Côte-d’Ivoire: Après son installation à la tête de deux mairies, le préfet d’Abidjan justifie les actes du pouvoir

Le préfet Toh Bi Irié et les membres de la délégation spéciale de Port-Bouët

• Sa réponse aux avocats de Jacques Ehouo

Journée de travail bien pleine mercredi pour le préfet d’Abidjan, le préfet hors grade Toh Bi Irié. Après avoir reçu les instructions fermes de la hiérarchie, il était sous le coup de 14 heures à la mairie du Plateau. Là, dans une cour déserte, calme comme un cimetière, il a été installé à la tête de la délégation spéciale du Plateau, dans la même salle de mariage qu’on avait refusée à Jacques Ehouo, le 13 décembre dernier sous prétexte qu’un incendie avait ravagé les archives dans la salle d’à côté. A 17 heures, le préfet, tel dans une course contre la montre, a pris les rênes de la mairie de Port-Bouët. Après une cérémonie présidée par l’Inspecteur Auguste Zoguéhi et qui a pris fin une heure et demie plus tard, il s’est adressé à la presse.

Vaines explications !

(…) Le président de la République et le gouvernement n’ont pas pour intention de ramollir ou de faire des marche-arrière. La décentralisation continue son cours et les préfets ont d’autres attributions, ils assurent la tutelle des communes donc nous voulons rassurer tout le monde. Il y a la nécessité de respecter nos textes et nous ne pouvons pas laisser une vacance ou un flottement dans la gestion administrative. Les populations ont besoin de poser des actes de la vie quotidienne et ces actes sont dirigés par des textes et des hommes qui assurent la vie des services communaux. En installant cette délégation spéciale à Port-Bouët, on permet la continuité du service public. Nous sommes tous acteurs du développement et nous participons au renforcement du développement local. La Côte d’Ivoire a renforcé la décentralisation parce qu’il n’y a que par le développement de proximité qu’on peut tirer le développement vers le haut… Donc je voudrais rassurer tout le monde que c’est un acte de gestion qui est prévu par la loi et cette loi a été prise en période de paix, c’est-à-dire où il n’y avait pas de problème du tout.

Est-ce qu’il n’aurait pas été plus simple pour la continuité du service public de prolonger le mandat de ceux qui étaient déjà là ?

Mais leur mandat a été déjà prolongé une fois !

Mais c’était un acte administratif. Est-ce qu’on ne pouvait pas le répéter ?

Ce n’est pas comme cela que ça se passe. On avait prolongé leur mandat pour l’organisation des élections. Il y avait des conditions techniques, la Cei a organisé les élections. On ne peut pas prolonger indéfiniment. C’est pour cela qu’on met en place les délégations spéciales qui sont prévues par la loi.

M. le préfet, les Avocats de Jacques Ehouo ont averti que tous les actes pris par les délégations spéciales pouvaient être frappés de nullité si la Cour suprême venait à donner raison à leur client. Qu’en pensez-vous ?

Je ne me prononce pas sur la déclaration des avocats. Je vous parle de ma mission en tant que président de la délégation spéciale. Il y a des actes de gestion courante et cela arrive partout. Je ne veux donc pas faire de commentaires mais je dis que nous sommes dans un processus administratif. Recourez aux différentes lois, vous verrez que le préfet assure la tutelle (des communes). (…) C’est peut-être un rôle nouveau pour les populations mais ce n’est pas nouveau pour nous. Par le passé, il y a eu des crises et on a recouru à des délégations spéciales. Il est écrit que les délégations spéciales n’engagent pas des dépenses d’investissement…

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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