Côte d’Ivoire attaque tous azimuts – Pourquoi la CNC doit jouer collectifs pour faire mentir les sceptiques

Bannycnc

Attaque tous azimuts contre la CNC
Pourquoi les signataires doivent jouer collectifs pour faire mentir les sceptiques

Depuis la signature vendredi 15 mai de la charte de la Coalition nationale pour le changement (CNC), on assiste à des attaques en règle, à des quolibets et à des discours pessimistes de la part des adversaires du tout nouveau-né du landerneau politique ivoirien. Un panier à crabes, un mélange de vipères et de rats, une coalition contre nature, un bébé mort-né, une coalition hétéroclite de personnes sans envergure, un groupement sans idéologie et sans programme… ces locutions verbales des anti-chartes ne sont pas exhaustives. On entendra surement d’autres expressions et d’autres inventions grammaticales péjoratives dans les jours à venir tant les adversaires de la CNC ne manquent pas d’imagination pour railler la nouvelle organisation née de la volonté de 13 partis ou mouvements politiques.

Pouvait-il en être autrement ? Absolument pas. Il est constant que dans les organisations humaines, tout ce qui est nouveau suscite toujours curiosité et commentaires en tout genre. La naissance de la CNC ne saurait déroger à cette règle. Et lorsque dans un pays qui se prépare à une élection présidentielle que le camp au pouvoir considère déjà comme pliée, il est de l’ordre normal des choses que tout ce qui s’oppose à la réalisation de ce vœu ou de ce rêve subisse autant de controverses. En réalité, le succès de la CNC ne peut être souhaité par le camp présidentiel, notamment le camp Ouattara qui multipliera les tentatives de déstabilisation par presse et par tout autre moyen anti-démocratique interposé.

C’est pourquoi, les leaders de la CNC gagneraient à rassurer militants et partenaires pour incarner réellement l’espoir né de leur signature, non sous la pression, mais de la volonté commune de faire chemin ensemble.

Que n’a-t-on pas dit et entendu dès la naissance du Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), la coalition au pouvoir actuellement ? Née à Paris en octobre 2005 de l’initiative des frères ennemis Bédié et Ouattara que l’opinion croyait inconciliables, le Rhdp a fait sa maturation malgré les écueils et glané des victoires importantes. Aujourd’hui elle converge vers la mise en place d’un parti unifié. Personne ne donnait pourtant longue vie à cet attelage de leaders mus par leur désir de croquer et d’écraser du Gbagbo. Au Rhdp, « la chute de Gbagbo d’abord, le reste après », telle était la voie tracée même s’il est vrai qu’à la veille des élections de 2010, un semblant de programme de gouvernement Rhdp a été échafaudé à Yamoussoukro.

Ceci n’est pas pour dire que la CNC doit faire le copier-coller du Rhdp en exhibant du « tout sauf Ouattara ». Bien au contraire, elle doit s’inspirer de ce modèle qui ne doit pas faire école pour s’engager sur le chemin d’une opposition crédible à même d’être une alternative en Côte d’Ivoire. Elle doit faire mentir tous les sondages pessimistes et s’investir sur le terrain de la lutte dans une démarche solidaire et collective.

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On dit que la CNC n’a pas de leader. Elle devra démentir cet argument en défendant au mieux son choix d’une conférence de présidents en lieu et place d’un leader, chef d’orchestre. Pour une coalition née de la jonction de partis ou mouvements déjà constitués, aurait-il été efficace et efficient du point de vue de la démarche politique de désigner tout de suite un leader ? Il appartient à la CNC de donner la réponse qui vaille pour taire la polémique.

On dit que la CNC n’a ni idéologie, ni programme et qu’elle serait vite happée par les « Gbagbo ou rien » qui lui imposeraient de force le combat de la libération de Laurent Gbagbo à défaut de faire du Woody de Mama, le seul leader par contumace. La CNC devra démontrer par la preuve que ce qui unit les partis qui la composent, n’est pas le combat par procuration d’un parti politique, fut-il le Fpi mais bien au contraire les engagements contenus dans les protocoles de la charte du 15 mai. Le respect des engagements écrits devrait guider les leaders dans leur démarche auprès des populations. La base de la confiance commence par là. Il revient également à la coalition de démontrer que, contrairement à ce qui se dit, cette nouvelle organisation a bel et bien une idéologie et un programme de gouvernement. Peut-on réellement penser en Côte d’Ivoire que les partis ou les leaders de la CNC n’ont ni idéologie ni programme ? Que font-ils alors sur l’échiquier politique ? Des réponses à ces interrogations que se posent plus d’un, dépendra la prise de position de ceux qui hésitent encore à croire en cette nouvelle organisation.

Soigner la communication

Il faut y aller vite et bien car le temps presse. La CNC devra soigner sa communication en évitant au mieux la dispersion du discours et le tiraillement entre plusieurs cellules de communication. Une organisation unique pour une communication unique, objective et gagnante. En la matière, il faut les hommes à l’esprit fertile, des hommes aguerris, proactifs, réactifs quand nécessaire. Tout part de là car en réalité, tout projet politique qui ne s’accompagne pas d’une bonne communication n’en est pas un. Il faut que dès à présent, les Ivoiriens qui auront à écouter les leaders de la CNC perçoivent clairement sa raison d’être sur le marché politique en quête de produits compétitifs. C’est pourquoi, ils ne devraient pas perdre leur temps à justifier l’absence de tel ou tel dans l’organisation mais à se mettre ici et maintenant au travail pour rassurer, rassurer et rassurer. C’est seulement en rassurant, qu’ils feront mentir ceux qui pensent qu’il n’y a que Ouattara qui peut gouverner la Côte d’Ivoire. C’est seulement en rassurant qu’ils feront fléchir ceux pour qui le deuxième mandat de Ouattara est un acquis.

Car à la vérité, ce pays a besoin de changement. La Côte d’Ivoire avec sa mosaïque de peuples n’a pas besoin de l’hégémonie d’un groupe ethnique au 21e siècle au nom du rattrapage ethnique érigé en mode de gouvernement depuis bientôt cinq ans. Ce pays, riche de ses terres, de son sous-sol, de ses cours d’eau et de ses hommes a mieux à offrir que ce spectacle comique actuel appelé « émergence ».

SD Connectionivoirienne.net

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