Côte d’Ivoire retour “Boitillant” sans honneurs militaires pour Ouattara

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C’était vraiment pénible hier !

On avait annoncé un Ouattara qui se porte comme un charme. C’est plutôt un homme à la démarche lourde et épuisé qui a regagné le pays hier après un mois en France.

Il est 16h13 à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny, ce dimanche 3 mars. Alassane Ouattara sort enfin de l’avion présidentiel qui a atterri une dizaine de minutes plus tôt. Sous les regards interrogateurs de ses partisans et des officiels venus l’accueillir. D’abord avec sa fameuse canne. Il la remet ensuite à un membre de sa suite. Puis, la main droite accrochée au rebord de l’échelle de coupée, la main gauche tenue fermement par son épouse, il descend les marches une à une. Péniblement. Cela se lit dans les efforts qu’il fait pour poser un pas après l’autre. Il parvient au bout d’un moment de suspense au bas de l’échelle. Ouf ! Ses partisans sont aux anges. Ils exultent. Mais lui, intérieurement doit se dire qu’il vient de réussir une prouesse. Aussitôt, il retrouve sa canne. Pour parcourir la petite distance qui le sépare de l’entrée du pavillon d’honneur. C’est que le protocole a tout prévu. L’avion a été astucieusement rapproché du bâtiment. De sorte à éviter à Ouattara une longue marche. En plus, le cérémonial d’accueil est exceptionnellement allégé.

Pas d’honneurs militaires

Cela l’aurait obligé à passer les troupes en revue. A s’arrêter. A se retourner pour saluer le commandant de l’unité. Des risques inutiles que le protocole n’a pas voulu prendre. Parce que, en réalité, Alassane Ouattara se déplace péniblement. Il boitille même. Son visage n’est pas rayonnant malgré un sourire circonstanciel. Visiblement, le chef de l’Etat ivoirien ne se porte pas comme un charme. Toujours accroché à sa femme, il lève sa canne qu’il brandit comme un trophée acquis à la suite d’une lutte héroïque. Tout doucement, il s’engouffre dans le salon dans le bâtiment après avoir salué de façon nonchalante les personnalités présentes. Les journalistes conviés pour couvrir cet évènement annoncé avec grelots et tambours ne sont pas admis au salon d’honneur. Seuls les journalistes des médias d’Etat, les photographes, les cameramen et la presse marocaine sont privilégiés. A l’intérieur, l’attend le roi du Maroc, Mohamed VI. Après un bref discours, Alassane Dramane Ouattara ressort par l’entrée principale du salon d’honneur. Là, l’exercice est encore plus pénible et éprouvant. Il brûle d’envie de faire un tour pour saluer tout ce beau monde disposé sous les bâches, dans la cour. Mais malgré ses bonnes intentions, Ouattara a du mal à marcher. Il se déplace difficilement en prenant appui sur sa canne qu’il a qualifiée, quelques minutes plus tôt, de «canne émergente». Bon an mal an, il finit son tour d’honneur. Sans jamais réellement approcher les chefs traditionnels, les élus et autres personnalités qui l’acclament. Visiblement épuisé. M. Ouattara monte alors à bord de son véhicule. Un véhicule 4×4 non décapotable. Au grand dam de ses partisans convoyés sur l’itinéraire par des centaines de bus de la Sotra. Pour dire vrai, ce retour ne mettra pas fin au débat sur l’état de santé du chef de l’Etat. Bien au contraire.

Benjamin Koré
Notre Voie

Titre: Le Journal de Connection

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