L’Allemagne et la France « opposées » à l’interdiction des visas Schengen aux Russes « souhaitée » par Kiev

L’Allemagne et la France s’opposent à une interdiction générale de la délivrance de visas Schengen aux Russes, a rapporté la DPA [Deutsche Presse-Agentur GmbH] mardi, citant un document de position conjointe envoyé aux autres États membres de l’UE avant une réunion des ministres des Affaires étrangères à Prague.

« Nous devrions réfléchir à des moyens intelligents d’utiliser le levier important de la délivrance de visas », lit-on dans le journal, appelant à un examen minutieux des demandes de visa des citoyens russes pour les risques potentiels de sécurité.

L’expérience de la vie dans les systèmes démocratiques ne doit pas être sous-estimée, en particulier pour les générations futures, avertit le document.

« Nos politiques en matière de visas devraient refléter cela et continuer à permettre des contacts interpersonnels dans l’UE avec des ressortissants russes non liés au gouvernement russe », a déclaré DPA citant le document.
Selon le document, il convient donc de maintenir le cadre juridique permettant aux étudiants, artistes, scientifiques et experts d’entrer dans l’Union européenne, qu’ils soient ou non confrontés à des persécutions politiques.

Dans une interview accordée au Washington Post le 9 août, le président ukrainien Vladimir Zelensky avait exhorté les pays occidentaux à empêcher tous les Russes d’entrer sur leur territoire. A sa suite, son ministre des Affaires étrangères Dmitry Kuleba appelait sur Twitter « tous les pays de l’UE et du G7 à cesser de délivrer des visas aux Russes. »

Cette idée a rencontré le soutien d’un certain nombre de petits pays européens, dont les États baltes, et la République tchèque.

Une source diplomatique à Bruxelles a déclaré à TASS que lors d’une réunion informelle à Prague les 30 et 31 août, les ministres des Affaires étrangères de l’UE examineraient les propositions des États baltes et de la Finlande visant à interdire la délivrance de visas Schengen aux Russes.

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Les principaux pays de l’UE, en particulier l’Allemagne, ont jusqu’à présent fait preuve de prudence à l’égard de cette mesure, car une interdiction des visas Schengen pour les Russes peut être considérée comme une confirmation que les sanctions de l’UE visent l’ensemble du pays et son peuple, plutôt que ses dirigeants. Le chancelier allemand Olaf Scholz a souligné qu’il pouvait difficilement imaginer arrêter la délivrance de visas Schengen aux Russes. Selon lui, les dirigeants russes sont responsables de la situation en Ukraine, pas les citoyens ordinaires.

Avec agences DPA/Tass

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