Demain le grand jour de l’Investiture: Les défis à relever par l’organisation – Ouattara a visité le site hier

C’est demain le grand jour, le rendez-vous tant attendu par le nouveau président ivoirien, Alassane Ouattara, pour boucler la boucle du processus qui le consacre président de la République de Côte d’Ivoire. Après les violences nées du contentieux électoral relatif au second tour de la présidentielle de novembre 2010, la bataille diplomatique à outrance menée contre Laurent Gbagbo, et l’offensive militaire d’envergure qui a finalement eu raison de l’ancien président ivoirien, Alassane Ouattara veut faire les choses dans les règles de l’art. Histoire d’effacer toute idée de coup d’Etat, évoquée par ses adversaires pour qualifier son accession au pouvoir, et lui imprimer un sceau constitutionnel. Sur sa lancée, le nouvel homme fort de Côte d’Ivoire a pu obtenir le vendredi 06 mai dernier, une prestation de serment, presqu’au forceps, avec le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao N’Dré. Ce juge des élections ivoiriennes l’avait pourtant déclaré vaincu au second tour face à Laurent Gbagbo, avant de revenir sur son verdict, au même endroit et dans les mêmes conditions. Après cet habillage constitutionnel, il reste un autre grand rendez-vous, à savoir l’investiture prévue pour demain samedi 21 mai à Yamoussoukro, la capitale politique de Côte d’Ivoire. Un évènement dont l’importance n’échappe pas aux tenants du nouveau régime, parce que chargé de défis à relever. Le premier sur la liste reste certainement la question de la sécurité. Le comité d’organisation annonce l’arrivée de plus d’une vingtaine de chefs d’Etat, parmi les 66 délégations qui sont attendues. Ces illustres invités ne devraient pas avoir d’inquiétude à se faire en ce qui concerne leur sécurité en terre ivoirienne. Il y va de la crédibilité des nouvelles autorités. Cependant, il faut le souligner, la Côte d’Ivoire se relève difficilement d’une crise post-électorale sanglante et meurtrière. Il existe même encore quelques poches de résistance, notamment dans le sud-ouest du pays, et des menaces tous azimuts contre le nouveau régime. Avec ce tableau peu rassurant, les sécurocrates du régime ont là un réel défi à relever. Surtout qu’un parterre de hautes personnalités seront présentes à la cérémonie. Bien que certains ont décidé de se faire accompagner de leurs soldats, leur sécurité relève d’abord des autorités ivoiriennes. Et au moindre couac, tous les regards seront tournés vers le régime Ouattara. Un autre défi concerne les commodités d’accueil, en l’occurrence les moyens de transport des invités, leur logement et la nourriture, dans les conditions qui conviennent à leurs rangs respectifs. Ces questions devraient être réglées avec le plus grand soin pour éviter que les illustres hôtes ne repartent avec une mauvaise image de la Côte d’Ivoire. Il y a aussi et surtout l’organisation générale de la cérémonie, qui est bien souvent compromise par le débordement du comité d’organisation face à la pression humaine. Il est de notoriété que celui qui sera investi ce jour est un véritable phénomène urbain, une curiosité qui déchaîne des foules nombreuses. Il est également annoncé des mobilisations à travers les différentes régions du pays, notamment au nord où le président Ouattara compte le plus grand nombre de ses partisans. Tous vont converger vers la capitale politique du pays pour cette investiture. De quoi donner du fil à retordre au comité d’organisation. Cette autre question délicate devra être gérée avec précaution, pour éviter d’entacher l’évènement. Prenant la pleine mesure de cette investiture, le président ivoirien lui-même, Alassane Ouattara est à Yamoussoukro depuis hier jeudi 19 mai 2011. Il y est allé pour suivre de près et avec la rigueur qu’on lui connaît, les derniers niveaux des préparatifs de la fête du 21 mai. Il a visité la fondation Félix Houphouët-Boigny qui abritera la cérémonie d’investiture, et donné quelques instructions ici et là. Une façon pour le nouveau président ivoirien de s’assurer que ses pairs qui arrivent ne repartiront pas deçus.

Hamadou ZIAO
L’Inter

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