Côte d’Ivoire – Lettre ouverte à Bédié de son ancien chef de Sécrurité [Commando-parachutistes]

adama

Par Adama OUATTARA
Président du MIRE
Candidat à l’élection Présidentielle de 2015

Mouvement Ivoirien pour le Renouveau et l’Espoir MIRE Paris, le 17 avril 2015
« La Redistribution pour le Progrès Social »

Objet : Lettre ouverte à Monsieur Henri KONAN BEDIE,
Président du PDCI RDA

Monsieur le Président,

C’est avec une joie immense que j’ai appris que le pont reliant la commune de Cocody à celle de Marcory porte votre nom. Vous étiez présent à la commémoration de cet événement qui vous a « immortalisé » et vous étiez tellement heureux de cette marque de considération de la part du Président de la République, que vous aviez laissez éclater votre joie en disant haut et fort que le réalisateur de cette œuvre mérite un second mandat. Cela est votre droit de prouver votre reconnaissance à celui qui vous a accordé tant d’honneur et de bonheur.

Planifié par feu le Président Houphouët Boigny, c’est vous, qui le premier aviez eu l’initiative de commencer la construction de ce pont qui était destiné à faire baisser les embouteillages qui étaient devenus le quotidien de la population d’Abidjan. Mais, Monsieur le Président, ma joie s’est estompée quand j’ai appris que le pont qui porte votre nom est à péage et que vous n’aviez rien dit face à cette injustice vis à vis du peuple. Encore grande est ma déception quand vous avez gardé le silence sur le drame que vit les populations des quartiers dits précaires, qui ont assisté impuissantes à la destruction de leurs habitations ainsi que des écoles en pleine année scolaire, laissant les écoliers de ces quartiers dans l’incertitude et sans aucune alternative.

Vous aussi pendant que vous étiez Président de la République, vous aviez en effet détruit le quartier précaire « Washington », sauf que vous aviez eu à reloger les habitants de ce site dans un lieu plus décent, respectant ainsi votre slogan « Le Progrès pour Tous et le Bonheur pour Chacun ».

Aujourd’hui, vous êtes le principal allié de l’actuel Président de la République, car vous avez décidé de faire de lui le candidat de votre formation politique à la prochaine élection Présidentielle de 2015. C’est votre choix en tant que président de votre parti. Mais, quand on prend ce genre de décision, on est aussi complice et comptable des actions anti sociales initiées contre le peuple par ce régime, on est tout simplement Co-auteur. Monsieur le Président, en vous le disant directement, ce n’est pas vous manquer de respect, mais de vous interpeller sur les faits. Si je me le permets, c’est parce qu’à un moment de votre vie, nos destins se sont croisés quand j’étais jeune gendarme et le sort a voulu que je sois l’un des responsables de votre sécurité. Nous aurions pu mourir ensemble au soir du décès du Président Félix Houphouët Boigny auquel vous aviez succédé.

Et je sais que vous n’avez pas oublié ce dur moment de votre vie où tous ceux qui avaient pour charge de vous aider à faire respecter la Constitution, se sont tous retrouvés chez votre adversaire.

Vous étiez seul face à votre destin qui pouvait changer si rien n’avait été fait. Mais, par la grâce de DIEU, le Groupe de Gendarmes Commando-Parachutistes chargé de votre sécurité dont j’étais le chef, était de service ce jour du 07 décembre 1993.

Et ce jour-là, j’ai eu à prendre la plus grande décision de ma vie, quand vous m’aviez sollicité pour aller faire votre déclaration à la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI). J’ai accompli mon devoir et respecté l’esprit de notre devise qui est : « Pro Patria, Pro Lege ».

Monsieur le Président, nous nous acheminons vers les échéances électorales de 2015. Beaucoup d’éléments en notre possession nous laissent à penser que des violences risquent d’émailler le prochain scrutin Présidentiel, car il y a beaucoup de frustrations dans chaque camp et les tenants du pouvoir actuel que vous soutenez, ne font aucun effort pour nous rassurer dans leur politique de recherche de réconciliation, de cohésion sociale et de paix. Les populations sont de plus en plus pauvres, les jeunes sans emplois et l’insécurité est grandissante.

Les Ivoiriens doutent de la fiabilité des organes chargés de l’organisation, de la proclamation et de la validation des futures élections.
Monsieur le Président, qu’allez-vous faire face à toutes ces inquiétudes ? Est-il normal que vous affichez de l’optimisme avec tout ce qui s’annonce ? Avez-vous conscience des dégâts qui seront causés à votre nom si une nouvelle crise éclate suite à une mauvaise gestion de la période électorale ? Est-ce cela votre vision du bonheur pour chacun ?

Votre implication et votre responsabilité dans la gouvernance actuelle font l’objet d’observations particulières.

J’ai bon espoir que vous avez tiré les conséquences de votre longue carrière politique et que par vos sages conseils, vos alliés se ressaisiront pour ne plus que le pays ne soit rattrapé par les vieux démons qui le hantent depuis plus d’une décennie.
Je sais que je peux compter sur vous pour que vous apportiez votre contribution historique pour la Re genèse de la Côte d’Ivoire.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les plus sincères.

Adama OUATTARA

Président du MIRE
Candidat à l’élection Présidentielle de 2015

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