Côte d’Ivoire – Solidarité version FPI

Affi et Kili

Les Français nous ont donné, ce mercredi 7 janvier 2014, l’exemple vivant de la solidarité dans le malheur. Comme un seul homme, hommes politiques, citoyens lambda, responsables syndicaux et j’en passe se sont levés comme un seul homme pour se dresser contre le terrorisme et le djihadisme qui ont endeuillé, à l’arme lourde, la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Ce même jour, en début de soirée, Dr Assoa Adou, militant du FPI et président de la Coordination du FPI en exil rentré, le 24 novembre 2014, au bercail, est arrêté par des éléments de la Force de recherche et d’assistance de police (FRAP). Il est détenu, semble-t-il, à la DST pour atteinte à la sûreté de l’État ou constitution de bandes armées pour assassinat de leaders politiques dont Affi (les versions divergent d’une source à une autre). Au lieu de faire bloc autour de ce responsable, les militants et dirigeants du FPI sont divisés: certains sont aux anges, accréditant même la thèse du pouvoir pour s’en laver les mains; d’autres sont consternés et voient la main de Pascal Affi N’Guessan derrière cette arrestation.

En effet, le bouquet de fleurs remis, ce 24 novembre après-midi, à Assoa Adou par la secrétaire générale et porte-parole du parti, Agnès Monnet, pour lui souhaiter la bienvenue en Côte d’Ivoire, a désormais fait place à l’épée. L’ex-président de la Coordination du FPI en exil a pris position dans le débat, en rejoignant la tendance «Gbagbo ou rien» qui est opposés à celle conduite par Pascal Affi N’Guessan, «Gbagbo et nous». Mieux, il est le directeur de campagne de Laurent Gbagbo à la présidence du FPI contre Affi. Et à ce titre, il devait animer, ce jeudi 8 janvier, une conférence de presse en compagnie d’autres leaders, pour apporter la contradiction au président du FPI qui a fait, sur VoxAfrica, des déballages.

Mais, c’est son ombre qui planera sur cette conférence si elle est maintenue. Et dans le malheur qui frappe Assoa Adou, les «Affi-dés», c’est-à-dire les partisans du président du FPI, qui le soutiennent, s’il en existe, vont se compter sur le bout des doigts d’une main. C’est donc le sauve-qui-peut. Le journal officiel du FPI, Notre Voie, contrairement à la quasi-totalité des quotidiens ivoiriens, a même fait le black out sur l’information pour traduire l’inimitié entre les cadres du parti dans la lutte pour le contrôle du parti. Et je ne serai pas surpris que la direction du parti produise, si elle se décide de le faire, un communiqué plutôt laconique sur cette affaire, par acquit de conscience. Car, manifestement les adversaires politiques sont devenus des ennemis jurés qui s’en veulent à mort.
Et dans cette lutte fratricide, l’adversaire commun, en principe, le pouvoir Ouattara, devient, par moment, un allié utile pour couper des têtes ou mettre sous l’éteignoir des empêcheurs de tourner en rond. Comme l’arrestation, le 24 octobre 2014, puis l’inculpation de Moïse Lida Kouassi, 11ème vice-président chargé des recherches et de la veille stratégique, pour complicité d’atteinte à la sûreté de l’État et constitution de bande armée et assassinat. Placé sous mandat de dépôt, cet autre membre de la tendance «Gbagbo ou rien» séjourne à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). A la guerre comme à la guerre.

FB

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