à ces « actions criminelles » qu’il a imputées à Israël. Son porte-parole a ajouté que la République islamique décidera du type de réaction et de punition qu’il adoptera contre l’Etat hébreu.

« En visant le consulat d’Iran à Damas, qui est considéré comme un territoire iranien selon les lois internationales, Israël met l’Iran au pied du mur. Les règles d’engagement du passé sont désormais complètement caduques. Ne pas réagir n’est plus une option pour Téhéran », estime Hamidreza Azizi, chercheur à l’institut de recherche Stiftung Wissenschaft und Politik à Berlin.

L’Iran est en effet face à un dilemme. Une riposte pourrait provoquer un conflit ouvert avec Israël et un embrasement…

#AGD avec Le Monde.fr

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Un général iranien meurt dans une frappe israélienne contre le consulat iranien à Damas — Reuters

Mohammad Reza Zahedi figurait sur la liste des personnes contre lesquelles le Conseil de sécurité de l’ONU a introduit des sanctions en 2007 en relation avec le programme nucléaire de Téhéran.

Mohammad Reza Zahedi, général de brigade du Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran (CGRI, unités d’élite des forces armées), a été tué lors d’une frappe aérienne israélienne contre le consulat iranien dans la capitale syrienne, rapporte Reuters, citant une source des services de sécurité libanais. .

Zahedi figurait sur la liste des personnes contre lesquelles le Conseil de sécurité de l’ONU a introduit des sanctions en 2007 en relation avec le programme nucléaire de Téhéran. De 2006 à 2008, il était commandant en chef des forces terrestres du CGRI.

Plus tôt, l’agence syrienne SANA avait déclaré que des avions militaires israéliens avaient attaqué une maison à Damas. Selon la chaîne de télévision iranienne SNN, le bâtiment du consulat et la résidence de l’ambassadeur iranien ont été touchés. L’agence Tasnim a indiqué que le bombardement avait fait six morts.

Les États-Unis s’inquiètent de l’escalade régionale après la frappe israélienne contre le consulat iranien à Damas

Alan Fisher, Reportage de Washington, DC pour Aljazeera

Bien entendu, les États-Unis craignent une escalade. C’est l’une de leurs principales préoccupations depuis le début de la guerre à Gaza. Ils ont exprimé leurs inquiétudes face aux combats à la frontière nord d’Israël avec le Hezbollah basé au Liban.

Et nous savons aussi qu’en raison des actions des États-Unis et d’Israël, il y a eu des attaques contre les intérêts américains dans la région. Notamment en Jordanie, mais aussi en Syrie et en Irak. Les USA veulent s’assurer que cela ne se produise pas à une échelle beaucoup plus grande.

Il est clair que les États-Unis sont préoccupés par toute forme de représailles de la part des Iraniens à ce stade. C’est pourquoi le Département d’État a publié une déclaration disant qu’il ne serait pas dans l’intérêt de l’Iran de cibler les positions israéliennes ou américaines dans la région. cette fois.
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Lundi en soirée, Moscou a condamné une attaque «inacceptable», accusant Tsahal d’en être responsable. «Nous demandons aux dirigeants israéliens de cesser les actes de violence armée provocateurs contre le territoire de la Syrie et des pays voisins», a averti le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, mettant en garde contre les «conséquences extrêmement dangereuses» pour la région.

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